Afrique du Sud. L’utilisation des médias sociaux par l’industrie du tabac dénoncée.

21 août 2020

Par: communication@cnct.fr

Dernière mise à jour : 21 août 2020

Temps de lecture : 4 minutes

Afrique du Sud. L’utilisation des médias sociaux par l’industrie du tabac dénoncée.

Le 13 août 2020, le Conseil national contre le tabagisme, le Centre africain de suivi et d'analyse des politiques de l'industrie du tabac et l'Unité d'analyse sur l'économie des produits soumis à accises ont publié le rapport 2020 sur l'indice d'interférence du tabac. L’industrie du tabac est accusée d’utiliser les médias sociaux pour promouvoir ses produits et ainsi contourner la législation sur l’interdiction de la publicité en Afrique du Sud.

L’indice d’interférence de l’industrie du tabac est une enquête mondiale sur la manière dont les politiques de santé publique sont protégées des efforts subversifs de l’industrie et sur la manière dont les gouvernements ont repoussé cette influence. L’Afrique du Sud faisait partie du panel de l’étude l’année passée et pour la deuxième année, l’évaluation de l’interférence de l’industrie du tabac a été mesurée dans le pays. Avec 58 points en 2020, le pays a vu son score s’améliorer de 14 points par rapport à celui de l’année passée. Cela indique donc une diminution de l'interférence de l'industrie du tabac en Afrique du Sud et un renforcement simultané des efforts visant à éviter cette ingérence dans le pays.

Parmi les caractéristiques soulignées dans le dernier rapport figurent les démarches continues de l'industrie du tabac pour commercialiser ses produits à l'aide des réseaux sociaux.

L’industrie utilise ainsi les plateformes des réseaux sociaux pour recruter d’autres jeunes influenceurs. Des annonces sont publiées du type : « Recherche d'étudiants de l'Université Nelson Mandela (NMU) qui souhaitent devenir les ambassadeurs d'une marque de tabac. Vous devez être étudiant à NMU, âgé de 22 à 24 ans, avoir un [minimum] de 1 500 abonnés et être fumeur. » Selon le rapport, plus de 150 jeunes ont répondu à cette annonce. Certains ont posté des photos se présentant en train de fumer.

Le rapport évoque également le recours à une célèbre animatrice sud-africaine de talk-show radio en Italie pour l'ouverture de la Milan Design Week afin de commercialiser le nouvel appareil IQOS[1]. Pearl Modiadie, une des influenceuses les plus renommées d’Afrique du Sud avait publié une vingtaine d’articles sur l'exposition IQOS qui ont été envoyés à plus de 2 millions d'abonnés, y compris de courtes vidéos de l'exposition et une interview avec le directeur marketing de la compagnie Philip Morris.

Enfin, l’étude illustre plus particulièrement la stratégie du cigarettier Philip Morris : Pour impulser son nouveau produit de tabac chauffé et lancer sa nouvelle campagne, Philip Morris South Africa (PMSA) a noué un partenariat avec l’application de rencontre Tinder. L’optique était de cibler les célibataires souhaitant arrêter de fumer, et de les amener à utiliser ce nouveau produit. La campagne, d’une durée de deux semaines, s’est intitulée « Unsmoke the planet, one match at a time » et a touché plus d'un million d'utilisateurs sur le site de rencontre. L'application est classée numéro un en Afrique du Sud en terme de téléchargement. PMSA a déclaré que la campagne Tinder a été lancée pour coïncider avec la Journée internationale du célibataire. Des bannières renvoyaient vers un site écran de Philip Morris pour plus d'informations sur la campagne du fabricant « Unsmoke the World ».

Mots clés : Afrique du Sud, marketing, tabac, tabac chauffé

©Génération Sans Tabac


[1] Afrique du Sud : les influenceurs à la promotion d’IQOS, Génération Sans Tabac, 20 février 2020 Comité National Contre le Tabagisme |

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