L’Inde lance sa campagne nationale « Tobacco Free Youth 3.0 »

19 octobre 2025

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 13 octobre 2025

Temps de lecture : 6 minutes

L’Inde lance sa campagne nationale « Tobacco Free Youth 3.0 »

La ministre d’État à la Santé et au Bien-être familial, Anupriya Patel, a lancé le 9 octobre 2025 la campagne “Tobacco Free Youth 3.0” (TFYC 3.0) au Baptist College de Kohima, une initiative nationale de 60 jours soutenue par l’OMS destinée à protéger les jeunes des dangers des produits du tabac et de la nicotine[1]. Cette campagne s’inscrit dans le cadre du Programme national de lutte contre le tabac (NTCP) du ministère de la Santé et du Bien-être familial du Nagaland et vise à sensibiliser les adolescents, à les aider à résister à la pression sociale et à les encourager à devenir ambassadeurs d’un mode de vie sans tabac et sans dépendance.

Six axes d’action pour une jeunesse sans tabac

S'appuyant sur les résultats des précédentes initiatives de lutte antitabac, le ministère de la Santé de l'Union a lancé la première campagne « Jeunes sans tabac » le 31 mai 2023, à l'occasion de la Journée mondiale sans tabac[2]. Cette première campagne a déclaré plus de 1 42 184 établissements d'enseignement et plus de 12 000 villages sans tabac, et une application rigoureuse des lois antitabac a abouti à des amendes dépassant 10 millions de roupies (environ 97 000 €).

La dynamique s'est poursuivie avec la TFYC 2.0 en septembre 2024, qui a renforcé l'impact de la campagne : plus de 1 067 762 établissements d'enseignement et 27 534 villages ont obtenu le statut de zone sans tabac, et une application renforcée a abouti à des amendes dépassant 1 100 000 roupies (10 720 €).

La nouvelle campagne « Tobacco Free Youth 3.0 » s’articule autour de six priorités :

D’abord, des campagnes de sensibilisation sur les dangers du tabac ;

Puis un renforcement du dispositif des établissements scolaires sans tabac (ToFEI) ;

Ensuite, une application stricte des lois sur le contrôle du tabac, notamment la Cigarette and Other Tobacco Products Act (COTPA) de 2003 (interdiction de fumer dans les lieux publics, interdiction de la publicité directe et indirecte pour le tabac, avertissements sanitaires graphiques, interdiction de la vente aux mineurs et à proximité des écoles…) et la Prohibition of Electronic Cigarettes Act (PECA) de 2019 (interdiction totale de la production, fabrication, importation, exportation, transport, vente, distribution, stockage et publicité des cigarettes électroniques, avec contrôles et sanctions renforcés) ;

En outre, une extension de l’initiative “Tobacco-Free Villages”, pour accompagner les communautés dans la réduction de la consommation de tabac ;

De plus, une mobilisation sur les réseaux sociaux, grâce à des actions numériques ciblées ;

Enfin, un renforcement des capacités dans les programmes d’aide à l’arrêt du tabac.

À travers cette campagne, le gouvernement indien ambitionne de créer un environnement d’apprentissage sans tabac, de former et responsabiliser la jeunesse, et de promouvoir une culture du bien-être et de la prévention au sein des écoles et universités du pays.

Le TFYC 3.0 met l'accent sur une approche globale « de l'ensemble des pouvoirs publics » grâce à un partenariat et une coordination renforcés entre les ministères clés (Éducation, Électronique et Technologies de l'information, Information et Radiodiffusion, Développement rural, Jeunesse et Sports, Affaires tribales, Finances, Télécommunications, Intérieur, Justice sociale et Autonomisation) mais aussi les administrations territoriales, les Panchayati Raj, ainsi qu'une collaboration renforcée avec les partenaires de développement.

Des politiques publiques renforcées pour protéger les jeunes

Le tabagisme représente un enjeu majeur de santé publique en Inde, causant plus de 1,3 million de décès par an. Selon le Global Youth Tobacco Survey, 43 % des enfants scolarisés âgés de 13 à 15 ans au Nagaland consomment actuellement du tabac sous une forme ou une autre, l'un des taux les plus élevés du pays[3], où en moyenne 8,4 % des élèves âgés de 13 à 15 ans consomment actuellement des produits du tabac, avec un âge moyen d’initiation estimé à 10 ans. « Les enfants sont particulièrement vulnérables à l’expérimentation précoce du tabac », a rappelé la ministre Patel.

Puniya Salila Srivastava, secrétaire au ministère de la Santé et du Bien-être familial, a souligné que près de 65 % de la population indienne est composée de jeunes susceptibles de consommer du tabac. Elle a indiqué que le gouvernement de l'Union avait signé la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac dès le 5 février 2004 et mis en place des lois strictes en matière de lutte antitabac pour réduire la consommation de tabac et limiter son influence.

L’Inde est notamment pionnière dans la réglementation de la représentation du tabac au cinéma, à la télévision et sur les plateformes en ligne, en imposant des messages sanitaires et des avertissements visuels.

Afin de limiter davantage la diffusion du tabac, toute forme de publicité, de promotion et de parrainage du tabac est strictement interdite dans le pays. Cette interdiction a été étendue aux produits du vapotage. La taille des avertissements sanitaires illustrés apposés sur les emballages de tabac est l’une des plus exigeantes au monde.

La vente de produits du tabac aux personnes de moins de 18 ans et à moins de 100 mètres des établissements scolaires est strictement interdite, et la production, la vente, le transport et le stockage de cigarettes électroniques sont également totalement interdits à l’échelle nationale.

Début juillet, un collectif de médecins soutenu par l’organisation Mothers Against Vaping avait également alerté sur le fait que de plus en plus d’enfants et d’adolescents indiens succombent à l’usage des cigarettes électroniques, exposant une génération entière aux effets de la dépendance. Si la loi PECA (Prohibition of Electronic Cigarettes Act) de 2019 interdit la fabrication, la vente, l’importation, la distribution et la publicité des cigarettes électroniques, avec des amendes allant jusqu’à 5 millions de roupies (environ 50 000 €) et trois ans de prison en cas de récidive, l’application de cette disposition reste limitée, car en dépit de saisies importantes, la vente et la promotion en ligne sont loin d’avoir disparu.

©Génération Sans Tabac

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[1]The Statesman, Govt launches Tobacco-Free Youth Campaign 3.0 to safeguard students’ health, publié le 9 octobre 2025, consulté le 10 octobre 2025

[2]PIB Delhi, Union MoS for Health and Family Welfare, Smt. Anupriya Patel Launches Third Tobacco Free Youth Campaign- Calls on Youth to become ambassadors of a tobacco-free and addiction-free lifestyle, publié le 9 octobre 2025, consulté le 10 octobre 2025

[3]Loreni Tsanglao, Nagaland launches Tobacco Free Youth Campaign 3.0 to strengthen fight against tobacco use, India Today NE, publié le 9 octobre 2025, consulté le 10 octobre 2025

Comité national contre le tabagisme |

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