Tabac et environnement

L’industrie du tabac a une large responsabilité dans la dégradation de l’environnement. Toute la chaîne de production, depuis la culture du tabac jusqu’à sa consommation, a un impact majeur sur les écosystèmes et les populations. Avec la hausse rapide de la consommation mondiale de tabac à la fin du XXe et au début du XXIe siècle, la demande de feuilles de tabac a augmenté de façon considérable. Cela s’est notamment traduit par un fort accroissement de terres agricoles spécialement dédiées à la culture du de tabac.

La destruction des forêts

En monoculture, la plante de tabac, particulièrement gourmande en nutriments, appauvrit durablement les sols, et demande le défrichage de nouveaux espaces pour remplacer les anciens, devenus infertiles. A cela s’ajoute la déforestation liée au séchage des feuilles de tabac dans de nombreux pays d’Afrique. La culture du tabac est ainsi responsable de 5% de la déforestation mondiale.

La pollution des écosystèmes

Avec plus de 180 000 tonnes consommées par an, le tabac est la sixième industrie agricole la plus consommatrice de pesticides par surface cultivée. En effet, la feuille de tabac, fragilisée par la monoculture, est davantage susceptible de contracter des maladies, ou d’être la proie de différents parasites. L’utilisation massive de fongicides, insecticides, ou régulateurs de croissance a pour conséquence de polluer les sols, les nappes phréatiques, la faune et la flore environnantes, ainsi que les populations, au contact direct de ces produits chimiques.

Une production massive de déchets

Enfin, les filtres, l’emballage et l’étiquetage des produits du tabac demandent de grandes ressources en papier, plastique, ou produits chimiques. Des millions de tonnes d’emballages, en grande partie en plastique, finissent en déchets sauvages ou contribuent à submerger les décharges à travers le monde. Le mégot est un enjeu environnemental central : on estime qu’il représente 40% des déchets de la mer Méditerranée.

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Maladie du tabac vert

En plus des risques pour la santé posés par l’utilisation de pesticides, les cultivateurs de tabac sont sensibles à la maladie professionnelle, la «maladie du tabac vert». La maladie est causée par l’absorption de la nicotine par la peau au contact des feuilles de tabac humides. Les symptômes de la maladie du tabac vert comprennent des maux de tête, des nausées suivies de vomissements, une faiblesse, des étourdissements et des crampes abdominales, ainsi que des fluctuations occasionnelles de la pression artérielle et du rythme cardiaque. L’analyse de 31 études sur les risques pour la santé associés à la culture du tabac a révélé que la prévalence saisonnière de la maladie du tabac vert variait de 8% à 89%. Elle souligne une incidence de 1,9 cas pour 100 jours-personnes. D’autres études ont révélé qu’environ un quart des cueilleurs de tabac ont souffert de la maladie du tabac vert au moins une fois dans leur vie.

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Même éteintes, les cigarettes continueraient de polluer l’air

Une étude récente menée par des chercheurs de la National Institute of Standards and Technology (NIST) aux Etats-Unis révèle que même éteintes, les cigarettes continueraient d’émettre des composés nocifs dans l’air.

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Plastique dans les filtres : la nouvelle réglementation européenne

Appliquée à partir du 3 juillet 2021, chaque paquet devra comprendre l’avertissement ci-dessous. Ce dernier devra être visible, son message clairement lisible et indélébile (« Le filtre contient du plastique »), dans la langue ou les langues officielles de l’Etat membre dans lequel le paquet est mis en vente. Toutefois, cette obligation de marquage ne devra pas se faire au détriment de la bonne lisibilité des avertissements sanitaires, qui couvrent en Union européenne 65% de la surface des deux principales faces du paquet. Les fabricants auront cependant la possibilité d’apposer jusqu’au 4 juillet 2022 un autocollant, afin d’avoir le temps de se conformer aux exigences de cette nouvelle directive.

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Impact écologique : la cigarette pollue plus que la viande rouge

Selon une étude publiée en 2018 par l’Imperial College de Londres, un fumeur moyen consomme cinq fois plus d’eau et deux à dix fois plus de pétrole qu’un consommateur moyen de viande rouge. En effet, la culture du tabac, par les ressources qu’elle exige, est une activité énergivore, bien plus importante que celle d’autres secteurs agroalimentaires, comme l’élevage. Une reconversion des champs de tabac en agriculture nourricière de ces espaces pourrait nourrir entre 10 et 20 millions de personnes dans le monde.

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Publié le 31 octobre 2019