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La Commission européenne propose d’interdire les arômes pour le tabac à chauffer

La Commission européenne a déclaré le 29 juin qu’elle souhaitait interdire la vente de tous les produits de tabac à chauffer aromatisé dans le cadre de son objectif d’une génération sans tabac dans l’Union Européenne (UE) d’ici 2040. L’envolée des taux de vente, et le fait que ces produits dépassent désormais 2,5 % des ventes totales de produits du tabac, remplissent les conditions pour que l’UE agisse.

De 2018 à 2020, les ventes de tabac chauffé ont explosé en Europe, passant de 924 millions à 19,7 milliards, soit une hausse de plus de 2 000 %, avec des hausses significatives en France (+ 406%), au Portugal (180%) et aux Pays-Bas (153%) selon un rapport de la Commission publié en juin. Philip Morris International (avec son dispositif IQOS) et British American Tobacco (avec le dispositif Glo) sont les deux principaux fabricants présents sur le marché européen.

La proposition, qui porte uniquement sur les produits du tabac chauffé aromatisé, va maintenant être examinée par les 27 gouvernements de l’UE ainsi que par le Parlement européen et entrera en vigueur si elle ne rencontre aucune objection.

Le tabac chauffé, un produit qui comporte des risques

Le tabac à chauffer se présente comme des mini-cigarettes contenant un filtre et du tabac qui doivent être insérées dans un appareil chauffant le tabac à 350°environ, libérant un aérosol à inhaler. La combustion observée avec les cigarettes classiques est remplacée ici par une combustion incomplète (pyrolyse).

Les produits du tabac chauffés sont promus par les fabricants de tabac comme des alternatives moins risquées aux cigarettes combustibles. Philip Morris affirme par exemple que remplacer la combustion complète par la pyrolyse, produit « en moyenne 90 à 95% de moins » de substances toxiques, rendant l’IQOS plus sûr pour les fumeurs et leur entourage. Le fabricant en fait par ailleurs son principal argument marketing. Cependant, une récente étude a démontré la présence de composants toxiques à plus forts niveaux dans le tabac à chauffer que dans la fumée de cigarette classique. C’est notamment le cas du glycidol, dont un rapport indépendant démontre qu’il est 400% plus présent dans l’IQOS que dans les cigarettes classiques, alors que le Centre international de recherche sur le cancer l’a identifié comme étant un cancérigène probable. Aussi ces produits présentent-ils des risques modifiés par rapport aux cigarettes classiques mais pas forcément réduits.

Un outil marketing pour l’industrie du tabac

En France, Philip Morris est le seul fabricant qui commercialise actuellement du tabac chauffé à travers son dispositif IQOS dont il fait la promotion agressive sur les lieux de vente. Il promeut son dispositif comme un outil de réduction de risques auprès des décideurs politiques. À travers ce discours, il cherche à assouplir la réglementation en vigueur sur les nouveaux produits du tabac et à infléchir un marché devenu déclinant des produits du tabac traditionnels en raison des politiques publiques de réduction de la consommation.

Récemment, Philip Morris a mis sur le marché français une nouvelle cigarette électronique qu’il commercialise sous la dénomination « alternatives sans combustion », aux côtés de son dispositif de tabac chauffé. Cette terminologie trompeuse a pour objectif de semer la confusion entre les produits du vapotage et le tabac à chauffer et à positionner l’entreprise comme un acteur engagé dans la santé publique et la lutte contre le tabagisme.

Mots-clés : Tabac à chauffer, arômes, génération sans tabac, commission, IQOS

©Génération Sans Tabac

AE


Comité national contre le tabagisme |

Publié le 1 juillet 2022