Au Royaume-Uni, le gouvernement s’attaque aux cigarettes électroniques
10 septembre 2024
Par: Comité national contre le tabagisme
Dernière mise à jour : 4 septembre 2024
Temps de lecture : 3 minutes
Au Royaume-Uni, le gouvernement élabore des propositions visant à renforcer la réglementation sur les cigarettes électroniques, dans l’objectif de protéger les jeunes générations. Si les contours de la prochaine loi ne sont pas encore pleinement définis, celle-ci pourrait introduire l’interdiction des cigarettes électroniques jetables.
Ce projet de réglementation s’inscrit dans le cadre d’un projet de loi sur les produits du tabac et de la nicotine, qui prévoit d’ores et déjà l’augmentation progressive de l’âge d’interdiction de vente de tabac. Cette disposition introduira dans les faits une impossibilité pour la génération née à partir du 1er janvier 2009 qu’on lui vende légalement des produits du tabac[1].
Arômes, emballage, apparence, taxation : le gouvernement évalue différentes options
La cigarette électronique, ayant fait pendant longtemps l’objet d’une réglementation favorable au Royaume-Uni, a vu sa consommation augmenter rapidement au cours de ces dernières années, notamment auprès des jeunes. Ainsi, les récentes données disponibles montrent que 7,2% des jeunes âgés de 11 à 17 ans déclarent consommer occasionnellement ou régulièrement des cigarettes électroniques, contre 4,1% en 2020, soit une augmentation de 43% en trois ans. De ce fait, bien qu’ayant souligné le rôle d’aide au sevrage que peuvent représenter les cigarettes électroniques, le gouvernement a déclaré réfléchir aux différentes options envisageables pour endiguer la consommation de cigarettes électroniques, en introduisant des restrictions sur les arômes disponibles, l’apparence des produits, ou encore leur emballage. De son côté, la présidente de la Chambre des communes, Lucy Powell, a fait part de sa volonté de s’attaquer au « fléau du vapotage ». En parallèle, l’outil fiscal est également envisagé pour endiguer la consommation de cigarettes électroniques, puisque le Trésor doit également répondre prochainement à une consultation sur l'opportunité d'une nouvelle « taxe sur les vapes ». Le montant de cette taxe devrait dépendre de la teneur en nicotine des liquides : une livre sterling par 10 millilitres pour les liquides sans nicotine, deux livres sterling par 10 ml pour les liquides contenant de 0,1 à 10,9 milligrammes, et 3 livres sterling par 10 ml pour les liquides contenant 11 mg ou plus.
Le Premier ministre du Royaume-Uni en faveur d’une interdiction des puffs
De son côté, la British Medical Association a demandé l'interdiction de tous les arômes de cigarettes électroniques, à l’exception de la saveur tabac. Cette proposition fait écho à la demande du Comité national contre le tabagisme, en France, et est d’ores et déjà mise en place dans un nombre croissant de législations de l’Union européenne. Par ailleurs, la British Medical Association recommande la généralisation du paquet neutre pour les cigarettes électroniques, l’interdiction de toute image, marque et couleurs pour les dispositifs eux-mêmes, l’interdiction des étalages pour ces produits (display ban), ainsi que l’interdiction des cigarettes électroniques jetables. Sur ce dernier point, le gouvernement a également mentionné se pencher actuellement sur l’opportunité d’une telle mesure. Keir Starmer, Premier ministre du Royaume-Uni, s’était déjà prononcé en faveur de l’interdiction des cigarettes électroniques jetables, pointant du doigt le précédent gouvernement pour son inaction en la matière.
FT
[1] I news, Vaping ban in indoor public places being looked at by ministers, 01/09/2024, (consulté le 04/09/2024)
Comité national contre le tabagisme |