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L’Ouganda cherche à faire respecter l’interdiction de fumer dans les lieux publics

Pour faire respecter l’interdiction de fumer dans les lieux publics, le ministère de la Santé ougandais a organisé la formation de 172 agents sur ce thème, dont 15 formateurs. Avec l’aide de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Ouganda s’engage dans l’application des textes protecteurs de l’exposition au tabagisme passif, réel problème de santé publique. 

L’Ouganda a ratifié la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2007, et a transposé différentes mesures dans sa loi antitabac, adoptée en 2015. L’article 12 de cette dernière interdit de fumer dans les lieux publics, les lieux de travail et les transports en commun, afin de protéger la population de l’exposition à la fumée de tabac.

Comme dans d’autres pays notamment africains, cette disposition reste cependant très peu respectée. La situation s’est aggravée avec le développement récent des chichas (pipe à eau) dans les lieux publics, malgré l’interdiction de les importer et de les consommer. Avec le soutien financier de l’OMS, le ministère de la Santé ougandais a décidé d’appliquer les mesures de protection à l’égard de ce tabagisme passif général[1].

Des opérations de contrôle conduites dans cinq villes

En 2022 et en 2023, 157 officiers de police et 15 de leurs formateurs nationaux ont été formés dans cinq régions, afin de faire respecter l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Ces formations ont été suivies d’opérations de contrôle, déployées dans cinq villes du pays (Mbale, Jinja, Hoima, Masaka et Kabale).

Alliant des agents du ministère de la Santé, les forces de police locale et la presse, cinq journées de contrôle ont été menées sur ce thème en décembre 2023. Elles ont permis d’inspecter 86 lieux publics et ont occasionné l’interpellation de 83 personnes, ainsi que la saisie et la destruction de plusieurs chichas. Depuis ces contrôles, il a également pu être observé, dans les hôtels, les restaurants, les boîtes de nuit et à travers la ville, une multiplication des signalétiques rappelant l’interdiction de fumer.

Un avertissement destiné au reste de l’Ouganda

Ces démonstrations de fermeté conduites dans plusieurs villes avaient surtout une fonction éducative, mais aussi d’avertissement destiné à l’ensemble du pays. Les autorités veulent montrer leur détermination à faire appliquer dorénavant la législation contre l’exposition au tabagisme passif, longtemps inobservée. Le renouvellement de ces expériences sera probablement nécessaire pour veiller à la pleine exécution de la législation. Ces opérations sont enfin une opportunité de signaler aux autres pays africains confrontés au même problème qu’il est toujours possible d’agir pour combattre le tabagisme passif.

Selon l’OMS, les jeunes sont les plus touchés par l’exposition au tabagisme passif en Ouganda. 19,7 % d’entre eux sont ainsi exposés à la fumée de tabac à leur domicile, et 30 % le sont dans les lieux publics.

Mots-clés : Ouganda, Organisation Mondiale de la Santé, tabagisme passif, chicha

©Génération Sans Tabac

MF


[1] Uganda steps up efforts to protect the public from secondhand tobacco smoke, WHO, publié le 21 février 2024, consulté le 23 février 2024.

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 1 mars 2024