Vapotage : synthèse des risques pour la santé

14 octobre 2025

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 14 octobre 2025

Temps de lecture : 29 minutes

Vapotage : synthèse des risques pour la santé

Le vapotage, longtemps présenté comme une alternative au tabac combustible, fait désormais l’objet d’un corpus croissant de recherches permettant d’évaluer ses effets propres, indépendamment du tabagisme. Les aérosols émis par les dispositifs électroniques contiennent de la nicotine — substance à fort potentiel de dépendance — ainsi que d’autres composés reconnus comme nocifs, tels que des particules fines, des carbonylés ou certains métaux. Selon l’Organisation mondiale de la santé, ces émissions peuvent présenter des risques non seulement pour les utilisateurs, mais également pour les personnes exposées passivement.

Les études récentes se distinguent des travaux antérieurs en s’intéressant de plus en plus aux « vapoteurs exclusifs », c’est-à-dire à des individus n’ayant jamais fumé de tabac. Ces nouvelles données montrent que, même chez les personnes n’ayant jamais été fumeuses, l’usage régulier de la cigarette électronique peut être associé à différents effets indésirables sur la santé.

Cette évolution est d’autant plus préoccupante que la consommation des produits du vapotage est en progression notamment chez les jeunes et concerne de plus en plus des non-fumeurs.

Définition et composition des aérosols

Les cigarettes électroniques chauffent un liquide pour produire un aérosol inhalé, liquide qui contient le plus souvent de la nicotine ainsi que des solvants (propylène-glycol, glycérol), et des arômes. Les émissions comportent des particules ultrafines, des carbonylés (formaldéhyde, acroléine), et des métaux libérés par les composants chauffants. Les autorités sanitaires rappellent que ces émissions sont nocives pour les utilisateurs et, à des niveaux moindres mais réels, pour les personnes exposées passivement.

Dépendance nicotinique et toxicité aiguë

La nicotine délivrée par les cigarettes électroniques constitue le principal facteur de dépendance. Les dispositifs de dernière génération, notamment ceux utilisant des sels de nicotine à concentration élevée, permettent une absorption rapide, comparable voire supérieure à celle d’une cigarette combustible. Cette absorption rapide favorise l’apparition d’une addiction, d’autant plus marquée chez les adolescents, dont le cerveau est plus vulnérable aux effets neurobiologiques de la nicotine. Le rapport[1] des National Academies of Sciences (NASEM) souligne qu’il existe des preuves substantielles que l’usage d’e-cigarettes conduit à une dépendance à la nicotine, et qu’il augmente le risque d’initiation ultérieure du tabagisme combustible. L’OMS rappelle également que l’exposition à la nicotine engendre une dépendance durable et des risques accrus de troubles du développement cérébral chez les adolescents.

La nicotine a par ailleurs des effets physiologiques, parmi lesquels une élévation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, une stimulation du système nerveux central et la libération de catécholamines ((hormones et neurotransmetteurs comme l’adrénaline et la noradrénaline, impliqués dans la réponse au stress et l’augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle), pouvant entraîner des conséquences cardiovasculaires à long terme.

Concernant la toxicité aiguë, plusieurs milliers de cas d’expositions accidentelles aux e-liquides sont rapportés chaque année aux centres antipoison, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans. Une analyse de la base américaine des National Poison Data System (NPDS) montre que près de 90 % des intoxications concernent cette tranche d’âge, souvent après ingestion accidentelle de liquides aromatisés. Même si ces expositions doivent être prises en considération pour être prévenues, elles sont heureusement très rarement graves.[2]

Enfin, la manipulation de e-liquides concentrés peut entraîner des expositions cutanées ou oculaires, responsables de brûlures chimiques et de symptômes neurologiques transitoires. Ces accidents restent rares mais documentés dans les bases de pharmacovigilance.

Appareil respiratoire : symptômes, asthme, BPCO et lésions aiguës

L’usage des cigarettes électroniques est désormais associé à une augmentation des troubles respiratoires. Les études cliniques montrent que les vapoteurs présentent plus souvent des symptômes tels que toux, sifflement ou essoufflement que les non-utilisateurs. Une revue systématique avec méta-analyse de 2023 conclut que ces symptômes sont significativement plus fréquents chez les utilisateurs exclusifs comme chez les sujets à la fois vapoteurs et fumeurs (vapo-fumeurs) [3].

