Kenya : des activistes pressent le gouvernement d’abandonner la production de tabac
10 juin 2023
Par: Comité national contre le tabagisme
Dernière mise à jour : 10 juin 2023
Temps de lecture : 3 minutes
Les militants anti-tabac au Kenya ont demandé au gouvernement d’intensifier les efforts visant à mettre fin à la culture du tabac dans le pays, qui est l’un des principaux producteurs de tabac au monde.
Près de 25 organisations de la lutte antitabac se sont rassemblées au Centre culturel national de Nairobi à l’occasion de la journée mondiale sans tabac le 31 mai, où l’OMS organisait des activités de sensibilisation. Ils ont appelé le gouvernement à accélérer le soutien aux agriculteurs pour abandonner la cuture du tabac et favoriser leur transition vers des cultures alimentaires économiquement viables et nécessaires au développement économique du pays.
« Au cours des deux dernières années, nous avons vu des cultivateurs de tabac de longue date passer à des cultures alternatives, participer à des formations et planter des haricots à haute teneur en fer dans les champs où poussait autrefois le tabac » a déclaré Joel Gitali, président de l'Alliance pour le contrôle du tabac et la promotion de la santé au Kenya (KeTCHPA)[1]. « Le projet a permis d'améliorer la santé des agriculteurs, d'augmenter la fréquentation scolaire des enfants qui travaillaient auparavant dans les fermes et de remplacer le tabac par de meilleures récoltes pour l'environnement ».
Le Kenya reste l’un des plus importants producteurs de tabac
Cet appel intervient alors que la superficie des terres consacrées à la culture du tabac, estimée à 20 000 hectares, a été ramenée à 14 000 hectares en 2022. Le Kenya reste l’un des plus importants producteurs de tabac dans le monde, avec 36 000 agriculteurs qui travaillent cette culture. Avec plus de 17 milliards de cigarettes produites en 2016, le pays est également l’un des plus gros producteurs de produits transformés du tabac[2].
Alors que les industriels du tabac vantent sa culture comme une opportunité économique pour les agriculteurs et les populations des pays les plus pauvres[3], un rapport de l’Institut International des Affaires Légales ainsi que de l’American Cancer Society démontre que "la culture du tabac est susceptible d'entraver, et non de favoriser, le développement économique dans les régions productrices de tabac du Kenya". Le rapport recommande au gouvernement kenyan de "rechercher activement des moyens de subsistance alternatifs viables"[4].
En mars 2022, l'OMS, le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le gouvernement kenyan ont lancé le projet "Tobacco-Free farms" (fermes sans tabac), pour permettre aux agriculteurs de cesser leur production de tabac. En un an, l’OMS estime que plus de 2000 agriculteurs ont abandonné la culture du tabac pour se tourner vers des cultures plus durables[5].
Mots-clés : Kenya, agriculture, tabac, culture, activistes , développement économique ©Génération Sans TabacHD
[1] Kenya leads global World NO-Tobacco Event, Organisation Mondiale de la Santé, 31 mai 2023, consulté le 7 juin 2023
[2] Tobacco Atlas, Septembre 2019, consulté le 7 juin 2023
[3] Exposing and addressing tobacco industry conduct in low-income and middle-income countries, The Lancet, 2015, consulté le 7 juin 2023
[4] The Economics of Tobacco Farming in Kenya, International Institute for Legislative Affairs & American Cancer Society, 2016, consulté le 7 juin 2023
[5] Kenya leads global World NO-Tobacco Event, Organisation Mondiale de la Santé, 31 mai 2023, consulté le 7 juin 2023
Comité national contre le tabagisme |