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Au Royaume-Uni, les batteries des cigarettes électroniques jetables perturbent le traitement des déchets

Des millions de cigarettes électroniques jetables sont collectées avec les déchets et leur batterie peut s’enflammer quand elle est brisée. Les centres de traitements des déchets doivent faire face à cette nouvelle complication à grand renfort de technologies de détection anti-incendie.

Des 2,6 millions de cigarettes électroniques jetables (« puffs ») vendues chaque semaine au Royaume-Uni, au moins la moitié seraient jetées au sol ou parmi les déchets ménagers[1]. Les conséquences environnementales de ces déchets des puffs ont déjà été amplement soulignées puisque ces produits contiennent des batteries, des plastiques, des composants électroniques et des liquides toxiques. Ce sont aujourd’hui les centres de traitement et de recyclage des déchets qui affrontent les conséquences environnementales de l’envolée de consommation des puffs par les  jeunes.

Recrudescence des incendies dans le circuit des déchets

Composées de lithium, les batteries des cigarettes électroniques jetables peuvent prendre feu lorsqu’elles sont brisées ou endommagées, ce qui se produit régulièrement lors des différentes opérations de traitement des déchets.

Une étude conduite par Material Focus, organisation impliquée dans une campagne de recyclage des matériels électriques, a recensé plus de 700 incendies causés par différents types de batteries et ayant touché des camions à ordures et des centres de recyclage[2]. Ces incendies peuvent aussi survenir dans des balles d’ordures non recyclables, dans lesquelles les puffs terminent souvent leur parcours après usage. Il est actuellement encore difficile de déterminer la part qui serait proprement imputable aux puffs, puisque les batteries d’autres appareils électriques peuvent provoquer de semblables dégâts. Néanmoins, la masse de ces puffs les place en tête des déchets électroniques rejetés sans précaution.

De nouvelles contraintes pour les centres de tri

La multiplication de ces incendies a conduit les assureurs à augmenter le montant des primes d’assurance et à devenir plus réticents à assurer les centres de recyclage. Leurs exigences en matière de sécurité sont également devenues plus importantes, obligeant par exemple les centres de recyclage à s’équiper de caméras thermiques pour détecter les batteries, et de canons à eau automatisés pour éteindre les départs de feu. Des sociétés ont par ailleurs mis au point des systèmes d’intelligence artificielle capables de détecter les puffs sur un tapis roulant à l’aide d’une caméra.

Ce constat confirme que des filières de récupération doivent impérativement être mises en place pour éviter la dissémination des batteries au lithium des cigarettes électroniques et les nombreux risques, toxiques ou d’incendie, qui peuvent en résulter. Cette question concerne toutes les cigarettes électroniques, qu’elles soient jetables ou pas. Par ailleurs, les surcoûts générés par la gestion des batteries après usage des produits devraient logiquement être inclus selon le principe pollueur payeur.

Mots-clés : Royaume-Uni, cigarettes électroniques jetables, puffs, batteries, incendies, déchets.

©Génération Sans Tabac

MF

[1] Une étude publiée par Truth Initiative montrait qu’aux Etats-Unis, cette proportion est évaluée jusqu’à deux tiers des puffs. États-Unis : des millions de puffs non-recyclées finissent à la poubelle, Génération sans tabac, publié le 16 décembre 2022, consulté le 8 janvier 2023.

[2] Tapper J, Single-use vapes sparking surge in fires at UK waste plants, The Guardian, publié le 13 mai 2023, consulté le 8 janvier 2023.

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 19 mai 2023