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Le tabac et l’alcool sont les principales causes de mortalité par cancer dans le monde

Près de la moitié des décès par cancer dans le monde sont causés par des facteurs de risque connus, en particulier le tabac et l’alcool, selon une méta-étude[1] parue dans la revue médicale The Lancet. Les auteurs de l’étude plaident pour un renforcement des politiques de prévention dans ces domaines.

Les auteurs ont analysé les résultats de l’étude Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study (GBD) 2019, qui a été utilisée pour estimer la mortalité attribuable aux facteurs de risque comportementaux, environnementaux, professionnels et métaboliques. Au total, 34 facteurs de risque ont été analysés et l’étude a conclu que le tabac est de loin le principal facteur contribuant à la mortalité par cancer, avec 22,2 % des cas, suivi par l’alcool avec près de 5%.

Le tabac, principal facteur de risque évitable pour les cancers dans le monde

En 2019, le nombre total dans le monde de décès par cancer attribuables à tous les facteurs de risque évitables (tabac, alcool, obésité, diabète, pollution, sédentarité, etc.) était de 4,45 millions pour les deux sexes réunis, soit 44,4 % de tous les décès par cancer (10 millions de décès dans le monde tous les ans). On comptait 2,88 millions de décès par cancer attribuables à des facteurs de risque évitables chez les hommes et 1,58 million chez les femmes, soit 50,6% de tous les décès par cancer chez les hommes et 36,3% chez les femmes.

Le principal facteur de risque évitable de décès par cancer chez les hommes était le tabac, qui représentait 33,9% de tous les cancers en 2019. Suivaient, la consommation d’alcool, les mauvaises conduites  alimentaires et la pollution atmosphérique représentant respectivement 7,4 %, 5,9 % et 4,4 % de tous les décès masculins par cancers en 2019. Le tabac était également le principal facteur de risque pour les femmes, représentant 10,7 % de tous les décès féminins par cancers en 2019. Les rapports sexuels non protégés étaient le deuxième facteur de risque chez les femmes (8,2 %), suivis par l’alimentation (5,1 %), un IMC élevé (4,7 %) et le diabète (3,6 %).

Le cancer du poumon reste le plus mortel

En 2019, le cancer le plus meurtrier dans le monde, de l’ensemble des cancers attribuables aux risques évitables, chez les hommes comme chez les femmes était le cancer du poumon (36,9 % de tous les décès par cancer attribuables), suivi du cancer du côlon et du rectum, du cancer de l’œsophage et du cancer de l’estomac chez les hommes, et du cancer du col de l’utérus, colorectal et du cancer du sein chez les femmes.

En dépit de l’amélioration continue des traitements, le pronostic des patients atteints de cancer du poumon reste sombre avec un taux de survie à 5 ans de l’ordre de 25 % pour les cancers qui ne sont pas à petites cellules et de 7 % pour ceux à petites cellules, selon l’American Cancer Society.

La nécessité de renforcer les politiques de prévention

Le cancer est la deuxième cause de décès dans le monde, et l’exposition aux facteurs de risque joue un rôle important dans de nombreux types de cancer. Ces résultats soulignent qu’une proportion substantielle de ces cancers peut être évitée par des interventions visant à réduire l’exposition à des facteurs de risque de cancer connus. Aussi, les efforts de réduction du risque doivent être associés à des stratégies globales de lutte contre le cancer qui incluent la prévention ainsi qu’une politique de dépistage précoce et un traitement efficace.

En 2015, l’ONU a publié les Objectifs de développement durable (ODD). La cible 3.4 se concentre sur la réduction, d’ici 2030, d’un tiers de la mortalité prématurée mondiale causée par des maladies non transmissibles, dont le cancer.

L’étude souligne ainsi le poids du tabac dans la mortalité par cancer et dans la mortalité générale. Elle précise néanmoins qu’au niveau mondial, la réduction de la prévalence tabagique a été importante ces dernières années grâce aux efforts de prévention coordonnés au niveau international et national. Les interventions par le biais des hausses des taxes sur les produits du tabac, le développement de lieux sans tabac et l’interdiction de la publicité, en référence à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, ont joué un rôle majeur dans ces résultats. Des stratégies similaires, notamment la taxation et l’interdiction de la publicité sont fortement recommandées pour aider à réduire l’usage nocif de l’alcool.

Mots-clés : cancer, tabac, alcool, facteur de risque, prévention

©Génération Sans Tabac

AE


[1] The global burden of cancer attributable to risk factors, 2010–19: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2019, GBD 2019 Cancer Risk Factors Collaborators, publié le 20 août 2022, DOI:https://doi.org/10.1016/S0140-6736(22)01438-6

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 23 août 2022