Un rapport révèle que le taux de vapotage chez les adolescents australiens a diminué
24 juillet 2025
Par: Comité national contre le tabagisme
Dernière mise à jour : 17 juillet 2025
Temps de lecture : 5 minutes
Selon les dernières données de l'étude Generation Vape menée par le Cancer Council en Australie, les mesures de lutte contre la vente et la publicité des cigarettes électroniques commencent à produire des effets positifs chez les adolescents. Cette étude, réalisée en collaboration avec l’université de Sydney et le Daffodil Centre, suit depuis février 2022 un échantillon de 3 000 jeunes âgés de 14 à 17 ans, à travers des enquêtes semestrielles[1].
Une baisse notable du vapotage chez les adolescents australiens
Entre février 2023 (vague 4) et avril 2025 (vague 8), la proportion d’adolescents de 14 à 17 ans déclarant vapoter est passée de 17,5 % à 14,6 %. Dans le même temps, la part de ceux n’ayant jamais fumé a progressé de 92,2 % à 94 %. L’usage des sachets de nicotine a également légèrement diminué, de 2,1 % à 1,9 %, depuis leur introduction dans les questions de l’enquête.
Les jeunes interrogés ont également exprimé une perte d’attrait pour le vapotage, tant sur le plan personnel que social. Certains déclarent qu’être identifié comme vapoteur est de moins en moins valorisé : « Ce n’est pas une étiquette flatteuse », a confié un participant, tandis qu’un autre indiquait : « Avant c’était plus cool… maintenant c’est plutôt dégoûtant. ».
En Australie-Méridionale, les suspensions scolaires liées au vapotage ont chuté de 50 % depuis l'introduction des nouvelles lois. Au premier trimestre 2023, le nombre de suspensions s'élevait à 388. Ce nombre est tombé à 186 au premier trimestre 2024 et la tendance à la baisse de 50 % s'est poursuivie tout au long des deuxième et troisième trimestres de cette même année.
Des réformes réglementaires strictes en toile de fond
Ces évolutions interviennent dans un contexte de durcissement significatif de la législation australienne sur le vapotage. Depuis janvier 2024, les cigarettes électroniques jetables sont interdites. En juillet 2024, la Therapeutic Goods Administration (TGA) a restreint la vente d’e-cigarettes aux seules pharmacies sur présentation d’une carte d’identité et interdit toute forme de publicité, et en octobre 2024 de nouvelles exigences concernant les dispositifs, les ingrédients, l’emballage et l’étiquetage ont été introduites.
Les personnes de moins de 18 ans ne peuvent ainsi avoir accès aux e-cigarettes que sur prescription médicale et les ventes chez les buralistes et dans les stations-service sont interdites, quelle que soit leur teneur en nicotine.
En parallèle, la TGA et les services douaniers australiens ont saisi plus de 10 millions de produits illicites depuis le début de l’année 2024, dans le cadre de cette politique renforcée de contrôle du marché.
Le ministre australien de la santé, Mark Butler, a déclaré que les taux de vapotage chez les jeunes ont fortement chuté, estimant que cela résulte d’une réglementation stricte et d'une campagne de 12 mois visant à réprimer la vente illégale de produits de vapotage. « Nos campagnes d'éducation et de prévention, ainsi que l'aide apportée pour dissuader les gens de commencer à fumer ou à vapoter, ou pour les aider à arrêter de fumer, font la différence », a déclaré M. Butler[2].
Des effets salués par les professionnels de santé
Le docteur Tim Jones, président de la section santé de l’enfant et de l’adolescent au sein du Royal Australian College of General Practitioners, a salué les résultats de l’étude. Il souligne que la réglementation a sans doute joué un rôle, mais il note aussi une prise de conscience croissante parmi les jeunes, le vapotage étant de plus en plus perçu comme peu attrayant et problématique.
Selon lui, cette évolution intervient malgré le manque de données à long terme sur les effets du vapotage. Il se réjouit que les adolescents semblent faire confiance aux professionnels de santé sur ce sujet. Par ailleurs, il note avec satisfaction que l’usage des sachets de nicotine ne s’est pas substitué à celui des e-cigarettes, contrairement aux craintes initiales.
Pour le Dr Jones, ces résultats montrent que les efforts de sensibilisation, combinés aux mesures législatives, portent leurs fruits. Le pays océanien n’a pas hésité à recourir à toutes les formes de prévention possibles, appelant par exemple des influenceurs à alerter les jeunes contre le vapotage. Ainsi l’idée que le vapotage constitue une alternative sans danger au tabac est désormais largement remise en question.
En dépit de progrès majeurs dans la réduction de la prévalence tabagique, le pays demeure fortement mobilisé dans ce domaine et celui des nouveaux produits mis sur le marché. Le tabagisme reste en effet la principale cause de mortalité évitable en Australie, tuant prématurément plus de 24 000 personnes chaque année.
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[1]Freeman B., Egger S., Rose S., Brooks A., Madigan C., Dessaix A., Vaping and Young People: Assessing Early Impacts of Australia’s Comprehensive Approach to Vaping Product Control, Generation Vape, Cancer Prevention and Advocacy Division, Cancer Council New South Wales, publié en juillet 2025, consulté le 16 juillet 2025
[2]Sharma Shweta, Teenage vaping in Australia has ‘turned a corner’ after ban, study says, Independent, publié le 16 juillet 2025, consulté le 16 juillet 2025
