Le Québec interdit les arômes pour les produits du vapotage
7 août 2023
Par: Comité national contre le tabagisme
Dernière mise à jour : 7 août 2023
Temps de lecture : 4 minutes
La vente de produits de vapotage aromatisés, autre que les arômes du tabac, sera interdite au Québec à partir du 31 octobre de cette année. La nouvelle réglementation annoncée le 2 août par le ministère de la santé limitera également la concentration maximale de nicotine des produits de vapotage à 20mg/ml et exigera que certaines informations figurent sur l'étiquetage et l'emballage de ces produits[1].La province contrôlera également certaines caractéristiques des emballages des produits du vapotage afin de les rendre moins attrayants pour les jeunes, selon un communiqué de presse du gouvernement.
Outre le Québec, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest interdisent également les arômes dans les produits de vapotage. Cette mesure, portée en France par le Comité national contre le tabagisme (CNCT), a déjà été mise en place dans plusieurs pays, comme le Danemark, la Finlande, la Hongrie, la Lituanie, les Pays-Bas et l’Ukraine.
Stopper l’addiction des jeunes à la nicotine à travers les arômes
Le ministre de la santé, Christian Dubé, souhaite, à travers cette nouvelle législation, rendre ces produits moins attractifs, en particulier auprès des jeunes. La consommation des produits du vapotage est très répandu chez les adolescents québécois puisque, selon l’enquête québécoise sur le tabac et les produits de vapotage, 18% des 15 – 17 ans ont déclaré vapoter régulièrement contre 2,4% des 35 – 64 ans. Plus de 8 adolescents consommateurs sur 10 (82,2%) utilisent des cigarettes électroniques contenant plus de 20mg/ml de nicotine.
La capacité des réservoirs et des capsules sera également restreinte à 2 ml et le volume maximal des contenants de recharge de liquides à vapoter, à 30 ml. De plus, les produits du vapotage ne pourront désormais avoir la forme d’un jouet, d’un bijou, d’un aliment, d’un animal ou d’un personnage réel ou fictif ou toute autre forme, apparence ou fonction qui peuvent être attrayantes pour les mineurs.
Cette interdiction est saluée par de nombreuses associations en santé publique. La porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac a déclaré que cette interdiction allait dans le bon sens pour protéger les jeunes : « Lorsqu’on a interdit les saveurs pour les cigarillos ou les cigarettes mentholées, en 2015, ça a mené à une baisse de l’usage de ces produits auprès des jeunes ».
Une récente étude publiée dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs[2] avait montré qu’une interdiction totale des arômes à l’exception de la saveur menthol et tabac serait susceptible d’amener les adolescents et les jeunes adultes utilisateurs de cigarettes électroniques à arrêter leur consommation.
La réglementation est vivement critiquée par l’industrie du vapotage, inquiète pour ses ventes et qui insiste sur l’importance des arômes dans l’arrêt du tabac fumé. Pourtant, l’affirmation selon laquelle l’interdiction des arômes s’accompagnerait d’une reprise du tabagisme n’est à ce jour pas vérifiée.
Mots-clés : Arômes, vapotage, saveurs, jeunes, interdiction, cigarette électronique
MF
[1] Alice Girard-Bossé, La fin des parfums le 31 octobre, La Presse canadienne, publié le 2 août 2023, consulté le 3 août 2023
[2] Adolescent and Young Adult Response to Hypothetical E-Liquid Flavor Restrictions, Natasha K. Sidhu, William V. Lechner, Sam N. Cwalina, Lauren Whitted, Sabrina L. Smiley, Jessica L. Barrington-Trimis, Junhan Cho, Theodore L. Wagener, Adam M. Leventhal, and Alayna P. Tackett, Journal of Studies on Alcohol and Drugs 2023 84:2 , 303-308
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