Concernant l’asthme, plusieurs études de grande ampleur apportent des données chiffrées précises. Une méta-analyse publiée en 2022, portant sur plus de 450 000 adolescents, indique que les vapoteurs présentent un risque accru de 39 % d’être diagnostiqués asthmatiques par rapport aux non-utilisateurs, et un risque accru de 44 % de connaître des exacerbations des crises[4]. Enfin, l’umbrella review publiée en 2025 dans Tobacco Control confirme la robustesse de ces associations et souligne leur cohérence dans divers contextes, malgré l’hétérogénéité des méthodes[5].

L’attention scientifique s’est récemment portée sur les effets respiratoires à long terme du vapotage, et plus particulièrement sur le risque de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Une vaste étude longitudinale publiée en 2025 par l’Université d’Oxford

Les effets du vapotage sur les poumons se sont manifestés aussi par des formes aiguës sévères, dans une situation particulière. En 2019, les États-Unis ont connu une épidémie de lésions pulmonaires graves regroupées sous le terme EVALI (E-cigarette or Vaping Product Use-Associated Lung Injury). Plus de 2 800 hospitalisations et 68 décès ont été recensés (American Lung Association – EVALI). Mais ces accidents graves étaient en rapport avec un usage détourné de la cigarette électronique. En effet, les enquêtes ont révélé que la majorité des cas étaient liés à des liquides de vapotage contenant du THC adultérés avec de l’acétate de vitamine E, détecté dans la quasi-totalité des liquides broncho-alvéolaires des patients atteints. Ce type d’événement incite à rappeler, compte tenu de la pratique répandue du « do it yourself », qu’il ne faut utiliser que les produits dument labelisés pour le vapotage. Il illustre également la vulnérabilité pulmonaire face aux additifs chimiques divers qui pourraient être dans certains produits de vapotage[7].

Système cardiovasculaire : effets hémodynamiques et vasculaires

L’impact du vapotage sur le système cardiovasculaire a fait l’objet de nombreuses recherches. Si les données sont encore limitées concernant les effets à long terme, les études expérimentales et cliniques montrent déjà un impact sur des marqueurs intermédiaires

Les effets aigus de la nicotine inhalée via les e-cigarettes, sont comparables à ceux produits par la nicotine inhalée à partir d’une cigarette, en l’occurrence une élévation transitoire de la fréquence cardiaque et une augmentation de la pression artérielle systolique dans les minutes suivant l’inhalation, comparativement à la ligne de base. Ces résultats ont été documentés dans plusieurs essais cliniques en laboratoire[8]. Une méta-analyse de 2022 regroupant 23 études confirme ces tendances, concluant que l’utilisation d’e-cigarettes provoque une élévation moyenne de la fréquence cardiaque de 5 à 8 battements par minute[9].

Les données relatives à la santé vasculaire suggèrent également des modifications de différents marqueurs. Une méta-analyse publiée en 2024 a montré que les personnes qui vapotent régulièrement ont des vaisseaux sanguins qui se dilatent moins bien que ceux des non-utilisateurs. La baisse observée est en moyenne de 1,5 % (identique à celle occasionnée par une cigarette combustible), ce qui reflète une altération de la fonction endothéliale (la capacité de la paroi des vaisseaux à se dilater et à réguler la circulation)[10]. Une étude menée chez de jeunes adultes en bonne santé a montré que le vapotage régulier réduit d’environ 14 % la capacité des petits vaisseaux sanguins à se dilater correctement. Ce phénomène est lié à une moindre action de l’oxyde nitrique (NO), une molécule clé qui aide normalement les vaisseaux à s’élargir et à bien réguler la circulation[11].

