L’Irlande publie les conclusions d’une consultation publique

7 septembre 2024

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 3 septembre 2024

Temps de lecture : 5 minutes

L’Irlande publie les conclusions d’une consultation publique

En Irlande, le ministre irlandais de la Santé a récemment publié les conclusions d’une consultation publique portant sur la réglementation des produits du tabac et de la nicotine. Faisant état du fort soutien de la population en faveur d’un renforcement de la législation, Stephen Donnelly a annoncé souhaiter se pencher sur l’interdictions des cigarettes électroniques jetables, la publicité en faveur des produits du vapotage sur le lieu de vente, ou encore la généralisation du paquet neutre à l’ensemble des produits du tabac et de la nicotine.

Cette consultation a été mise en place entre novembre 2023 et janvier 2024, et a obtenu plus de 15 000 réponses. Le rapport précise que malgré la forte participation à la consultation, celle-ci ne reflète pas l’opinion publique irlandaise, dans la mesure où les répondants ne constituent pas un échantillon représentatif de la population. Par exemple, 90% des répondants issus du grand public se sont déclarés vapoteurs. Le ministère rapporte également que des stratégies coordonnées ont été mises en place, notamment par les acteurs économiques, pour peser sur les conclusions de la consultation. Ces pratiques des acteurs économiques visant à baiser les résultats des consultations est courante dans le secteur des produits du tabac et du vapotage. Le rapport faisant état de difficultés pour identifier précisément ces réponses dites « frauduleuses », celles-ci ont été conservées.

Etalage et publicité sur le lieu de vente en Irlande

Près des deux-tiers des répondants se sont déclarés favorables à une meilleure réglementation dans les points de vente, concernant les étalages. Parmi le grand public non-vapoteur, 64,4% soutiennent une interdiction complète des étalages et de la publicité sur le lieu de vente, contre environ 28% chez les vapoteurs.  Une telle mesure est en revanche très largement plébiscitée par le personnel éducatif (94,4%) et par les personnes déclarant travailler dans la santé (72,3%).

Paquet neutre et apparence des produits de la nicotine

La consultation a également porté sur l’apparence des produits de la nicotine et leur emballage. Dans l’ensemble, deux-tiers des répondants ont rapporté être en soutien d’un renforcement de la réglementation en la matière. En particulier, l'option la plus populaire auprès des répondants est d'interdire l'utilisation d'animations, de dessins animés et d'images ciblant les enfants et les adolescents (60 %), suivie de l’interdiction des couleurs (25 %) et des marques ou des logos (16 %).

Réglementation des arômes

Les participants à la consultation ont également été amenés à se prononcer sur la meilleure manière de réglementer les arômes pour les produits de la nicotine. Compte tenu de la très forte sur-représentation de consommateurs de cigarettes électroniques, 62,8% des répondants se sont déclarés opposés à un renforcement de la législation. Les personnes opposées à une telle mesure ont notamment avancé que les arômes peuvent avoir un rôle incitatif pour les fumeurs de se tourner vers les cigarettes électroniques, ou encore qu’une restriction ou une interdiction des arômes encouragerait le commerce illicite des produits de la nicotine. Toutefois, l’ensemble des organisations de santé ont souligné l’importance de renforcer la réglementation des arômes, notamment pour réduire l’attractivité des nouveaux produits auprès des adolescents.

En dépit de la sur-représentation de vapoteurs dans les réponses explique que près de la moitié des répondants estiment que les descripteurs d’arômes peuvent être incitatifs à la consommation (47,8%). Toutes les organisations de santé ayant participé à la consultation partagent cet avis.

Interdiction de fumer sur les terrasses des restaurants et des cafés

De la même manière, plus de 70% des répondants participant à la consultation se déclarent opposés à l’interdiction de fumer sur les terrasses des bars et des restaurants. Ceux-ci justifient leur position en arguant notamment que ces interdictions seraient discriminantes à l’endroit des fumeurs, qu’elles pourraient se traduire par un manque à gagner pour les commerçants, ou encore que le tabagisme passif n’aurait pas de conséquences sur la santé.

A l’inverse, l’intégralité des organisations de santé, et une grande majorité des enseignants, des professionnels de la santé et des non-fumeurs soutiennent l’interdiction de fumer dans ces zones, avançant notamment l’argument que le tabagisme passif est un enjeu majeur de santé publique, notamment pour les enfants qui y sont exposés, et pour le personnel des établissements. Par ailleurs, les soutiens à la mesure soulignent le rôle que de telles restrictions pourraient jouer dans la dénormalisation du tabagisme.

Relèvement de l’âge et génération sans tabac

Deux-tiers des répondants mentionnent ne pas souhaiter que l’âge d’interdiction de vente de produits du tabac soit relevé. Sur ce point, la consultation proposait deux options : relever l’âge légal à 21 ans, ou instituer une date délimitant la première génération sans tabac. Ainsi, l’ensemble des personnes nées à partir de cette date (par exemple 2014), ne pourraient pas acheter du tabac. Là encore, cette proposition a été approuvée par l’ensemble des organisations de santé, ainsi qu’une large majorité des enseignants, professionnels de santé et non-vapoteurs.

©Génération Sans Tabac

FT


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