Le cancer du poumon en progression chez les femmes en France
24 janvier 2022
Par: Comité national contre le tabagisme
Dernière mise à jour : 24 janvier 2022
Temps de lecture : 3 minutes
Les femmes de moins de 50 ans sont de plus en plus touchées par le cancer du poumon, indique l’étude KBP-2020, conduite par le Collège des Pneumologues des Hôpitaux Généraux. Les proportions de fumeurs de cannabis et de non fumeurs sont aussi en augmentation.
Pour sa troisième édition, après celles de 2000 et de 2020, l’étude KPB-2020 fait le point sur l’évolution de la survie à un cancer bronco-pulmonaire. Basés sur un échantillon de 9000 cas, l’équivalent de 20% des nouveaux cas sur une année, les résultats (à paraître) ont été présentés durant le 26ème Congrès de Pneumologie de Langue Française, qui se tenait à Lille du 21 au 23 janvier 2022[1].
Une hausse rapide de ces cancers chez les femmes
Première cause de décès par cancer dans le monde[2], le cancer du poumon progresse très rapidement chez les femmes en France, touchant 34% de femmes en 2020 contre 16% en 2000. 41% de ces cancers surviennent chez des femmes de moins de 50 ans. La forte proportion de fumeuses parmi les femmes françaises, l’une des plus importantes au sein des pays européens et se réduisant moins vite que chez nos voisins[3], expliquerait principalement ces tendances alarmantes.
Un effet de « plateau » serait en revanche observable chez les hommes, qui ont proportionnellement davantage cessé de fumer et dont le nombre de diagnostics se stabiliserait. Si les cancers du poumon affichent une baisse chez les jeunes, les dépistages sont toutefois nettement moins nombreux dans cette tranche d’âge et restent à tous âges trop tardifs. L’usage régulier de cannabis, soit avec une co-consommation de dix fois par mois ou plus, est à présent trouvé chez un tiers des patients dont le cancer a été diagnostiqué avant 50 ans.
La qualité de l’air, facteur de risques chez les non-fumeurs
Imputable au tabagisme dans environ 85% des cas, le cancer du poumon est cependant en progression régulière chez les non-fumeurs, atteignant près de 13% en 2020 contre 7% en 2000. Si l’exposition aux particules fines telles celles du chrome, de l’amiante, du radon ou de l’arsenic semble ici être un facteur de risques important chez les personnes n’ayant jamais fumé, les conséquences du tabagisme passif n’étant toutefois pas précisées.
Les taux de survie à cinq ans restent faibles pour le cancer du poumon, mais selon une méta-analyse publiée dans le Journal of Thoracic Oncology, la survie globale aux cancers du poumon reste légèrement améliorée en cas d’arrêt rapide du tabagisme après le diagnostic de cancer, qu’il soit à petites cellules ou à non petites cellules[4].
Mots-clés : cancer du poumon, femmes, cannabis, qualité de l’air, sevrage
©Génération Sans TabacMF
[1] Le cancer bronchique, bientôt premier cancer chez la femme ?, France Inter, 16 janvier 2021. [2] Sung H, Ferlay J, Siegel RL, Laversanne M, Soerjomataram I, Jemal A, Bray F. Global cancer statistics 2020: GLOBOCAN estimates of incidence and mortality worldwide for 36 cancers in 185 countries. CA Cancer J Clin. 2021 Feb. [3] World Health Organization Regional Office for Europe, European tobbaco use. Trends Report 2019. [4] Génération Sans Tabac, Arrêter de fumer après un diagnostic de cancer du poumon améliore grandement la survie. Publié le 10 janvier 2022, consulté le 21 janvier 2022. Comité National Contre le Tabagisme |