Les personnes seules sont moins susceptibles d’arrêter de fumer
3 juillet 2020
Par: chef-projet@dnf.asso.fr
Dernière mise à jour : 3 juillet 2020
Temps de lecture : 3 minutes
La solitude rendrait le sevrage tabagique plus difficile pour les fumeurs, voici ce que révèle une étude publiée le 15 juin 2020 dans la revue britannique Addiction. Cette étude co-dirigée par le pôle Tobacco and Alcohol Research Group (TARG) de la School of Psychological Science de Bristol et le département de psychiatrie de l'hôpital UMC d'Amsterdam aux Pays-Bas a été financée par le Medical Research Council.[1]
Application de la méthode de la randomisation mendélienne
Ainsi, des chercheurs de l'Université de Bristol, au Royaume Uni, ont découvert un lien de causalité entre le sentiment de solitude et le tabac. La solitude augmenterait la probabilité de commencer à fumer, le nombre de cigarettes fumées par jour et réduirait les chances de réussir à arrêter de fumer. Pour arriver à ce constat, les scientifiques ont employé une méthode de recherche connue sous le nom de randomisation mendélienne qui utilise des données génétiques et des enquêtes portant sur des centaines de milliers de personnes .
La nicotine et les substances toxiques contenues dans la fumée de tabac en cause
Ce phénomène serait principalement expliqué par la présence de nicotine et de certaines substances toxiques présentes dans la fumée de tabac qui interféreraient avec les neurotransmetteurs localisés dans le cerveau. Par ailleurs, l’équipe de scientifiques s’est penchée sur la relation entre le sentiment de solitude et la consommation, voire l'abus d'alcool, mais n’a pu dégager de réelles relations de cause à effet. Selon l’auteur principal de cette étude, le Dr Jorien Treur, les résultats sont donnés à titre provisoire mais sont suffisamment conformes pour appuyer les conclusions des autres études précédemment menées qui mettaient en évidence le fait que le tabagisme puisse altérer le bien-être psychologique des personnes fumeuses.
De plus, la directrice générale d'Action of Smoking & Health (ASH), Deborah Arnott, précise que si les personnes seules sont plus susceptibles de commencer à fumer, elles auront par la suite plus de mal à arrêter. Cette recherche aura permis de mettre en évidence l’attention particulière à accorder au soutien aux fumeurs éprouvant de la solitude, souhaitant arrêter de fumer, en ce que le bien-être est une composante essentielle de la réussite dans la durée.
©Génération Sans Tabac[1] http://www.bristol.ac.uk/news/2020/june/loneliness-and-smoking.html[i] https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/add.15142 ©DNF - Pour un Monde ZeroTabac |