Cancer du poumon diagnostiqué : les bénéfices avérés du sevrage tabagique
3 août 2021
Par: Comité national contre le tabagisme
Dernière mise à jour : 3 août 2021
Temps de lecture : 3 minutes
Une étude de cohorte prospective[1] a révélé qu’arrêter de fumer après avoir reçu un diagnostic de cancer du poumon à un stade précoce peut ralentir la progression de la maladie et réduire la mortalité.
Actuellement, plus de 80 % des patients atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules ont des antécédents de tabagisme actif, et environ la moitié fume encore au moment du diagnostic. De plus, de nombreux patients (et certains soignants) pensent qu'il est trop tard pour arrêter une fois le diagnostic porté.
Des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l'agence de l'Organisation mondiale de la santé spécialisée dans le cancer, ont suivi 517 adultes fumeurs à partir du moment du diagnostic de cancer du poumon (stades précoces de cancers non à petites cellules) afin de déterminer si l'arrêt du tabac après ce diagnostic affecte la progression et la mortalité de la maladie. Les participants ont été interrogés au début de l'étude sur leurs antécédents médicaux, leurs tabagisme et mode de vie, puis suivis chaque année de 2007 à 2016, avec une moyenne de 7 ans de suivi par patient, pour enregistrer tout changement dans leur comportement tabagique, leurs traitements, et la progression de la maladie.
Arrêter de fumer à un stade précoce de la maladie diminue la mortalité
Suite au diagnostic, environ 45% des patients encore fumeurs ont arrêté, dont très peu ont rechuté. Le sevrage tabagique a été associé à la fois à une diminution de 33 % du risque de mortalité toutes causes confondues, et aussi à un allongement de la médiane de survie de 22 mois (6,6 ans vs 4,8 ans) et à une survie à 5 ans de 54 % comparée à celle de 44% chez les patients n’ayant pas arrêté de fumer.
Cette amélioration de la survie par arrêt de la consommation de tabac est d’autant plus importante que de nombreuses études ont démontré que cet arrêt améliore aussi la qualité de vie des patients présentant ce type de cancer.
Le cancer du poumon, le cancer le plus meurtrier dans le monde
En 2020, le cancer du poumon restait la première cause de décès par cancer dans le monde avec environ 1,8 million de décès[2]. Il est possible de réduire drastiquement cette mortalité puisque le cancer du poumon est largement évitable avec près de 9 cas sur 10 directement liés à la consommation de tabac et au tabagisme passif. Globalement, le risque pour un fumeur de présenter un cancer du poumon au cours de sa vie est 22 fois supérieur à celui d’un non-fumeur.
Mots clés : Cancer du poumon, mortalité, sevrage ©Génération Sans TabacA.E
[1] Sheikh M, Mukeriya A, Shangina O, Brennan P, Zaridze D. Postdiagnosis Smoking Cessation and Reduced Risk for Lung Cancer Progression and Mortality : A Prospective Cohort Study. Ann Intern Med. 2021 Jul 27. doi: 10.7326/M21-0252. Epub ahead of print. PMID: 34310171. [2] Sung H, Ferlay J, Siegel RL, Laversanne M, Soerjomataram I, Jemal A, Bray F. Global cancer statistics 2020: GLOBOCAN estimates of incidence and mortality worldwide for 36 cancers in 185 countries. CA Cancer J Clin. 2021 Feb https://doi.org/10.3322/caac.21660. Comité National Contre le Tabagisme |