Culture du tabac : l’exploitation des enfants
6 janvier 2020
Par: webstudio_editeur
Dernière mise à jour : 6 janvier 2020
Temps de lecture : 3 minutes
Selon le British Medical Journal, la lutte mondiale contre l’exploitation des enfants est un échec. En effet, avec près d' 1,5 millions de travailleurs enfants, ce phénomène reste aujourd’hui banalisé, voire en hausse dans certains pays. On estime qu’une part significative de ces enfants est employée dans la culture et la fabrication de tabac[1]. Bien qu’il soit impossible d’établir des chiffres précis, cette pratique concernerait plusieurs millions d’enfants à travers le monde, majoritairement concentrés dans les pays exportateurs de tabac, à l’instar du Malawi, du Zimbabwe, du Bengladesh ou de l’Indonésie.
Le travail et l'exploitation des enfants, en soi déjà scandaleux, est ici encore plus problématique, et ce pour deux raisons.
- Assignation à la pauvreté et absence d’avenir pour les enfants
La culture du tabac demande une quantité de travail particulièrement considérable. Pour chaque hectare cultivé, 3 000 heures de travail par personne sont nécessaires, contre 265 pour une surface équivalente de maïs. Les enfants sont ainsi amenés à réaliser des journées de travail pouvant aller jusqu’à douze heures, la plupart du temps sous une chaleur écrasante. La plupart d’entre eux étant déscolarisés très jeunes, aucune perspective d’amélioration de leur condition ne s’offre à eux, entraînant une pauvreté multi-générationnelle[2].
- Une mise en danger de la santé physique et cérébrale de l’enfant
Alors que de grandes quantités de produits chimiques sont utilisées pour la culture du tabac (insecticides, pesticides, fongicides, engrais), la plupart des petits exploitants travaillent sans la moindre protection, et souvent sans connaître les risques sanitaires auxquels ils s’exposent. Travaillant à mains nues, le récoltant absorbe une partie de la nicotine présente dans les feuilles de tabac. Selon Plan International, jusqu’à 54 milligrammes de nicotine peuvent finir chaque jour dans l’organisme des enfants, soit l’équivalent de 50 cigarettes[3]. Dans de telles quantités, cette substance neurotoxique provoque une grave intoxication à la nicotine : la maladie du tabac vert provoque des nausées, des vomissements, des maux de tête et des vertiges. Ce phénomène est d’autant plus inquiétant qu’il affecte le développement cognitif de l’enfant.
©Génération Sans TabacSource image : https://cnct.fr/la-culture-du-tabac-est-liee-a-une-consommation-elevee-de-pesticides/ [1] https://blogs.bmj.com/tc/2018/06/12/ending-child-labour-in-tobacco-production-by-2025-the-tobacco-industry-is-the-problem-not-part-of-the-solution/ [2] https://www.stop-tabac.ch/fr/la-culture-du-tabac [3] https://cnct.fr/actualites/industrie-tabac-exploite-enfants/ | ©Comité National Contre le Tabagisme |