Des analyses biologiques montrent que les vapoteurs ont un niveau de marqueurs sanguins liés à l’inflammation et au stress oxydant en moyenne 20 à 30 % plus élevés que les non-utilisateurs. Concrètement, cela signifie que leur organisme présente plus de signes d’inflammation et de dommages causés aux cellules par les radicaux libres, deux phénomènes connus pour augmenter le risque de maladies cardiovasculaires[12]. Ces mécanismes contribuent à un risque cardiovasculaire théorique, même si les données de suivi à long terme restent encore insuffisantes pour conclure définitivement.

Les grandes institutions de santé publique appellent à la prudence. Le rapport des National Academies of Sciences (NASEM) estime qu’il existe des preuves solides montrant que l’exposition aux aérosols des e-cigarettes provoque immédiatement une stimulation du système nerveux autonome et des effets sur la circulation sanguine (hausse du rythme cardiaque et de la pression artérielle). En revanche, les données disponibles ne permettent pas encore de confirmer avec certitude un lien direct avec les infarctus, les AVC ou la mortalité cardiovasculaire.[13].

En résumé, les études convergent pour montrer que le vapotage induit des modifications hémodynamiques immédiates (hausse de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle), des atteintes mesurables de la fonction endothéliale et de la rigidité artérielle, ainsi qu’une augmentation des marqueurs de stress oxydant. Ces effets, bien que souvent d’intensité moindre que ceux liés au tabac fumé, témoignent d’une toxicité cardiovasculaire réelle, qui nécessite un suivi à long terme pour en quantifier les conséquences cliniques.

Cancérogénicité : état des connaissances

Les aérosols de cigarettes électroniques contiennent plusieurs composés cancérogènes avérés ou possibles. Le formaldéhyde est classé « cancérogène[14] pour l’humain (Groupe 1) » par le CIRC/IARC, et son implication dans certains cancers (nasopharynx, leucémies) est établie, ce qui justifie de considérer toute exposition inhalée comme un risque à long terme[15]-[16]. L’acétaldéhyde, fréquemment mesuré dans les aérosols, est classé « possiblement cancérogène pour l’humain (Groupe 2B) »[17]. Des métaux issus des résistances (notamment nickel et chrome) sont parfois détectés ; les composés du nickel et les composés du chrome hexavalent (substance chimique toxique et cancérogène utilisée dans l’industrie, notamment dans les traitements anticorrosion et les pigments) sont classés cancérogènes (Groupe 1), ce qui alimente l’inquiétude lorsque leurs émissions sont élevées[18].

Sur le plan des expositions réelles, les données convergent : chez les utilisateurs exclusifs d’e-cigarettes, l’exposition à de nombreux toxiques chute fortement par rapport à l’exposition des fumeurs. Dans une étude de Shahab et al. le biomarqueur urinaire NNAL (métabolite d’un puissant cancérogène du tabac, le NNK) est très fortement réduit de l’ordre de ~97 % chez les vapoteurs exclusifs par rapport aux fumeurs[19]. Des analyses de cohortes représentatives montrent, de façon plus nuancée, que 16 à 18 biomarqueurs d’exposition (BOE) non nicotiniques sont significativement plus bas chez les vapoteurs exclusifs que chez les fumeurs, et 9 biomarqueurs ne diffèrent pas des non-utilisateurs, confirmant une forte réduction globale d’exposition, à condition le vapotage soit associé à un arrêt complet du tabac[20]. Chez les fumeurs qui passent à la cigarette électronique, les niveaux d’NNAL diminuent de 55 % à 84 %, selon le temps écoulé depuis l’arrêt. Les baisses sont les plus importantes après six mois, ce qui montre l’importance de remplacer complètement et durablement la cigarette par le vapotage pour réduire l’exposition[21]. À l’inverse, le double usage (tabac + vapotage) n’apporte pas les mêmes bénéfices : l’essentiel des biomarqueurs non nicotiniques reste proche du profil fumeur, avec peu ou pas de diminution lorsque la consommation de cigarettes demeure élevée[22]-[23].

