La Formule 1, vitrine promotionnelle de l’industrie du tabac

31 août 2021

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 31 août 2021

Temps de lecture : 4 minutes

La Formule 1, vitrine promotionnelle de l’industrie du tabac

Une étude publiée par STOP, un organisme de surveillance de l’industrie du tabac, dénonce les liens étroits entre la Formule 1 et les cigarettiers. Ces derniers continuent à financer massivement ce sport mécanique, et assurer ainsi la promotion de leurs produits auprès des jeunes générations.

Le rapport Moteur de dépendance : le parrainage du tabac en Formule 1, fondé sur les données de Formula Money, montre que la Formule 1 demeure dépendante des financements de Philip Morris International (PMI) et de British American Tobacco (BAT)[1].

Plus de 100 millions de dollars d’investissements pour la Formule 1 en 2021

Comme le souligne STOP, très peu de données sur les chiffres relatifs au parrainage de la F1 sont accessibles au grand public. Selon l’estimation fournie par Formula Money, les fabricants PMI et BAT auraient dépensé 105 millions de dollars en 2021 pour parrainer la Formule 1, soit 89 millions d’euros. En échange de cet investissement, les deux cigarettiers bénéficient notamment de la couverture médiatique de ce sport, et d’une plus forte présence de leur marque sur les réseaux sociaux. Toujours selon les estimations de Formula Money, l’investissement de BAT en 2021, estimé à 30 millions de dollars, a permis de générer une exposition à l’écran d’une valeur de 54 millions de dollars.

Exposer les jeunes générations aux produits du tabac et du vapotage

Ce parrainage est d’autant plus intéressant pour les cigarettiers que la Formule 1 cherche aujourd’hui à étendre sa portée mondiale, et atteindre un public plus jeune, en particulier par l’investissement de nouveaux canaux de diffusion, à l’instar du réseau social TikTok. L’émission Netflix Drive to Survive, le développement de jeux vidéos d’esport ont également participé à populariser la F1 auprès de la nouvelle génération. En effet, selon IPSOS, 61% des nouveaux fans de ce sport mécanique ont moins de 35 ans et 36% ont moins de 25 ans. Ainsi, la F1 peut se targuer d’avoir aujourd’hui la deuxième plus forte proportion de fans de moins de 25 ans de tous les sports mondiaux, après la NBA.

« La Formule 1 est complice de millions de morts chaque année »

Les liens entre la Formule 1 et les cigarettiers n’est pas nouveau. Jusqu’à sa démission en décembre 2020, l’ancien PDG de Ferrari était également président exécutif de Philip Morris International. En 2020, un groupe de 101 signataires internationaux, composé d’organisations non gouvernementales et d’experts, ont appelé Jean Todt, président de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), à mettre fin au parrainage entre l’industrie du tabac et la Formule 1. Pour cause, cette pratique est une violation de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac, qui interdit toute forme de publicité en faveur des produits du tabac, incluant les parrainages. Si cet appel à la responsabilité est resté lettre morte, le mandat de Jean Todt à la tête de la FIA arrive à son terme au mois de décembre 2021. A cet égard, STOP appelle l’organisme « à élire une nouvelle direction digne d'un sport qui a des responsabilités envers une nouvelle génération de fans ». La présence de l’industrie du tabac dans les sports automobiles constitue un enjeu de santé publique majeur : selon Phil Chamberlain, partenaire de STOP, « la F1 est complice de millions de morts chaque année car elle permet aux fabricants de tabac de perpétuer une épidémie via sa présence médiatique ».

Mots clés : Formule 1, Publicité, CCLAT

©Génération Sans Tabac

FT


[1] STOP, Formula One Continues To Make Millions by Helping Tobacco Companies Reach Young Fans, 25/08/2021, (consulté le 30/08/2021)

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