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Les mégots, gros pollueur des mers des océans

Selon le Cigarette Butt Pollution Project, la plupart des 6 000 milliards de cigarettes mises en circulation tous les ans sont équipées de filtres, et la moitié de ces dernières se retrouvent dans la nature, faute d’une législation effective lorsqu’elle existe et d’une prise de conscience mondiale sur ce sujet.

Or, on sait aujourd’hui que le processus de dégradation d’un filtre à cigarette peut être très long -entre un et deux ans, et que l’un de ses composants plastique, l’acétate de cellulose, en prend entre dix et onze ans[1].

Par leur composition, les cigarettes représentent un danger environnemental majeur. Directement plongé dans la mer, un mégot, contenant plus de 7000 éléments chimiques, dont des métaux lourds (cadmium, plomb, chrome, mercure), ou du goudron, peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau

Cette toxicité en milieu marin a des effets directs : en moins de quatre jours, un seul mégot peut détruire jusqu’à la moitié de la faune présente dans un litre d’eau.  Le milieu micro-aquatique n’est pas le seul touché, puisque différents poissons, notamment affamés par la surpêche, peuvent ingérer les mégots, entraînant possiblement leur mort, leur intoxication, ou une impression trompeuse de satiété[2].  L’homme non-fumeur n’est pas épargné des effets néfastes de cette pollution liée aux produits chimiques contenus dans les cigarettes.  En effet, cette étude a révélé qu’on retrouve ces mégots de cigarettes dans les estomacs de poissons et dans nos assiettes finalement.

De fait, parce qu’ils sont jetés dans les caniveaux, une grande partie des mégots finissent dans la mer et les océans. Rapporté au nombre gigantesque de mégots dans la nature : plus de 136 000 jetés chaque seconde dans le monde, il s’agit de l’un des premiers facteurs de pollution des milieux marins. Pour ne donner que cet exemple, les mégots et filtres de cigarette représentent 40% des déchets de la mer Méditerranée.

La pollution de la mer et des océans par les mégots compromettrait ainsi dangereusement l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 12 et notamment la Cible 12.4 selon lequel « D’ici à 2020, instaurer une gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques et de tous les déchets tout au long de leur cycle de vie, conformément aux principes directeurs arrêtés à l’échelle internationale, et réduire considérablement leur déversement dans l’air, l’eau et le sol, afin de minimiser leurs effets négatifs sur la santé et l’environnement[3].

En France, on estime qu’un millier de mégots sont jetés chaque seconde dans la nature. Rien qu’à Paris, deux milliards de mégots sont ramassés tous les ans, soit 350[4] tonnes.  Dans son article 18, la Convention-cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la lutte antitabac souligne la nécessité de tenir compte des impératifs environnementaux.

©Génération Sans Tabac


Source image : https://www.dhnet.be/regions/bruxelles/recycler-les-megots-de-cigarettes-pour-enrayer-leur-proliferation-a-bruxelles-5be16f60cd70fdc91b4a0c76

[1] https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/les-megots-de-cigarettes-principale-pollution-des-oceans_2032723.html

[2] https://www.stop-tabac.ch/fr/les-megots-une-dangereuse-pollution

[3] http://www.globalcompact-france.org/images/un_global_compact/page_odd/Liste_des_17_ODD_et_169_cibles_-_web.pdf

[4] http://www.lefigaro.fr/actualite-france/oui-des-millions-de-megots-sont-jetes-chaque-jour-dans-paris-20190609

| ©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 17 janvier 2020