La formation de carbonylés (formaldéhyde, acétaldéhyde) varie fortement selon le dispositif, la puissance et la manière de tirer (topographie de bouffées). Des travaux ont montré des niveaux très élevés d’aldéhydes en conditions dites de « dry puff » (mais dans ces conditions, bouffées âcres, non tolérées par le vapoteur), alors que dans des conditions d’usage normales, les émissions sont nettement plus faibles ; cela n’annule pas le risque mais replace les ordres de grandeur d’exposition[24]-[25]. D’autres études expérimentales, en conditions de bouffées plus longues ou volumineuses ou des puissances plus élevées, montrent au contraire une hausse significative des carbonylés, rappelant que l’utilisation en situation réelle peut augmenter la dose reçue si l’on compense un liquide moins nicotiné par des bouffées plus intenses[26].

Sur le plan biologique, certains marqueurs d’inflammation et de stress oxydatif (excès de radicaux libres pouvant créer des dommages cellulaires) restent plus élevés chez les vapoteurs que chez les non-fumeurs, même s’ils sont plus bas que chez les fumeurs. Cela reflète donc une exposition intermédiaire[27]-[28]. Plusieurs études ayant comparé directement différents profils d’usagers – fumeurs exclusifs, vapoteurs ayant complètement arrêté le tabac, doubles consommateurs et non-utilisateurs – confirment cette tendance. Les vapoteurs exclusifs se situent ainsi dans une position intermédiaire, avec une exposition réduite par rapport au tabac combustible, mais qui ne disparaît pas totalement. Ces résultats montrent que, même sans tabac, le vapotage n’est pas dépourvu d’impact biologique mesurable. Ils soulignent également la nécessité de disposer d’études longitudinales de grande ampleur pour déterminer dans quelle mesure ces marqueurs se traduisent par des conséquences cliniques à long terme.Des recherches récentes montrent que le vapotage peut modifier l’ADN de certaines cellules de la bouche, avec des changements partiellement similaires à ceux observés chez les fumeurs et liés à des mécanismes de développement du cancer. Cela constitue un signal d’alerte, mais il n’existe pas encore de preuve directe d’un risque accru de cancer à ce stade[29][30][31].

Concernant les métaux (plomb, nickel, chrome, antimoine) et autres contaminants dans certains dispositifs récents, des publications récentes rapportent des teneurs parfois élevées dans des aérosols de pods/jetables, avec une grande variabilité entre les produits. Les modes de consommation jouent également un rôle important : la puissance de chauffe, la fréquence et la profondeur des bouffées influencent directement la quantité de particules métalliques inhalées. Ces facteurs renforcent l’incertitude sur l’ampleur de l’exposition réelle et ses effets à long terme. Cette hétérogénéité impose des caractérisations indépendantes distinctes pour estimer les risques cancérogènes potentiels liés à des expositions répétées à des métaux classés comme cancérogènes (ex. composés du nickel ou du chrome VI)[32].

Du point de vue épidémiologique, la latence des cancers et le caractère récent du vapotage limitent encore la possibilité de conclusions fermes. Les National Academies (NASEM) concluaient en 2018 à l’insuffisance des données pour quantifier un risque de cancer lié au vapotage ; les mises à jour récentes confirment surtout des réductions d’exposition et des signaux mécanistiques (indices biologiques comme l’inflammation, le stress oxydatif ou des dommages à l’ADN, suggérant des mécanismes potentiels de maladie sans établir à ce stade un risque clinique direct). Le sur-risque d’incidence chez des utilisateurs exclusifs à long terme n’avait pas été établi[33][34]. Les  analyses en cours et présentations récentes suggèrent aujourd’hui des associations chez des anciens fumeurs qui continuent à vapoter, mais la confusion résiduelle par l’histoire tabagique nécessite une interprétation prudente et appelle à des cohortes mieux contrôlées.

En synthèse, les données actuelles confirment que le vapotage réduit fortement (souvent > 50 %) l’exposition à de nombreux cancérogènes par rapport au tabac fumé lorsque l’usage est exclusif et durable, mais qu’il n’est pas dépourvu de composés cancérogènes/suspects ni d’effets biologiques compatibles avec un potentiel cancérogène. Faute de recul épidémiologique suffisant, l’incertitude demeure sur le risque de cancer à long terme chez les utilisateurs exclusifs ; l’éviction du double usage et la réduction maximale des expositions (produits réglementés, paramètres de puissance/bouffées modérés) restent déterminantes en pratique. Il convient toutefois de rappeler que, dans la prise en charge du sevrage tabagique, il existe déjà des traitements validés, efficaces et sans risques, qui constituent les options de référence pour accompagner les fumeurs.

