La législation au Sénégal, des mesures fortes pour réduire la consommation de tabac

6 janvier 2020

Par: webstudio_editeur

Dernière mise à jour : 6 janvier 2020

Temps de lecture : 3 minutes

La législation au Sénégal, des mesures fortes pour réduire la consommation de tabac

L’Afrique est au centre d’une politique de prédation de la part de l’industrie du tabac, qui voit dans ce continent, ses 70 millions de fumeurs et sa forte croissance démographique un nouveau marché à conquérir. Cette conquête a été facilitée par l’absence fréquente de législations de lutte contre le tabagisme, un fort niveau de corruption dans certains pays et une stratégie marketing agressive. Les perspectives concernant le continent si rien n’est fait sont donc particulièrement sombres : l’industrie du tabac devrait voir son nombre de clients doubler en Afrique, dans l’horizon 2030[1].

Toutefois, face à ce fléau aux effets de plus en plus manifestes, les pays africains se sont mobilisés et ont été actifs lors des négociations de la Convention Cadre pour la Lutte Antitabac au début des années 2000. Depuis lors, la plupart des pays ont ratifié le traité et de plus en plus de pays ont mis en place des législations et politiques publiques volontaires dans le domaine. C’est notamment le cas du Sénégal, qui s’est engagé dans une lutte contre le tabagisme dès 2014[2], à travers une loi cohérente, visant à « contrer les stratégies utilisées par l’industrie du tabac pour interférer dans les politiques de santé, miner les efforts de lutte anti-tabac et s’opposer aux mesures allant à l’encontre de ses intérêts financier[3]s ».

Entrée en vigueur en juillet 2016 après signature du président de la République sénégalaise, Macky Sall, la loi interdit désormais de fumer dans les lieux. Par ailleurs, la vente de tabac aux mineurs a été interdite, comme la commercialisation de cigarettes à moins de 200 mètres d’une école ou d’un hôpital. La publicité directe ou indirecte du tabac est également proscrite, sous peine de lourdes amendes et d’un à trois ans d’emprisonnement. Depuis le 26 août 2016 enfin, les paquets sont recouverts à 70% de messages et d’images sanitaires indiquant les dangers encourus par un fumeur[4]. Enfin, les cigarettes ne pourront plus être vendues à l’unité.

Egalement observée au Tchad, à Madagascar, en Afrique du Sud, en Ouganda, au Benin, au Niger, au Kenya, au Togo ou dans l’Île Maurice, cette prise en main de la question sanitaire, économique et environnementale que constitue le tabagisme va dans le bon sens et doit être poursuivie.

©Génération Sans Tabac
Source pour l’image : https://www.quebecscience.qc.ca/sante/tabagisme-lafrique-contre-attaque/ [1] https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/24841-L-Afrique-nouvel-Eldorado-lobbys-tabac [2] http://afrique.le360.ma/senegal/societe/2016/08/18/4896-senegal-que-dit-la-loi-anti-tabac-4896 [3] https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/societe-africaine/le-senegal-un-exemple-de-la-lutte-anti-tabac-en-afrique_3059463.html [4] https://www.tobaccofreekids.org/assets/global/pdfs/fr/WL_status_report_fr.pdf | ©Comité National Contre le Tabagisme |

Ces actualités peuvent aussi vous intéresser