Le snus, une drogue pas si douce que ça
17 juin 2020
Par: chef-projet@dnf.asso.fr
Dernière mise à jour : 17 juin 2020
Temps de lecture : 3 minutes
En Europe, les trois pays où l’on fume le plus sont : la Bulgarie (36%), la Grèce (37%) et la France (36%). En bas du tableau, on trouve le Royaume-uni (17%) et, très loin derrière, la Suède (7%)*. Ce chiffre encourageant s’explique par le fait que les consommateurs suédois ont remplacé les cigarettes par un produit du tabac sans fumée : le snus, qui est loin d’être sans danger pour la santé.
Le snus, un marché en expansion
Le snus, principalement vendu dans les pays scandinaves, mais aussi en Suisse, est une poudre de tabac humide qui se consomme par voie orale. On l’appelle plus communément le “tabac à sucer” car il se place entre la gencive et la lèvre supérieure et sa consommation peut durer plusieurs heures. Par ailleurs, la poudre qui compose le snus est un mélange de tabac, d'eau, ainsi que de sel, de carbonate de sodium et d’arômes.
En Suède, la consommation moyenne de snus est d'environ 800 grammes (soit 16 boîtes de lössnus) par personne et par an, sachant qu’une boîte de vingt sachets par jour représente la quantité de nicotine de soixante cigarettes.
Les véritables risques pour la santé
Comme tous les autres produits du tabac, le snus contient de la nicotine, une substance hautement addictive et nocive pour la santé. En ce sens, l’affirmation selon laquelle le snus est une alternative plus saine au tabagisme doit être prise avec précaution. En effet selon le Dr Isabelle Jacot Sadowski, médecin à la Policlinique médicale universitaire de Lausanne, le snus est également connu pour causer de graves pathologies[1]. Le snus n’étant pas inhalé, ce sont surtout des lésions bucco-dentaires et des rétractations de gencives qui apparaissent en premier lieu. De plus, le snus participerait à la formation de divers cancers, notamment de la bouche, du pharynx et du pancréas. Au-delà, les recherches menées ont confirmé l’existence d’un lien entre la consommation de snus et la survenue d’un AVC ou infarctus[2].
[1] "Le snus, une drogue pas si douce que ça !" https://www.letemps.ch/sciences/snus-tabac-sucer-seduit-inquiete
[2] International Agency for Research on Cancer, IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, vol. LXXXIX : Smokeless Tobacco and Some Tobacco-specific N-Nitrosamines, Lyon, 2007, IX-626 p. (ISBN 978-92-832-1289-8 et 978-92-832-1589-9,ISSN 1017-1606, OCLC 979372430, lire en ligne [archive] [PDF]), p. 33, 43, 239, 366.
https://drseb.com/fr/arreter-de-fumer/snus/
https://www.lesechos.fr/2017/06/pourquoi-la-suede-ne-compte-que-5-de-fumeurs-quotidiens-173608
*Eurobaromètre 2017