Cancer du sein traité par radiothérapie : Les fumeuses ont un risque accru de cancer du poumon

27 septembre 2024

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 26 septembre 2024

Temps de lecture : 4 minutes

Cancer du sein traité par radiothérapie : Les fumeuses ont un risque accru de cancer du poumon

Une étude récente menée au Royaume-Uni[1] met en lumière le risque accru de cancer du poumon  chez les patientes traitées par radiothérapie pour  cancer du sein et qui continuent de fumer. Si la radiothérapie est très efficace pour réduire les risques de récidive de cancer du sein, elle peut toutefois entraîner des effets secondaires graves, dont une augmentation du risque de cancer du poumon.

Les fumeuses plus exposées à ce risque

Au Royaume-Uni, la radiothérapie est l’un des traitements les plus courants pour les patientes atteintes d’un cancer du sein, administrée à environ deux tiers des femmes diagnostiquées. Ce traitement réduit efficacement les risques de récidive et de mortalité liés à la maladie. Cependant, une nouvelle étude dirigée par Carolyn Taylor, professeure d’oncologie à l’Université d’Oxford, révèle que les femmes qui poursuivent leur tabagisme pendant et après  la radiothérapie courent un risque beaucoup plus élevé de développer par la suite un cancer du poumon.

Selon cette recherche, les non-fumeuses traitées par radiothérapie pour cancer du sein ont un risque de développer un cancer du poumon par la suite inférieur à 1 %. En revanche, ce risque est entre 2 % et 6 % chez les fumeuses qui ne cessent pas leur consommation de tabac pendant et après le traitement. Cette étude, financée par Cancer Research UK, rappelle l’importance de la lutte contre le tabagisme pour améliorer l’efficacité des traitements contre le cancer et prévenir des complications graves à long terme.

Comment la radiothérapie provoque un cancer 

La radiothérapie agit en endommageant l’ADN des cellules cancéreuses, ce qui permet de les détruire et de prévenir une récidive. Toutefois, ce processus peut également affecter les cellules saines voisines, comme celles des poumons, augmentant ainsi le risque de développer un autre cancer à plus long terme. « Les radiations utilisées dans le cadre du traitement du cancer du sein peuvent malheureusement toucher les tissus environnants, ce qui est particulièrement problématique pour les fumeuses, dont les poumons sont déjà fragilisés », explique Carolyn Taylor[2].

Un message pour les fumeuses

Deborah Arnott, directrice générale de l’organisation Action on Smoking and Health (ASH), insiste sur la nécessité d’informer les patientes des dangers liés à la cigarette lors de leur traitement contre le cancer. « Continuer à fumer pendant et après la radiothérapie augmente non seulement les risques de cancer secondaire, mais rend également le traitement moins efficace et plus difficile à supporter », souligne-t-elle[3].

Le tabagisme, facteur de risque reconnu pour le cancer du sein

Récemment, Cancer Research UK a rappelé que le tabagisme est un facteur de risque de survenue du cancer du sein, aux côtés d’autres causes comme l’alimentation et la génétique[4].

Face à ces données scientifiques, le gouvernement britannique s'engage à renforcer les services d’aide au sevrage tabagique, avec des programmes spécialement destinés aux patients hospitalisés, y compris ceux atteints de cancer. Conformément aux recommandations de l’Institut national pour la santé et l’excellence des soins (NICE)[5], chaque fumeur admis à l’hôpital doit avoir accès à un programme d’arrêt du tabac. Ces services offrent un soutien comportemental ainsi que des aides pharmacologiques comme les thérapies de substitution nicotinique et des médicaments tels que la varénicline ou le bupropion[6].

En outre, Cancer Research UK insiste sur l’importance de mesures législatives, telles que l’introduction du Tobacco and Vapes Bill[7], pour créer la première génération sans tabac. Le Tobacco and Vapes Bill est un projet de loi qui vise à interdire la vente de produits du tabac à toute personne née après le 1er janvier 2009, établissant ainsi une interdiction progressive pour les futures générations. Parallèlement, il propose des restrictions sur les cigarettes électroniques, notamment en limitant les produits destinés à attirer les jeunes. Ce projet de loi s’inscrit dans une stratégie nationale plus large qui vise à réduire progressivement le taux de tabagisme, avec pour objectif ultime de parvenir à un  pays sans tabac au cours des prochaines décennies.

©Génération Sans Tabac

RK


[1] Https://doi.org/10.1016/j.clon.2024.05.002 (consulté le 23/09/2024)

[2] https://www.theguardian.com/society/2024/sep/22/uk-breast-cancer-patients-smoking-after-radiotherapy-increase-lung-cancer-risk-study (consulté le 23/09/2024)

[3] https://www.theguardian.com/society/2024/sep/22/uk-breast-cancer-patients-smoking-after-radiotherapy-increase-lung-cancer-risk-study (consulté le 23/09/2024)

[4] https://news.cancerresearchuk.org/2024/07/09/breast-cancer-smoking-link/ (consulté le 23/09/2024) https://news.cancerresearchuk.org/2024/07/09/smoking-cancers-reach-all-time-high/ (consulté le 23/09/2024)

[5] National Institute for Health and Care Excellence

[6] https://www.nice.org.uk/guidance/qs207/chapter/Quality-statement-5-Treatment-to-stop-smoking-in-hospital (consulté le 23/09/2024)

[7] https://www.gov.uk/government/collections/tobacco-and-vapes-bill-2024 (consulté le 23/09/2024)

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