Philip Morris s’invite au Salon Produrable
14 septembre 2020
Par: communication@cnct.fr
Dernière mise à jour : 14 septembre 2020
Temps de lecture : 3 minutes
Les 7 et 8 septembre s’est tenu au Palais des Congrès à Paris le Salon Produrable[1], organisé en partenariat avec le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire. Le cigarettier Philip Morris, leader mondial de la cigarette, était présent pour faire la promotion de son « avenir sans fumée ».
L’événement se présente comme « le plus grand rendez-vous européen des Acteurs et des Solutions de l'Economie Durable ». Les organisateurs proposent une réflexion sur le rôle et l’engagement de l’entreprise, décrite comme le moteur d’une transition vers un nouveau modèle sociétal, organisé autour de trois mots d’ordre : sobriété, solidarité, prospérité.
Un bilan environnemental et humain désastreux
La présence de Philip Morris est à ce titre surprenante. L’impact environnemental du secteur du tabac est particulièrement lourd en matière d’environnement. En effet, l’activité de l’industrie du tabac est directement responsable de 5% de la déforestation mondiale. La culture du tabac, extrêmement consommatrice en pesticides, participe activement à la pollution des eaux, des sols, ainsi qu’à la réduction de la biodiversité. La composition plastique des filtres en font un problème environnemental majeur : les mégots, particulièrement toxiques, constituent 40% des déchets de la mer Méditerranée. L’industrie est par ailleurs loin d’être un modèle en termes de responsabilité sociale, en étant une cause directe d’analphabétisme et de pauvreté multigénérationnelle dans les pays à faibles et moyens niveaux de revenus.
Une opération publicitaire et de blanchiment moral
Comme le souligne Milton Friedman, « la responsabilité sociale d’une entreprise (RSE) vise à accroître ses profits ». Par ailleurs, la publicité directe ou indirecte pour les produits du tabac étant interdite, le cigarettier instrumentalise la stratégie RSE dans le but de redorer son image, ternie par des décennies de scandales sanitaires mondiaux. La RSE est du reste considérée comme une forme de publicité indirecte par la Convention Cadre pour la lutte Antitabac de l’OMS. De même que la présence d’un fabricant de tabac à un événement organisé en partenariat avec un ministère est contraire aux obligations de ce même traité. Cette dernière vise en effet, notamment, à limiter au maximum les interactions entre pouvoirs publics et cigarettiers.
Mots clés : Philip-Morris, Produrable, RSE
[1] Au Salon Produrable, on prône l’écologie des petits pas, Reporterre, 8 septembre 2020, consulté le 14 octobre 2020