Une étude alerte sur la présence d’arsenic dans les sachets de nicotine

10 décembre 2024

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 9 décembre 2024

Temps de lecture : 4 minutes

Une étude alerte sur la présence d’arsenic dans les sachets de nicotine

Une étude en laboratoire portée conjointement par le Comité national contre le tabagisme (CNCT) et l’Institut national de la consommation (INC/60 Millions de consommateurs) alerte sur la présence de métaux lourds dans les sachets de nicotine, vendus dans le réseau des buralistes et sur internet. Les résultats pointent par ailleurs de fortes teneurs en nicotine, une absence de fiabilité de l’étiquetage et des taux élevés en édulcorants, notamment sucrants.

Sept produits issus de quatre fabricants ont été analysés, notamment les marques les plus facilement disponibles en France.

De l’arsenic et des métaux lourds retrouvés dans l’ensemble des marques analysées

L’étude pointe la présence de métaux lourds dans l’ensemble des produits analysés, et plus particulièrement d’arsenic. Les quantités d’arsenic relevées peuvent être jusqu’à 6,5 fois supérieures à celles que l’on retrouve dans une cigarette traditionnelle. Alors que l’arsenic est un cancérogène avéré et une substance toxique et irritante, de tels résultats apparaissent préoccupants pour la santé des consommateurs, d’autant que ces produits, destinés à être placé sur la gencive pendant plusieurs dizaines de minutes, se traduisent par une longue durée d’exposition à l’arsenic. L’étude menée en laboratoire souligne également la présence de plomb, d’antimoine (potentiellement cancérogène) et de formaldéhyde (toxique et corrosif) dans plusieurs marques.

Des teneurs nicotiniques particulièrement fortes et des édulcorants pour cibler les jeunes

L’analyse montre par ailleurs que les teneurs réelles des produits en nicotine sont sans rapport avec les teneurs indiquées sur les boîtes, soulignant l’absence de fiabilité de l’étiquetage pour le consommateur. Les teneurs sont particulièrement fortes, pouvant aller jusqu’à 10 fois celles des limites autorisées pour les substituts nicotiniques (gommes), disponibles en pharmacie et dédiées au traitement du sevrage tabagique. Pour les deux organisations, de telles teneurs suffisent à démontrer que ces produits sont des vecteurs de dépendance à la nicotine, notamment pour les jeunes générations.

Cette volonté des fabricants de cibler les jeunes se reflète également dans les taux élevés d’édulcorés sucrant comme le succralose, relevés dans plusieurs marques. Un tel édulcorant a en effet un pouvoir sucrant plus de 600 fois supérieur à celui du sucre de table, signifiant qu’au regard des teneurs constatées dans deux produits, ces marques ont un goût aussi sucré que si elles étaient intégralement ou presque intégralement composées de sucre.

Des produits commercialisés illégalement

Certains emballages de marques présentent par railleurs des informations en langue étrangère sur lesquelles un autocollant était apposé, alors que de telles pratiques sont illégales. Le CNCT souligne également que ces produits font l’objet d’une stratégie publicitaire particulièrement appuyée, et relayée par le réseau des buralistes. Sur internet, où ces produits sont disponibles, aucune vérification rigoureuse de l’âge n’est effectuée. Surtout, les sachets de nicotine ne correspondent ni à la forme ni au dosage des produits à la nicotine autorisés et faisant exception à la réglementation des substances vénéneuses, à laquelle la nicotine appartient, en tant que neurotoxique. Par ailleurs, à la différence des substituts nicotiniques, les sachets de nicotine ne disposent d’aucune autorisation de mise sur le marché (AMM). De fait, le CNCT et l’INC/60 Millions de consommateurs rappellent que la commercialisation de sachets de nicotine est illégale et s’apparente à une commercialisation de substance vénéneuse. Pour l’ensemble de ces raisons, les deux organisations appellent à l’interdiction explicite et immédiate de ces produits, comme l’avait annoncé début novembre l’ancienne ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq.

©Génération Sans Tabac

FT


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