Le tabagisme coûte 185 millions d’euros au Sénégal

3 juin 2024

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 3 juin 2024

Temps de lecture : 3 minutes

Le  tabagisme coûte 185 millions d’euros au Sénégal

Selon l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV), le tabagisme coûte plus de 185 millions d’euros par an à l’Etat du Sénégal (122 milliards de Francs CFA). Face à cette situation, plusieurs ONG du pays demandent la mise en place d’une politique fiscale sur les produits du tabac.

Les 185 millions d’euros de dépenses annuelles se répartissent en deux coûts distincts. D’une part, 113 millions d’euros (74 milliards de Francs CFA) sont destinés chaque année à la prise en charge des pathologies associées au tabagisme, tandis que le reste (73 millions d’euros, soit 48 milliards de Francs CFA) s’explique par des pertes de productivité au travail entraînées tous les ans par la consommation de tabac. A titre de comparaison, les recettes liées au tabac sont estimées à environ 37 millions d’euros par an (24 milliards de Francs CFA). Ainsi, les rentrées fiscales des produits du tabac sont trois fois inférieures aux dépenses des pouvoirs publics sénégalais pour la seule prise en charge des pathologies que la consommation de ces produits entraîne. Par ailleurs, ces coûts associés au tabagisme ne tiennent pas compte des autres externalités négatives du tabagisme, comme les coûts environnementaux associés au tabac (pollution des eaux, des sols, etc).

45% des morts au Sénégal sont dues aux maladies non transmissibles

Au regard de ce déséquilibre fiscal, le CICODEV et la Ligue sénégalaise contre le tabac se sont associés pour demander la mise en place d’une taxe sur les produits du tabac pour financer la lutte contre les maladies non transmissibles, à l’instar du cancer, des maladies cardiovasculaires, des pathologies pulmonaires, etc. Comme le rappelle le CICODEV, l’ensemble des maladies non transmissibles sont responsables de 45% des décès au Sénégal, et coûtent plus de 350 millions d’euros au contribuable sénégalais. Toutefois, malgré l’importance du tabagisme dans le développement des maladies non transmissibles et dans la mortalité du pays, le ministère de la Santé ne consacre que 40 000 euros à la lutte contre le tabac.

Un pays en pointe dans la lutte contre le tabagisme

Malgré un investissement extrêmement limité dans la lutte contre le tabagisme, le Sénégal est l’un des pays d’Afrique les plus en pointe en la matière. Ainsi, ces dernières années, le pays a mis en place l’interdiction de vente de tabac aux mineurs ou à moins de 200 mètres d’une école ou d’un hôpital. Le Sénégal a également interdit la consommation de produits du tabac dans les lieux publics, la vente de cigarettes à l’unité et toute forme de publicité en faveur du tabac. Enfin, 70% de la surface des paquets de tabac sont désormais recouverts d’avertissements sanitaires. Le pays, qui a intégré dans sa législation l’obligation de protéger ses politiques publiques de l’influence de l’industrie du tabac, est actuellement en train de réviser sa législation pour la renforcer, notamment sur les interdictions de fumer et la prise en compte des nouveaux produits.

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