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Une enquête clients-mystères de Que Choisir confirme le laxisme de la vente des puffs aux mineurs

L’association UFC-Que Choisir a équipé des adolescents de 12 à 14 ans d’une caméra cachée pour tester la vente des cigarettes électroniques jetables (puffs) aux mineurs. Les trois quarts des buralistes ont accepté de vendre des puffs à ces mineurs.

Avec ou sans nicotine, la vente de cigarettes électroniques est, en France, interdite aux mineurs. Malgré les affirmations des buralistes sur le contrôle de l’âge des clients, les infractions en la matière sont pourtant très fréquentes, en particulier pour les cigarettes électroniques jetables – aussi appelées « puffs ».

Afin de vérifier la réalité de ces ventes, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a missionné des élèves de 5ème et de 4ème âgés de 12 à 14 ans pour acheter des puffs, en les équipant d’une caméra cachée[1].

Des ventes de puffs aux mineurs constatées en débits de tabac et dans les épiceries de nuit

Une douzaine de points de vente des 11ème et 12ème arrondissement de Paris ont été visités par ces jeunes clients-mystères. Parmi eux, les trois quarts des débits de tabac ont accepté de leur vendre des puffs. Les magasins spécialisés dans le vapotage ont en revanche tous refusé la vente.

Les puffs étant actuellement vendues dans tous types de points de vente, y compris en grandes surfaces, d’autres magasins ont également été testés. Deux des trois épiceries de nuit proposant des puffs ont accepté d’en vendre. L’enseigne Gifi, qui fut l’une des premières à commercialiser les puffs, exige à présent une pièce d’identité et a refusé la vente. La plupart des puffs obtenues ne contenaient pas de nicotine, mais plusieurs en contenaient, dont une à hauteur de 20 mg/ml.

Une enquête limitée mais révélatrice

Que Choisir reconnaît que son enquête est très limitée et n’a rien de scientifique, notamment vu la faible taille de l’échantillon concerné. Elle a cependant le mérite d’attirer l’attention sur la vente de cigarettes électroniques aux mineurs, qui est actuellement peu documentée. Les travaux plus conséquents du CNCT en matière de vente de tabac aux mineurs, réalisés auprès d’un échantillon représentatif de débits de tabac,ont pour leur part montré que 64 % des buralistes acceptent de vendre aux mineurs des cigarettes[2]. Cette proportion grimpe à 77 % lorsqu’il s’agit de buralistes exerçant dans des villes de plus de 15 000 habitants – une proportion similaire à celle de l’enquête de Que Choisir.

Qu’il s’agisse de vente aux mineurs de tabac ou de cigarettes électroniques, la législation n’est globalement pas respectée du fait de l’absence de contrôles et de sanctions dissuasives. Les pouvoirs publics paraissent aujourd’hui davantage décidés à renforcer ces contrôles. « ll faut sanctionner s’il y a une vente aux mineurs », a ainsi récemment déclaré le ministre de la Santé, François Braun, interrogé par France Inter sur la possible interdiction des cigarettes électroniques jetables[3].

Mots-clés : puffs, cigarettes électroniques jetables, vente aux mineurs, buralistes.

©Génération Sans Tabac

MF

[1] Oudin E, Cigarettes électroniques Puffs (caméra cachée) – Interdites aux mineurs, vraiment ?, Que Choisir, publié le 24 mai 2023, consulté le 30 mai 2023.

[2] CNCT, Deux tiers des buralistes vendent du tabac aux mineurs en France, un constat accablant, publié le 10 mars 2022, consulté le 30 mai 2023.

[3] Santé : François Braun est « favorable à l’interdiction des puffs », les cigarettes électroniques jetables, France Info, publié le 3 mai 2023, consulté le 30 mai 2023.

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 2 juin 2023