Traité sur la pollution plastique : 130 associations appellent à interdire les filtres des cigarettes

1 juin 2023

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 1 juin 2023

Temps de lecture : 4 minutes

Traité sur la pollution plastique : 130 associations appellent à interdire les filtres des cigarettes

Les négociations du traité mondial contre la pollution plastique, qui se tiennent à Paris du 29 mai au 2 juin 2023, sont l’occasion, pour les acteurs de la santé et de l’environnement, de réclamer la suppression des filtres des cigarettes, l’une des principales sources de pollution plastique dans le monde.

Les filtres des cigarettes sont particulièrement critiqués par les acteurs de la lutte contre le tabagisme, à la fois pour leur inutilité, pour les fausses croyances qu’ils génèrent et pour leur poids environnemental. Si les filtres de cigarettes n’assurent que le « confort » des fumeurs et leur permet d’être moins irrités par la fumée qu’ils aspirent, ils ne retiennent aucune des milliers de molécules chimiques et toxiques qui composent la fumée de tabac. Les filtres entretiennent en revanche un faux sentiment de sécurité chez les fumeurs et leur permettent d’aspirer plus profondément la fumée, ce qui a pour conséquences de renforcer l’addiction à la nicotine et de favoriser des formes plus sévères de cancer, comme l’adénocarcinome.

Essentiellement composés d’acétate de cellulose – une forme de plastique – les filtres de cigarettes constituent une des toutes premières causes de pollution par le plastique Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ce sont en effet 4 500 milliards de mégots – sur les 6 000 milliards de cigarettes consommées – qui sont, chaque année, jetés au sol. Ils polluent non seulement les sols, mais aussi les cours d’eau et les océans, à raison de 500 litres d’eau pour un seul mégot. Supprimer ces filtres permettrait donc à la fois de réduire l’attrait des cigarettes et de préserver l’environnement.

La suppression des filtres reste la seule option pertinente

Regroupées au sein de la Stop Tobacco Pollution Alliance (STPA), les organisations non gouvernementales (ONG) de la santé et de l’environnement interpellent le Comité de négociation intergouvernemental (INC-2) sur la question de ces filtres de cigarettes. Elles se réfèrent à la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT), le premier traité international de santé, ratifié par 182 parties et qui préconise de mettre à contribution les industriels du tabac pour les dommages environnementaux que leurs produits occasionnent. Ramassage ou recyclage des mégots, filtres biodégradables, renforcement de la réglementation, aucune solution viable ne semble aujourd’hui répondre efficacement aux problèmes posés par les mégots de cigarettes. En Belgique et aux Pays-Bas, des instances publiques ont déjà pris position en faveur d’une interdiction des filtres destinés aux cigarettes.

Mettant en avant l’expérience de la CCLAT, les ONG réclament pour le traité contre la pollution plastique des formulations fortes et contraignantes, qui laissent peu de place à l’interprétation. Elles suggèrent ainsi d’introduire dans ce traité les notions de réemploi, de remplissage et de réduction de la production de plastique, d’interdire les plastiques les plus nocifs et d’envisager les produits plastique sous l’angle de leur durée de vie totale.

La session de Paris n’est que la deuxième des cinq étapes du processus de négociation sur le traité contre la pollution plastique. Elle est actuellement marquée par des discussions sur les règles de procédures et n’a pas encore véritablement abordé les questions de fond. Les sessions suivantes auront lieu en 2023 et 2024, afin de finaliser ce traité fin 2024 et d’espérer atteindre un monde sans plastique à l’horizon 2040.

Pour en savoir davantage sur la question des filtres, consultez notre décryptage.

Mots-clés : pollution plastique, mégots, filtres, CCLAT, STPA.

©Génération Sans Tabac

MF

Comité national contre le tabagisme |

Ces actualités peuvent aussi vous intéresser