Le ministère de la Santé malaisien vise l’interdiction de la cigarette électronique d’ici mi-2026

Le ministre malaisien de la Santé, Dzulkefly Ahmad, a annoncé jeudi 25 septembre 2025 que le pays envisage de mettre en place une interdiction nationale du vapotage d’ici la mi-2026[1]. Cette mesure concernerait à la fois la vente et l’usage des produits de vapotage.

Entre interdiction progressive et incitation à l’arrêt du vapotage

Selon le ministre, la démarche suivra une approche progressive, avec un calendrier qui sera soumis à la décision du gouvernement. « La question n'est plus de savoir si nous allons interdire le vapotage, mais quand », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse qui a suivi le lancement du Plan national pour les connaissances comportementales en matière de santé (NBBI).

Une commission d’experts a remis ses recommandations au ministère, qui les présentera au Cabinet lors du dépôt d’un mémorandum. Le ministre avait déjà annoncé en juillet que le gouvernement envisageait de revenir sur le dossier, estimant qu’interdire le vapotage sans en contrôler la disponibilité équivaudrait à une mesure inefficace.

Le ministre a également souligné l'importance des connaissances comportementales – des « incitations » fondées sur la science qui encouragent des choix plus sains – pour soutenir l'interdiction[2]. « La loi a ses limites », a-t-il déclaré. « Les connaissances comportementales peuvent aider les fumeurs et les vapoteurs à choisir d'arrêter de leur propre chef, sans compter uniquement sur l'application de la loi. C'est essentiel pour garantir le succès à long terme. ».

Le ministre a ajouté que les comités d'experts réfléchissaient aux meilleures méthodes pour aider les utilisateurs actuels à abandonner le vapotage avant même que les restrictions légales n'entrent en vigueur.

L'Association médicale malaisienne a quant à elle trouvé regrettable la décision du gouvernement de reporter l'interdiction des cigarettes électroniques à l'année prochaine, affirmant que ce report favoriserait la dépendance chez les jeunes, les lésions pulmonaires et l'utilisation abusive des e-liquides[3].

Son président, le Dr. R Thirunavukarasu, a déclaré que « la santé publique ne peut pas attendre » et que le moment est venu d'interdire totalement le vapotage, citant le marketing agressif et les produits aromatisés qui attirent des consommateurs de plus en plus jeunes. Celui-ci a révélé que du fentanyl, une drogue à propriété analgésique opioïde, a été trouvé dans des cigarettes électroniques, et a ainsi appelé le gouvernement à agir de manière responsable et urgente, affirmant que la santé publique devait passer avant les intérêts industriels ou les recettes fiscales.

Une interdiction prévue en plusieurs étapes à l’image de pays voisins

Selon Dzulkefly Ahmad, le plan d’action prévoit une interdiction en plusieurs phases. Celle-ci commencerait par concerner les dispositifs de vapotage à système ouvert (qui permettent aux vapoteurs de recharger manuellement l'appareil avec n'importe quel liquide ou substance, contrairement aux systèmes fermés qui utilisent des cartouches préremplies) avant de s’étendre progressivement à l’ensemble des produits. Ces dispositifs rechargeables sont d’abord visés pour limiter les risques d’abus et s’assurer que les dispositifs et liquides de vapotage respectent des normes de sécurité strictes.

Le ministre a également rappelé que six États, à savoir Johor, Kelantan, Terengganu, Perlis, Kedah et Pahang, avaient déjà pris des mesures en ce sens en refusant de délivrer ou de renouveler des licences de vente de produits de vapotage.

Plus tôt cette année, Dzulkefly avait déclaré que le pays était prêt à réexaminer l'interdiction des cigarettes électroniques, envisagée dès 2015. Dzulkefly avait alors déclaré que malgré les projets de ses prédécesseurs visant à interdire le vapotage à cette époque, la Malaisie avait raté le coche en matière d'adoption de restrictions totales comme à Singapour, en Thaïlande et au Brunei[4].

Le pays voisin, Singapour, a lui aussi renforcé la répression contre le vapotage, avec des contrôles accrus aux points de contrôle aériens, terrestres et maritimes du pays, ainsi que dans diverses parties de l'île. Le vapotage y est parfois couplé à des substances comme l’étomidate, incitant le gouvernement à faire le lien entre vapotage et problème de drogues illégales.

©Génération Sans Tabac

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[1]Bhavya Rawat, Malaysia aims to ban vapes nationwide by mid-2026, says Health Minister, AsiaOne, publié le 25 septembre 2025, consulté le 26 septembre 2025

[2]Kirtinee Ramesh, Malaysia targets full vape ban by 2026, says Health Minister, The Sun, publié le 25 septembre 2025, consulté le 26 septembre 2025

[3]Free Malaysia Today, Unacceptable, MMA says on decision to defer vape ban, publié le 26 septembre 2025, consulté le même jour

[4]Channel News Asia, ‘No longer if, but when’: Malaysia targets nationwide vape ban by mid-2026, says health minister, publié le 25 septembre 2025, consulté le 26 septembre 2025

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