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Pour STOP, Vectura doit désormais être traitée comme un acteur de l’industrie du tabac

Le 12 août, le rachat du laboratoire britannique Vectura par Philip Morris International pour la somme de 1,3 milliard d’euros avait suscité une forte polémique auprès des acteurs de santé publique. La Stopping Tobacco Organisations and Products (STOP) dénonce l’opération financière, annoncée comme une « très mauvaise nouvelle pour la santé publique »[1].

Le rachat de Vectura dynamise la perpétuation de l’épidémie tabagique

Pour STOP, le rachat par Philip Morris d’un fabricant de médicaments et d’appareils inhalés s’apparente à une stratégie de relations publiques, et à une intrusion dans un domaine où le cigarettier n’a pas sa place. En effet, les produits vendus par Vectura traitent les maladies principalement causées par le cœur d’activité de PMI : les produits du tabac. De ce fait, le cigarettier est d’autant plus incité à perpétuer l’épidémie tabagique, dans la mesure où il vend désormais un médicament aux fumeurs rendus malades par la consommation des propres produits du fabricant.

Santé publique et Philip Morris : des intérêts inconciliables

Pour STOP, le rachat d’un fleuron pharmaceutique des maladies respiratoires ne suffit pas à faire de Philip Morris International un acteur de santé publique. Une accumulation de faits démontre que le cigarettier demeure un obstacle majeur à l’amélioration de la situation sanitaire mondiale. Dès le départ, le cigarettier a cherché par tous les moyens à neutraliser la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac (CCLAT). De la même manière, les pratiques agressives de ciblage des jeunes par le cigarettier démontre une incompatibilité de fait entre les intérêts du cigarettier et ceux de la santé publique.

IQOS, une menace mondiale pour la santé publique

Toujours selon l’organisation de contrôle du tabac, Philip Morris cherche à perpétuer l’addiction tabagique et nicotinique à travers la promotion de son nouveau dispositif de tabac chauffé, IQOS, notamment dans les pays où la prévalence tabagique est à la baisse, grâce à la mise en place de politiques éprouvées de santé publique. Structurellement, la survie économique de PMI est étroitement liée à sa capacité à diffuser et perpétuer une épidémie industrielle auprès d’une nouvelle génération de consommateurs. Par ailleurs, STOP souligne que plus de la moitié des personnes se déclarant être intéressées par l’IQOS sont des personnes n’ayant jamais fumé, laissant penser que ce nouveau dispositif s’apparente davantage à un produit passerelle vers la consommation nicotinique, et à terme vers les produits du tabac traditionnels.

Vectura, un acteur de l’industrie du tabac à part entière

Pour STOP, cette opération financière a une signification très nette : Vectura doit désormais être considéré comme un acteur à part entière de l’industrie du tabac, et peut donc être soumise à des politiques excluant de tels acteurs. Ce rachat implique donc le respect d’un certain nombre de restrictions sur les interactions entre les pouvoirs publics et le laboratoire britannique, afin d’éviter des situations de conflits d’intérêts, conformément aux directives de mise en œuvre de l’article 5.3 de la Convention-cadre, ratifié par le Royaume-Uni et par 180 autres pays et organisations régionales.  De la même manière, les institutions de recherche ayant des normes éthiques claires ne devront plus travailler avec Vectura, et les revues scientifiques ne devront plus publier ses recherches.

Mots clés : Vectura, Philip Morris, STOP

©Génération Sans Tabac

FT


[1] STOP, Vectura Acquisition Means Tobacco Giant PMI Will Profit Twice From Smoking, 16/09/2021, (consulté le 20/09/2021)

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 22 septembre 2021