Mesures pour encourager le sevrage tabagique en détention
27 décembre 2019
Par: webstudio_editeur
Dernière mise à jour : 27 décembre 2019
Temps de lecture : 3 minutes
L’incarcération constitue parfois le premier contact entre un détenu et les services de santé. La prison peut constituer une opportunité de rencontrer des professionnels du tabac et d’engager une démarche de sevrage tabagique ou du moins de réduction des risques pour un individu en détention[1].
La loi du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale affirme que la qualité de soin en prison doit être équivalente à celle de la population générale : c’est le principe d’équivalence. Au début de son incarcération, il est proposé au détenu un bilan de santé lié à sa consommation de produits addictifs, dont le tabac (loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016 articles 41 et 44).
Dans le milieu pénitentiaire, la promotion de la santé passe par une approche centrée sur les déterminants de santé de la personne et des variables comportementales. Ces déterminants recouvrent l’environnement de l’individu en détention (possibilité d’être affecté à une cellule non-fumeur), les conditions de vie (promotion du sport et lutte contre l’oisiveté), la réduction des risques (promotion de l’e-cigarette)[2].
La promotion de la santé publique vise plutôt la réduction des risques que le sevrage qui est déconseillé dans l’immédiat, et ce en raison des fortes pressions psychologiques subies par les détenus. Dans cette optique, la cigarette électronique constitue un outil de réduction des risques. Depuis 2014, les détenus ont un droit d’accès à la cigarette électronique qui peut être cantinée[3].
Toutefois, ces dispositifs de santé publique sont encore insuffisamment et inégalement développés. En 2016, 81% de la population masculine détenue en prison fume (Lire les contradictions de la lutte contre le tabagisme en milieu carcéral). La majorité des détenus provient de catégories sociales défavorisées et n’a pas bénéficié de prise en charge de santé solide avant son incarcération.
©Génération Sans Tabac[1] Bracquart et al., Peut-on réduire la consommation de tabac en milieu carcéral ? Enjeux, limites et stratégies opérationnelles, Module interprofessionnel de santé publique, 2016 [2] BARBIER C., MAUILLON D., «Prescription des traitements de substitutionnicotiniques en milieu carcéral», Lettre du RESPADD, janvier 2016 [3] Note DAP du 11 août 2014 sur l’utilisation de la cigarette électronique dans les établissements et services pénitentiaires || ©DNF Pour un monde Zéro Tabac