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États-Unis : le vapotage serait plus répandu chez les adolescents les plus sportifs

Une étude montre qu’en Géorgie, le niveau d’utilisation des cigarettes électroniques chez les adolescents serait corrélé à l’importance de l’activité physique. Les auteurs en concluent à la nécessité de mettre en place des actions de prévention destinées aux adolescents sportifs.

Une étude étatsunienne semble confirmer que les adolescents les plus sportifs seraient plus fréquemment que les autres des utilisateurs exclusifs de cigarette électronique[1]. Une étude canadienne du même type publiée en 2019 avait mis en évidence des résultats similaires[2].

11 % de vapoteurs chez les adolescents de Géorgie, le tabagisme en recul

S’appuyant sur les données d’une étude conduite annuellement auprès de tous les adolescents scolarisés en Géorgie, l’équipe de chercheurs étatsuniens s’est penchée sur les liens entre activité physique et comportements de santé. Ces données provenaient des réponses auto-déclarées de 362 933 lycéens inscrits dans 439 écoles de Géorgie, soit les trois quarts des adolescents scolarisés.

Parmi les réponses recueillies, 1 % seulement des lycéens s’étaient déclarés fumeurs exclusifs et 4 % étaient des utilisateurs duels de cigarettes et de cigarettes électroniques. Autour de ces 4 % de vapofumeurs, on dénombre 7 % de vapoteurs exclusifs, soit un total de 11 % d’utilisateurs réguliers ou occasionnels de cigarettes électroniques. Le niveau d’activité physique des lycéens fumeurs ou vapofumeurs était significativement moins élevé que pour l’ensemble. En revanche, les lycéens qui exerçaient une activité 2 à 3 jours par semaine ou 4 à 5 jours par semaine étaient respectivement 11 % et 23 % davantage utilisateurs de cigarettes électroniques que les autres. Les usages de cigarettes électroniques préremplies, de cigares électroniques, de pipes électroniques et de chichas électroniques étaient assimilés à l’usage de cigarettes électroniques.

Différentes pistes pour expliquer la surconsommation des jeunes sportifs

Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ces écarts selon l’activité physique. L’une d’elle est que les lycéens les plus sportifs seraient plus sensibles au discours de marketing présentant les cigarettes électroniques comme moins nocives que les cigarettes classiques. Ces lycéens les plus sportifs sont aussi ceux qui développent le plus d’interactions sociales, que ce soit avec leur groupe de pairs ou à travers leur activité sur les réseaux sociaux. Dans les sports de compétition en équipe, l’influence des pairs sur les comportements de consommation se vérifierait non seulement avec l’usage des cigarettes électroniques, mais aussi avec les alcoolisations ponctuelles importantes (API) liées aux célébrations des victoires et à la pression sociale pour y participer. L’usage des cigarettes électronique après le sport constituerait l’un des vecteurs de cette socialisation.

Une autre hypothèse tiendrait aux comportements visant à réguler le poids, plus présents chez les jeunes adultes sportifs (18-25 ans) et qui les inciteraient davantage à se tourner vers les cigarettes électroniques que vers les cigarettes classiques ; la déclinaison de cette observation est également supposée chez les adolescents sportifs. Les sujets masculins étant à la fois plus utilisateurs de cigarettes électroniques et plus enclins à s’impliquer dans des activités sportives, l’étude canadienne de 2019 s’interrogeait sur le rôle du genre dans ces comportements.

Appel à des actions de prévention ciblées sur les jeunes sportifs

Bien que le sport soit fréquemment donné en exemple de comportement sain, cette étude semble confirmer, après d’autres, que les jeunes sportifs peuvent également s’engager dans des comportements à risques. Les auteurs de l’étude pointent la nécessité d’engager des actions de prévention centrées sur les jeunes sportifs, notamment en incluant les enseignants de sport et les coachs sportifs dans la délivrance de messages ciblés de prévention.

« Si je laisse mon expertise de santé publique de côté, je peux me dire, en tant que parent : « Au moins, mon enfant ne fume pas. Mieux vaut qu’il vapote », mais ce n’est pas le cas. Nous avons des éléments qui prouvent que le vapotage peut être nocif », a déclaré dans une interview Janani Rajbhandari-Thapa, principale auteure de l’étude[3]. Elle souligne en effet que les cigarettes électroniques peuvent émettre du benzène, un agent cancérigène. D’autres molécules cancérigènes pourraient être mises à jour et les arômes pourraient également être impliqués dans des pathologies pulmonaires.

Les données sur lesquelles s’appuient l’étude géorgienne datant de 2018 et étant auto-déclarées, les résultats obtenus resteraient toutefois à confirmer par d’autres études, notamment à l’aide d’études longitudinales, comme le suggérait l’étude canadienne.

Mots-clés : jeunes, cigarette électronique, vapotage, sport, Géorgie, États-Unis, 

©Génération Sans Tabac

MF


[1] Rajbhandari-Thapa J, Thapa K, Li Y,Ingels J, Shi L, Zhang D, Shen Y, Chiang K, Electronic Vapor Product Use and Levels of Physical Activity Among High School Students in Georgia, Tobacco Use Insights (2022) 15: 1–5.

[2] Milicic S, Piérard E, DeCicca P, Leatherdale ST. Examining the association between physical activity, sedentary behavior and sport participation with E-cigarette use and smoking status in a large sample of Canadian youth. Nicotine Tob Res. 2019; 21(3):285-292.

[3] Beeson L, Physically active teens more likely to vape, UGA Today, publié le 31 août 2022, consulté le 5 septembre 2022.

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 6 septembre 2022