France : les collégiens et lycéens fument de moins en moins

27 janvier 2024

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 27 janvier 2024

Temps de lecture : 5 minutes

France : les collégiens et lycéens fument de moins en moins

Une enquête publiée ce jeudi 25 janvier montre que les élèves scolarisés dans les établissements relevant du ministère de l’Education nationale sont de moins en moins nombreux à expérimenter et consommer du tabac. 8,2% des élèves de terminale ont déclaré être des fumeurs quotidiens en 2022 contre 21,5% en 2018. Des résultats très encourageants qui rendent envisageable une génération sans tabac d’ici 2032[1].

L’Enquête nationale en collèges et en lycées chez les adolescents sur la santé et les substances (ENCLASS) est menée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) et l’École des hautes études en santé publique (EHESP), en partenariat avec l’Éducation Nationale. C’est une enquête anonyme qui repose sur un questionnaire auto-administré en ligne. La population cible du dispositif EnCLASS est donc constituée de l’ensemble des élèves de la sixième à la terminale scolarisés dans les établissements relevant du ministère de l’Éducation nationale, publics ou privés sous contrat. Au final, les questionnaires de 9 566 collégiens et lycéens ont été retenus.

Outre la baisse de la consommation de tabac, les adolescents consomment également de moins en moins d’alcool et de cannabis.

Baisse importante de l’expérimentation et de la consommation de tabac

La consommation des produits du tabac a continué sa baisse en 2022 quel que soit l’âge ou le sexe. Chez les collégiens (6e à la 3e), l’expérimentation du tabac est passé de 21,2% en 2018 à 11,4% en 2022. La consommation quotidienne est, quant à elle, passée de 2,6 à 0,9%. La consommation de la chicha a elle aussi diminué chez les collégiens, son expérimentation a été réduite de moitié, passant de 21,5 % à 11,7 %, tandis que l’usage récent (dans le mois) a été divisé par trois, chutant de 6,3 % à 2,1 % entre 2018 et 2022.

Chez les lycéens (2nd à la terminale), l'expérimentation du tabac a, elle aussi, fortement diminué, passant de 53% à 34%. La consommation quotidienne a évolué au cours de la période étudiée de 17,5% à 6,2%. Même tendance pour la chicha dont l’expérimentation est tombée de 41,7% à 28,2% et la consommation récente de 12,1% à 5%. Pour les auteurs de l’enquête, ces résultats rendent la perspective d’une génération sans tabac atteignable, à savoir une prévalence inférieure à 5% chez les jeunes nés en 2014 et parvenus à l’âge adulte en 2032.

Consommation quotidienne à la hausse des produits du vapotage

Les résultats montrent que 24,2% des lycéens ont déclaré vapoter au cours du dernier mois, contre 16,6% en 2018, la consommation quotidienne passe pour sa part de 2,8% à 3,8%. Au collège, l’usage quotidien de la cigarette électronique concerne désormais 1,4 % des collégiens, soit une prévalence équivalente à celle du tabagisme quotidien. L’usage récent de ce produit augmente également continuellement chez les lycéens puisqu’un quart a déclaré en avoir consommé dans le mois en 2022 contre 17% en 2018.

Concernant l’expérimentation, elle est passée de 52,1% à 44% chez les lycéens entre 2018 et 2022 et est restée stable chez les collégiens (20%). Pour les auteurs, cette évolution est à surveiller de près ; « Il y a peut-être un transfert du tabac vers le vapotage, qui est vu comme plus moderne et marrant » suppose Karine Gallopel-Morvan professeure à l’EHESP. La hausse de la consommation des produits du vapotage par les jeunes s’explique par des campagnes publicitaires agressives déployées ces dernières années sur les lieux de vente et en ligne. Portés par les arômes, de nombreuses offres promotionnelle et une forte accessibilité, les produits du vapotage séduisent les jeunes.

Efficacité des politiques publiques de santé

Cette baisse importante de la consommation de tabac chez les adolescents est la conséquence directe des mesures antitabac fortes mises en place ces dernières années en France. Certaines mesures comme la hausse des prix, le développement des espaces sans tabac ou le paquet neutre ont des impacts directs sur les plus jeunes pour limiter l’initiation.

Si la France s’illustre par une législation antitabac forte et complète, il apparait nécessaire que les mesures soient bien appliquées. Les résultats de l’enquête montre qu’un tiers des lycéens a déclaré qu’il était toujours très facile de se procurer des cigarettes, une proportion allant jusqu’à 41% chez les élèves mineurs de terminale. Des données confortées par les études client-mystères du Comité national contre le tabagisme qui montrent que deux tiers des buralistes vendent du tabac aux mineurs, facilitant de fait l’accessibilité et l’initiation de ce produit.

Le nouveau Plan national de lutte contre le tabac, publié fin 2023 témoigne de cette volonté de s’engager dans une génération sans tabac et sans nicotine dans les prochaines années.

Mots-clés : France, adolescents, collégiens, lycéens, tabagisme, vapotage, génération sans tabac, antitabac, OFDT, EHESP

©Génération Sans Tabac

AE


[1] Les usages de substances psychoactives chez les collégiens et lycéens - Résultats EnCLASS 2022, OFDT, publié le 25 janvier 2024

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