A Monaco, les puffs bientôt interdites
14 octobre 2023
Par: Comité national contre le tabagisme
Dernière mise à jour : 14 octobre 2023
Temps de lecture : 3 minutes
A Monaco, un projet de loi en cours de rédaction devrait bientôt interdire la vente de puffs dans la principauté. Cette mesure, annoncée par Christophe Robino, Conseiller du Gouvernement et Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, vise un double objectif, sanitaire et environnemental[1].
Interdire les puffs pour protéger les jeunes de la nicotine et du tabac
Le texte, quasiment finalisé, devrait être rapidement soumis au Conseil national de Monaco. L’objectif premier de ce texte de loi est de prévenir l’épidémie nicotinique chez les jeunes générations. Par ailleurs, une des raisons invoquées pour motiver l’interdiction des cigarettes électroniques jetables est le risque d’effet passerelle entre les puffs et les produits du tabac. A l’heure actuelle, aucune donnée n’existe sur la consommation de ces produits par les jeunes Monégasques. En France, une étude de l’Alliance contre le tabac témoignait toutefois de la forte accessibilité des cigarettes électroniques jetables chez les adolescents français, puisque 13% des mineurs âgés de 13 à 16 ans avaient consommé au moins une fois une puff dans leur vie. L’hypothèse peut être faite que les niveaux à Monaco sont comparables à ceux de la France.
Interdire les puffs pour des raisons environnementales
Par ailleurs, les puffs sont également vivement critiquées dans la principauté en raison des risques environnementaux que celles-ci entraînent. En effet, ces nouveaux dispositifs, d’une durée de vie particulièrement courte et destinés à être rapidement jetés, sont des objets extrêmement polluants. La présence d’une batterie non rechargeable, et donc la présence de métaux lourds ou de lithium, fait de la puff un déchet particulièrement toxique, si celui-ci se retrouve dans la nature. De la même manière, la composition plastique des cigarettes électroniques jetables sont un problème environnemental supplémentaire. Or, une récente étude menée au Royaume-Uni montrait que la moitié des puffs étaient jetées dans les ordures ménagères ou dans la nature. Enfin, ces dispositifs ont été commercialisés par les fabricants sans qu’une filière de recyclage ne soit mise en place. Ainsi, à ce jour, aucune solution de gestion ou d’élimination de ces déchets n’existe.
La notion de « jetable », l’enjeu central de la réglementation
Cette probable interdiction de la puff à Monaco fait suite à l’annonce de la Première ministre française Elisabeth Borne, souhaitant mettre fin à la vente de ces produits en France. Toutefois, ce risque d’interdiction a potentiellement été anticipé par les fabricants, qui pourraient contourner la réglementation à travers la commercialisation de produits rechargeables, mais avec un nombre de recharges limité. Autrement dit, l’efficacité de cette loi est conditionnée à sa capacité à définir ce qu’est une cigarette électronique « jetable ».
FT
[1] Nice-Matin, Le gouvernement princier veut interdire la vente de la puff à Monaco, 06/10/2023, (consulté le 11/10/2023)
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