Santé bucco-dentaire

L’étude « Electronic Cigarettes and Oral Health »[35] publiée en 2021 souligne que, même si les preuves cliniques restent limitées, plusieurs signaux convergent vers des effets négatifs du vapotage sur la santé bucco-dentaire. Des recherches en laboratoire montrent que les aérosols de cigarettes électroniques peuvent provoquer une cytotoxicité, un stress oxydatif et une inflammation des cellules de la muqueuse buccale. Sur le plan microbiologique, des modifications du microbiote oral ont été observées, suggérant un environnement plus propice au développement de biofilms pathogènes. Les études cliniques disponibles rapportent une fréquence plus élevée de sécheresse buccale, d’irritations et de sensibilité gingivale chez les utilisateurs, ainsi qu’un risque intermédiaire de maladies gingivales et parodontales, supérieur à celui des non-fumeurs mais inférieur à celui des fumeurs de tabac. Certaines données épidémiologiques signalent également une augmentation du recours à l’extraction dentaire pour carie ou maladie parodontale chez les vapoteurs quotidiens. Si les connaissances restent encore partielles en raison du manque de recul et de la diversité des pratiques, ces éléments invitent à la prudence et confirment la nécessité de surveiller de près les impacts du vapotage sur la santé orale.

Grossesse et reproduction

Une méta-analyse a montré que les femmes enceintes utilisant des e-cigarettes présentaient un risque accru de naissance prématurée de 39%, de petit poids à la naissance de 64% et de petit poids pour l’âge gestationnel de 59%[36]. Ces résultats, cohérents avec les données établies sur le tabac fumé, renforcent la nécessité de dissuader le vapotage chez les femmes enceintes. Une autre méta-analyse française[37] récente comprenant 9 études et incluant plus de 400 000 grossesses confirme ces résultats, avec une augmentation de 40% de naissances prématurées, de 49% de petit poids de naissance et de 32% de petit poids pour l’âge gestationnel. À noter cependant que ces effets périnataux délétères sont inférieurs à ceux constatés chez les femmes enceintes qui restent fumeuses ou ayant un double usage (tabac + vape)[38]. Cependant, ces résultats, renforcent la nécessité de dissuader le vapotage chez les femmes enceintes.

Les effets sur la fertilité masculine commencent également à être documentés. Une grande étude transversale menée au Danemark auprès de plus de 1 200 jeunes hommes de la population générale a mis en évidence une association significative entre l’usage quotidien de cigarettes électroniques et une diminution du nombre total de spermatozoïdes. Les utilisateurs quotidiens présentaient en moyenne 91 millions de spermatozoïdes, contre 147 millions chez les non-utilisateurs, soit une réduction substantielle comparable à celle observée chez les fumeurs de tabac. Ces résultats suggèrent que l’exposition répétée aux aérosols de e-cigarettes pourrait altérer la spermatogenèse[39].

En résumé, les données disponibles indiquent que l’usage d’e-cigarettes pendant la grossesse est associé à une hausse de 40 à 50 % des risques de complications obstétricales (prématurité, faible poids de naissance, retard de croissance), et que chez l’homme, il est lié à une réduction d’environ 40 % de la production spermatique. Les sociétés savantes et organisations internationales recommandent donc une abstinence totale des produits du tabac et du vapotage pendant la grossesse et déconseillent l’usage de l’e-cigarette comme moyen de sevrage dans ce contexte, au profit de méthodes validées, comme les thérapies cognitivo-comportementales et à défaut la substitution nicotinique pharmaceutique de façon encadrée.

