Présidentielles : 19 associations de santé appellent les candidats à s’engager contre le tabagisme
18 janvier 2022
Par: Comité national contre le tabagisme
Dernière mise à jour : 18 janvier 2022
Temps de lecture : 4 minutes
19 associations de santé publique appellent les candidats et les candidates à l’élection présidentielle à s’engager en faveur d’une politique ambitieuse de lutte contre le tabagisme. Les signataires soulignent la nécessité de mettre fin au « scandale industriel et sanitaire du tabagisme », et de protéger les jeunes générations de l’épidémie tabagique.
L’appel, porté par l’Alliance contre le tabac (ACT), a notamment été cosigné par des associations comme la Ligue contre le cancer, le Comité national contre le tabagisme (CNCT), la Fédération française de cardiologie ou encore par la Société francophone de tabacologie. Pour les signataires, le renforcement des mesures de lutte contre le tabagisme répond à une vraie attente de la part de la population française. En effet, selon l’Alliance contre le tabac, 87% des Français sont favorables à une Génération sans tabac d’ici 2030, tandis que neuf adolescents sur dix souhaiteraient vivre dans un monde sans tabac. Au-delà du respect des mesures déjà en place, et de la poursuite d’une politique fiscale dynamique, les associations appellent les candidats à s’engager notamment en faveur de trois mesures[1].
Organiser la fin progressive de la vente de tabac pour protéger les prochaines générations
Les associations de santé publique militent pour mettre fin à la vente de tabac pour toutes les personnes nées après 2012. Toutefois, comme une étude menée par le CNCT le démontrait, 65% des buralistes en 2019 vendaient des produits du tabac à des mineurs, malgré l’interdiction mise en œuvre dix ans auparavant. Les associations proposent ainsi le renforcement des sanctions contre les contrevenants à cette disposition de santé publique. Selon l’ACT, sept français sur dix se déclarent à ce jour favorables à une telle interdiction de la vente de tabac.
Interdire la présence de tabac aux abords de tous les établissements scolaires
Selon les signataires de cet appel, la consommation de produits du tabac aux abords des écoles expose les jeunes générations au tabagisme passif, et contribue à la banalisation et à la normalisation de la consommation tabagique. Ainsi, les associations rappellent l’impératif « d’élargir les zones entièrement exemptes de tabac, particulièrement pour les lieux fréquentés par des mineurs ». Ici encore, une telle mesure rencontre un réel soutien de la part de la population, puisque sept français sur dix affirment être favorables à la mise en place de davantage d’espaces publics extérieurs sans tabac.
Renforcer la transparence du lobbying de l’industrie du tabac : en enjeu pour les présidentielles
En France comme ailleurs, l’ingérence de l’industrie du tabac dans la décision publique est le principal obstacle à la mise en place de politiques de santé publique efficaces, et donc à la réduction de l’épidémie tabagique. Cette pression exercée par l’industrie du tabac est pourtant contraire à la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac, qui limite dans son article 5.3 les interactions entre industriels et décideurs au strict minimum. Pour mieux neutraliser les efforts d’influence de l’industrie du tabac, les signataires de cet appel proposent aux candidats la mise en œuvre de deux mesures. D’une part, imposer aux parlementaires de déclarer les auteurs et les instigateurs des amendements qu’ils déposent, et d’autre part, imposer la transparence des interactions, en contraignant à publier un compte-rendu de tous les échanges ayant lieu entre les décideurs et l’industrie du tabac.
©Génération Sans TabacFT
Mots clés : Génération sans tabac, ACT, présidentielles
[1] Alliance contre le tabac, Génération sans tabac : 9 adolescents sur 10 aimeraient vivre dans un monde sans tabac, 14/01/2022, (consulté le 18/01/2022)
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