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Imperial Tobacco stoppe ses opérations en Russie, les autres majors du tabac continuent leurs ventes

Les fabricants Philip Morris International (PMI), British American Tobacco (BAT) et Japan Tobacco International (JTI) ont annoncé cesser leurs investissements en Russie suite à l’invasion de l’Ukraine, mais renoncent difficilement à ce large marché du tabac.

L’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie a incité de nombreuses multinationales à cesser toute activité commerciale avec ce pays. Les industriels du tabac ont pour leur part affiché des attitudes divergentes. Seul Imperial Tobacco a, à ce jour, pris la décision de stopper toutes ses activités commerciales[1]. Une attitude qui dénote face à ses concurrents Philip Morris International, British American Tobacco  et Japan Tobacco International, qui ont déclaré suspendre leurs investissements, sans toutefois se retirer du marché russe. BAT a par exemple déclaré suspendre toutes ses activités en Ukraine, où elle possède une usine et environ 1000 salariés, mais a continué à vendre des cigarettes en Russie jusqu’au 11 mars dernier[2].

Le marché russe, véritable manne des cigarettiers

Comme dans d’autres pays d’Europe de l’Est, la prévalence tabagique est restée importante en Russie, se situant à 29% en 2019, dont 26% de tabagisme quotidien[3]. La Fédération de Russie occupe par ailleurs, en volume, la quatrième place des pays consommateurs de tabac. Pour PMI, elle est son deuxième principal débouché, derrière l’Indonésie.

Les multinationales du tabac occupent une place non négligeable dans l’économie russe. Philip Morris International se distingue notamment en étant la première des entreprises étrangères en termes de profits réalisés dans ce pays, devant Japan Tobacco International, qui passe de la septième à la quatrième position[4]. BAT s’élève quant à elle à la quatorzième place de ce classement réalisé par Forbes. Imperial Tobacco n’y figure qu’en 41ème position, ce qui explique probablement sa plus grande facilité à renoncer au marché russe du tabac.

Si PMI ne réalise que 2% de son chiffre d’affaires en Ukraine, la Russie a représenté 8,4% de ses livraisons de cigarettes et 17,1% du volume des ventes d’IQOS, son dispositif de tabac chauffé[5]. Son chiffre d’affaires en Russie a progressé de 8% pour la seule année 2020, PMI ayant exploité la crise sanitaire liée au COVID-19 pour renforcer son implantation dans ce pays. La guerre en Ukraine pourrait toutefois réduire les activités de PMI en Russie, les moindres performances attendues sur ce marché pouvant se répercuter sur son chiffre d’affaires global et entraîner une défection de certains investisseurs.

En 2021, Japan Tobacco International s’était fortement opposé à l’augmentation des taxes sur le tabac prévue par les autorités russes, sous prétexte que la crise liée au COVID-19 aurait favorisé le commerce illicite du tabac[6].

Mots-clés : Russie, Ukraine, PMI, BAT, JTI, Imperial Tobacco, tabac

©Génération Sans Tabac

MF


[1] Matsuyama K, Gretler C, Japan Tobacco Suspends Investments in Russia, Joining Rivals, Bloomberg, publié le 10 mars 2022, consulté le 11 mars 2022.

[2] Davis R, British American Tobacco halts Russia sales after U-turn, The Guardian, publié le11 mars 2022, consulté le 16 mars 2022.

[3] WHO, Russian Federation, FCTC report, 2020.

[4] Popov I, Philip Morris est devenu le leader de la notation des plus grandes entreprises étrangères en Russie, Forbes, publié le 4 octobre 2021, consulté le 11 mars 2022.

[5] Maurer B, Philip Morris: The Russia Problem, Seeking Alpha, publié le 1er mars 2022, consulté le 11 mars 2022.

[6] 10e observatoire de l’industrie du tabac face à la pandémie de COVID19, Génération Sans Tabac, publié le 20 octobre 2021, consulté le 11 mars 2022.

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 14 mars 2022