Santé mentale

Le lien entre vapotage et santé mentale fait l’objet d’un intérêt croissant dans la littérature scientifique. Plusieurs études observationnelles mettent en évidence des associations significatives entre l’usage d’e-cigarettes et des symptômes dépressifs et anxieux, en particulier chez les adolescents et jeunes adultes. Une analyse du CDC, réalisée auprès d’élèves américains de collège et de lycée, a montré que 42,1 % des jeunes vapoteurs présentaient des symptômes modérés à sévères de dépression ou d’anxiété, contre 21 % des non-utilisateurs, soit environ deux fois plus souvent[40]. Cependant, le caractère transversal de cette étude ne permet pas d’établir de relation de cause à effet.

Une étude publiée en 2025 confirme ces résultats : parmi les adolescents ayant uniquement utilisé des e-cigarettes, 35,9 % rapportaient des symptômes dépressifs et 40,5 % des symptômes anxieux, contre respectivement 21,8 % et 26,4 % chez les non-utilisateurs. Après ajustement, l’usage d’e-cigarettes était associé à un risque accru de 67 % pour la dépression de 48 % pour l’anxiété et de 63 % pour la détresse psychologique[41].

Les mécanismes expliquant ces liens restent discutés. L’hypothèse la plus couramment avancée est celle d’un effet bidirectionnel : d’une part, les jeunes présentant des symptômes dépressifs ou anxieux seraient plus susceptibles d’expérimenter le vapotage comme stratégie de coping ; d’autre part, la nicotine pourrait exacerber les troubles de l’humeur via son action sur les systèmes dopaminergiques et cholinergiques (ce système joue un rôle clé dans la mémoire, l’attention, le contrôle musculaire, ainsi que dans certaines fonctions involontaires comme la fréquence cardiaque ou la digestion), favorisant la dépendance et la vulnérabilité psychologique.

Exposition passive

Contrairement à une idée répandue, les aérosols d’e-cigarettes ne se résument pas à de la « vapeur d’eau » : ils contiennent de la nicotine, des particules fines et divers composés organiques volatils qui peuvent exposer l’entourage des vapoteurs. Des études environnementales ont montré que les concentrations de nicotine dans l’air ambiant lors de l’usage d’e-cigarettes sont inférieures à celles observées avec la fumée de tabac, mais non nulles. Ces données sont confirmées par les biomarqueurs. En conditions contrôlées, l’e-cigarette augmente la concentration de nicotine dans l’air intérieur, mais à des niveaux largement inférieurs à celle occasionnée par la cigarette : dans l’étude de référence (chambre d’exposition), la nicotine aérienne moyenne était d’environ 3,3 µg/m³ avec une e-cigarette contre 31,6 µg/m³ avec une cigarette (soit ≈ 10 fois moins), tout en restant non nulle[42]. Dans la vie réelle (à domicile), les non-consommateurs cohabitant avec des vapoteurs absorbent de la nicotine : une étude[43] des niveaux de nicotine ambiante et des biomarqueurs (salive/urine, cotinine) montre qu’ils sont plus élevés dans les foyers où résident des vapoteurs exclusifs par rapport à des foyers sans tabac/vapotage. En revanche ces niveaux sont nettement inférieurs à ceux observés chez des cohabitants de fumeurs. Chez l’enfant, une autre étude[44] montre que l’absorption de nicotine est ~ 84 % plus faible en cas d’exposition passive au vapotage qu’en cas d’exposition à la fumée de cigarette, mais elle est supérieure à celle d’enfants non exposés. De manière plus générale, des revues de la littérature confirment que l’usage d’e-cigarettes dégrade la qualité de l’air intérieur (hausse des particules fines/ultrafines), mais cette dégradation est globalement inférieure à celle induite par les produits du tabac qui comportent un très grand nombre d’éléments toxiques[45].

L’OMS rappelle que l’exposition passive aux aérosols d’e-cigarettes peut comporter des risques, en particulier pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant de pathologies respiratoires ou cardiovasculaires. L’OMS souligne que si les niveaux d’exposition sont généralement plus faibles que ceux induits par le tabac fumé, ils sont loin d’être anodins et justifient l’application des mêmes politiques de protection dans les espaces clos.

