La cigarette électronique jugée au moins aussi nocive que la cigarette traditionnelle par une majorité de Français

31 janvier 2023

Par: Comité national contre le tabagisme

Dernière mise à jour : 31 janvier 2023

Temps de lecture : 4 minutes

La cigarette électronique jugée au moins aussi nocive que la cigarette traditionnelle par une majorité de Français

Le quatrième Baromètre de l’Institut national du Cancer (InCa) montre qu’alors que la cigarette électronique est connue par la quasi-intégralité des Français, la perception de ses dangers demeure très approximative, tandis qu’une majorité de ses consommateurs n’utilise pas ce produit dans un objectif de sevrage.

Le Baromètre cancer de l’Inca, sur la base d’une étude quinquennale réalisée sur un échantillon aléatoire représentatif, cherche à comprendre la perception et les attitudes des français à l’égard de la cigarette électronique[1].

La cigarette électronique désormais connue par l’ensemble des Français

La cigarette électronique, dont le développement commercial a commencé au début des années 2010, est aujourd’hui connue de presque tous les Français, puisque 99,6% de la population interrogée a indiqué connaître ce nouveau produit de la nicotine. Comme l’explique le Baromètre cancer, cette notoriété massive peut s’expliquer par la multiplication des espaces de vente dédiés, par la présence de consommateurs dans l’espace public, ou encore par les efforts promotionnels de la part des fabricants, y compris illégaux, comme par exemple sur les réseaux sociaux.

Un dispositif jugé au moins aussi nocif que la cigarette traditionnelle par une majorité de Français

Les risques de la cigarette électronique sur la santé, notamment sur le long terme, sont encore peu connus. Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, la consommation de ce nouveau produit serait vraisemblablement moins nocive que celle de cigarettes manufacturées. Pourtant, comme le montre le Baromètre de l’Inca, une majorité de Français considère que la cigarette électronique est aussi ou davantage nocive que la cigarette traditionnelle (52,9%).

Par ailleurs, les Français pensent dans une très large mesure que la nicotine est un produit cancérigène (82,7%), et qu’elle est nocive pour la santé (75%). En réalité, la nicotine n’est pas directement à l’origine de cancers, bien qu’elle soit considérée comme un poison. Toutefois, en ce qu’elle entraîne une dépendance particulièrement forte, la consommation de nicotine expose les fumeurs à des complications sanitaires. Enfin, la nicotine entraîne des risques sur le plan cardiovasculaire, et pourrait avoir des conséquences négatives sur la santé mentale (anxiété, dépression, etc)[2].

Les hommes et les jeunes générations sont davantage consommateurs de cigarette électronique

Selon le Baromètre, la cigarette électronique est régulièrement consommée par 7,5% des Français, soit deux points de plus que par rapport aux données de 2020. Dans l’ensemble, 40,7% des hommes ont déjà expérimenté le vapotage, contre un tiers des femmes (33,3%). Sans surprise, les jeunes générations sont plus nombreuses à avoir testé la cigarette électronique, puisque plus de la moitié des 15-24 ans déclarent l’avoir consommée au moins une fois dans leur vie.

Par ailleurs, 48% des utilisateurs de cigarette électronique affirment consommer ce produit dans une optique de sevrage tabagique, laissant considérer que plus d’un consommateur de ce dispositif sur deux ne s’inscrit pas dans cet objectif. De la même manière, alors que l’état actuel de la littérature scientifique tend à montrer que la consommation de cigarette électronique est moins dangereuse pour la santé que la cigarette traditionnelle, à condition d’arrêter totalement la cigarette traditionnelle, une part non négligeable des consommateurs de cigarettes électroniques sont également fumeurs, puisque cette double pratique, appelée vapofumage, concerne 16,7% d’entre eux.

A la lumière de ces résultats, l’Institut national du Cancer considère que l’attractivité des cigarettes électronique pourrait être un frein à la dénormalisation du tabagisme. Dans cette optique, et considérant que la prévalence tabagique décroît auprès des hommes jeunes, l’Inca estime que « la place de la cigarette électronique doit être questionnée », notamment afin de mieux comprendre les comportements, les différentes modalités de consommation, afin d’éviter de faire entrer les jeunes générations dans le tabagisme.

Mots-clés : cancers, INCA, cigarette électronique, baromètre ©Génération Sans Tabac

FT

[1] Institut national du Cancer, Baromètre Cancer 2021, 16/01/2023, (consulté le 30/01/2023)

[2] Comité national contre le tabagisme (CNCT), La nicotine est-elle un poison ?, (consulté le 30/01/2023)

Comité national contre le tabagisme |

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