L’Alliance contre le tabac dénonce les « records de la honte » de l’industrie du tabac à l’occasion des JO 2024

À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques, l’ACT-Alliance contre le tabac lance ce mercredi 31 juillet une vaste campagne de sensibilisation sur les méfaits sanitaires, sociaux et environnementaux des activités de l’industrie du tabac. À travers un personnage fictif « Nick’O’tine », qui représentera les intérêts des cigarettiers sur les réseaux sociaux, les médias et dans l’espace public, l’association entend faire connaître les tristes records de cette industrie mortifère.

La campagne a été révélée lors d'un live exclusif sur la chaîne Twitch du journaliste Samuel Etienne le 30 juillet et sera déployée et amplifiée à l’échelle nationale jusqu’au début des Jeux paralympiques 2024.

La campagne de l’ACT se déclinera sous forme d’affiches dans le métro ou les abribus dans dix grandes villes française dont la capitale, mais aussi sur les réseaux sociaux (X, TikTok, Instagram) où le personnage fictif de Nick O’Tine tentera ironiquement de prendre la défense des principaux cigarettiers (Philip Morris, British American Tobacco, Japan Tobacco International et Seita-Imperial Brands) en s’insérant dans le débat public autour des JO.

Les tristes records détenus par l’industrie du tabac

L’ACT rappelle que la consommation de tabac est la première cause de mortalité prématurée évitable en provoquant plus de 8 millions de décès annuels dans le monde dont 75 000 en France. Dans le monde, il est estimé que près d’1,25 milliard de personnes sont dépendantes du tabac. Pour l’ACT et ses membres, le tabagisme doit être considéré comme une épidémie pédiatrique. En effet, 15,6% des jeunes de 17 ans sont fumeurs quotidiens en France et l’usage des cigarettes électroniques est en nette progression chez les adolescents. Son usage quotidien a triplé entre 2017 et 2022, passant de 1,9 % à 6,2 %, tandis que l’expérimentation est passée de 52,4 % à 56,9 %, dépassant celle du tabac. Le ciblage de l’industrie du tabac qui concentre ses activités marketing à l’égard des jeunes pour assurer le renouvellement de ses consommateurs explique dans une large mesure ces données.

Les dégâts du tabac ne sont pas seulement sanitaires. Le tabac est en effet principalement cultivé dans les pays à revenu faible et intermédiaire et le travail des enfants est endémique dans ce secteur d’activité. Un rapport publié en 2011 estimait à 1,3 million le nombre d’enfants travailleurs dans les champs de tabac de moins de 14 ans dans le monde[1].

En outre, les activités de l’industrie du tabac nuisent également massivement à l’environnement. Les filtres de cigarettes sont la première forme de déchets plastique dans le monde – 4 500 milliards sont jetés dans la nature chaque année. Ces filtres, qui sont des déchets toxiques et dangereux polluent les sols et les cours d’eau. La production de tabac est gourmande en eau et les pratiques actuelles de la culture du tabac ne sont pas durables. La surexploitation des sols pour la culture du tabac conduit à une déforestation permanente.

De même, les nouveaux produits de la nicotine, à l’instar des cigarettes électroniques contiennent également des batteries, métaux lourds et d’autres matières dangereuses, non biodégradables et nocives pour l’environnement.

Enfin, l’ACT rappelle que le tabac a un coût majeur pour les finances publiques. Il coûte à l’État français plus de 1,6 milliard d’euros et représente un coût social annuel de 156 milliards d’euros[2].

Un appel à décommercialiser les produits du tabac et de la nicotine

Pour parvenir à l’objectif d’une génération sans tabac d’ici 2032, l’ACT et ses membres, en particulier le Comité national contre le tabagisme (CNCT), plaident pour une décommercialisation progressive des produits du tabac et de la nicotine en interdisant la vente aux personnes nées à partir de 2014. Cette mesure a été réintroduite par le nouveau gouvernement britannique qui prévoit d'interdire la vente de produits du tabac à toute personne née après janvier 2009.

Pour le CNCT qui a publié un livre blanc en 2023 pour parvenir à une génération sans tabac, cette décommercialisation passe également par une révision du statut et de la rémunération des buralistes et par un contrôle beaucoup plus important des activités de cette industrie[3].

©Génération Sans Tabac

AE

[1] Génération sans tabac, Journée mondiale sans tabac : L’industrie du tabac viole les droits des enfants, publié le 24 mai 2024, consulté le 31 juillet 2024

[2] Communiqué, Le tabac : un coût majeur pour les finances publiques, CNCT, publié le 2 août 2023

[3] Communiqué de presse, Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) propose des mesures fortes pour parvenir à une génération sans tabac d’ici 2032, publié le 2 mai 2023, consulté le 31 juillet 2024