En conclusion, les données montrent qu’un remplacement complet de la cigarette par l’e-cigarette réduit l’exposition à de nombreux toxiques par rapport au tabac fumé ; néanmoins, « moins nocif que fumer » ne signifie pas sans risque, et l’incertitude sur les effets à long terme demeure, notamment pour les maladies cardiovasculaires et cancéreuses. La priorité clinique reste d’éviter l’initiation chez les non-fumeurs et d’empêcher le double usage chez les fumeurs.

Par ailleurs, ces données incitent également à utiliser largement et de façon prioritaire les traitements d’aide au sevrage depuis longtemps validés et recommandés par les autorités de santé (HAS, HCSP). Et lorsque que la cigarette électronique a été utilisée dans une optique de sevrage, il convient d’accompagner l’utilisateur pour une gestion optimale et la plus sûre, et compte tenu des incertitudes sur les effets à long terme l’aider à arrêter son usage dans les meilleurs délais dès que le sevrage du tabac est suffisamment assuré.

©Génération Sans Tabac

AE


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[3] Alqahtani M M, Alenezi F K, Almeshari M A, et al. E-cigarette use and respiratory symptoms in adults: A systematic review and meta-analysis. Tobacco Induced Diseases. 2023;21(December):168. doi:10.18332/tid/174660.

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[6] John Erhabor, Zhiqi Yao, Erfan Tasdighi, Emelia J Benjamin, Aruni Bhatnagar, Michael J Blaha, E-cigarette Use and Incident Cardiometabolic Conditions in the All of Us Research Program, Nicotine & Tobacco Research, Volume 27, Issue 9, September 2025, Pages 1651–1656, https://doi.org/10.1093/ntr/ntaf067

[7] https://my.clevelandclinic.org/health/diseases/24948-evali

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https://doi.org/10.1161/CIR.0000000000001160

[9] Skotsimara G, et al. Cardiovascular effects of electronic cigarettes: a systematic review and meta-analysis. Eur J Prev Cardiol. 2019;26:1219-28

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[13] National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine; Health and Medicine DivisionBoard on Population Health and Public Health PracticeCommittee on the Review of the Health Effects of Electronic Nicotine Delivery Systems; Kathleen Stratton, Leslie Y. Kwan, and David L. Eaton, Editors

[14] https://www.cancer.gov/about-cancer/causes-prevention/risk/substances/formaldehyde/formaldehyde-fact-sheet

[15] Protano C, Buomprisco G, Cammalleri V, Pocino RN, Marotta D, Simonazzi S, Cardoni F, Petyx M, Iavicoli S, Vitali M. The Carcinogenic Effects of Formaldehyde Occupational Exposure: A Systematic Review. Cancers (Basel). 2021 Dec 29;14(1):165. doi: 10.3390/cancers14010165. PMID: 35008329; PMCID: PMC8749969.

[16] Formaldehyde by Bernard D. Goldstein PhD and Martyn T. Smith PhD. Citation for most recent IARC review. IARC Monograph 88, 2006.

[17] Lee, MS., LeBouf, R.F., Son, YS. et al. Nicotine, aerosol particles, carbonyls and volatile organic compounds in tobacco- and menthol-flavored e-cigarettes. Environ Health 16, 42 (2017). https://doi.org/10.1186/s12940-017-0249-x

[18] IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans. Chromium, Nickel and Welding. Lyon (FR): International Agency for Research on Cancer; 1990. (IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, No. 49.)

[19] Shahab L, Goniewicz ML, Blount BC, Brown J, McNeill A, Alwis KU, Feng J, Wang L, West R. Nicotine, Carcinogen, and Toxin Exposure in Long-Term E-Cigarette and Nicotine Replacement Therapy Users: A Cross-sectional Study. Ann Intern Med. 2017 Mar 21;166(6):390-400https://doi.org/10.7326/M16-1107

[20] Holt, N.M., Shiffman, S., Black, R.A. et al. Comparison of biomarkers of exposure among US adult smokers, users of electronic nicotine delivery systems, dual users and nonusers, 2018–2019. Sci Rep 13, 7297 (2023). https://doi.org/10.1038/s41598-023-34427-x

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