Le Brésil, bon élève de la lutte contre le commerce illicite du tabac

24 novembre 2020

Par: communication@cnct.fr

Dernière mise à jour : 24 novembre 2020

Temps de lecture : 3 minutes

Le Brésil, bon élève de la lutte contre le commerce illicite du tabac

Selon l’enquête nationale brésilienne sur la santé de 2019, le Brésil connaît son taux de tabagisme le plus faible depuis plus de cinquante ans (13%). Ces bons chiffres sont le résultat de la mise en œuvre de politiques cohérentes de lutte contre l’épidémie tabagique[1].

Cette baisse de la prévalence tabagique est toutefois contestée par l’industrie du tabac, selon laquelle les niveaux de consommation seraient en hausse, notamment en raison de l’augmentation du commerce illicite des produits du tabac.

Le commerce illicite en baisse au Brésil

Ces affirmations, habituelles de la part de l’industrie du tabac, sont toutefois démenties par les chiffres. Le commerce illicite des produits du tabac représente au Brésil 34,7% du marché national, soit 8 points en deçà des estimations de 2016. Cette situation s’explique par la mise en œuvre par le Brésil d’une série de mesures visant à réduire le commerce illicite, notamment via la ratification en mai 2018 du Protocole de l’Organisation mondiale de la santé pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac.

Le Brésil engagé contre le commerce illicite des produits du tabac

Cette baisse du commerce illicite observée au Brésil tient en particulier du fait que le pays a mis en œuvre un système de suivi et de traçabilité des produits qui soit indépendant des cigarettiers. Compte tenu de la grande responsabilité de l’industrie du tabac dans l’organisation et la facilitation du commerce illicite, la mise en place d’un système de contrôle indépendant est l’une des conditions indispensables énoncées par le Protocole[2].

L’intérêt du commerce illicite pour les produits du tabac

Le commerce illicite des produits du tabac revêt deux intérêts principaux pour l’industrie. D’abord, il lui permet d’éviter les taxes qui lui sont appliquées par les pouvoirs publics. De ce fait, moins chers, les produits du tabac sont d’autant plus accessibles pour la population, à commercer par les jeunes et les catégories précaires. Enfin, l’industrie du tabac surestime régulièrement les niveaux du commerce illicite par rapport à la réalité. Cette surévaluation lui permet de dénoncer les politiques antitabac, à commencer par les hausses de taxes, en affirmant qu’elles favorisent le commerce illicite et la criminalité organisée.

Les pouvoirs publics sous la pression de l'industrie

Ces éléments doivent cependant être nuancés. L’indice d’interférence de l’industrie du tabac, qui classe 57 pays membres de la CCLAT en fonction de leurs capacités à résister aux stratégies d’influence des cigarettiers, souligne une nette détérioration de la situation au Brésil. Le pays est en effet le pays dont l’indice a montré la pire évolution d’une édition sur l’autre, démontrant la forte activité d’ingérence de l’industrie du tabac pour bloquer ou diminuer l’efficacité des politiques de santé publique[1].

 

Mots clés : Brésil, Commerce illicite

©Génération Sans Tabac


[1] Brazil’s illicit cigarette trade surveillance is a model to follow, Tobacco Atlas, 22/11/2020, (consulté le 24/11/2020)

[2] Protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac, OMS

[3] New ‘Global Tobacco Industry Interference Index’ Shows Hope, STOP, 23 novembre 2020, (consulté le 26/11/2020) Comité National Contre le Tabagisme |

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