Actualités

tabagisme-fumée

Tabagisme ultra-passif (ou tertiaire), expositions à risque dans les lieux fermés

Le tabagisme passif ou secondaire est connu ; il résulte de l’exposition d’un non-fumeur à l’inhalation de la fumée de tabac présente dans l’air ambiant (provenant à la fois de l’extrémité allumée de la cigarette et de l’air exhalé par le fumeur).

Le tabagisme tertiaire ou ultra-passif est moins bien connu ; il résulte de l’inhalation de produits toxiques présents dans la fumée de tabac qui se sont, dans un premier temps, fixés sur le corps du fumeur, ses vêtements et les meubles et objets présents dans le local où il a fumé, puis qui, dans un deuxième temps, sont relâchés dans l’air et peuvent alors être inhalés.

Des chercheurs de l’Université de Yale à New Haven aux USA et du Max Planck Institute à Mayence en Allemagne, viennent de publier dans Science Advances[1], une étude dans laquelle ils ont quantifié les produits toxiques liés à la fumée de tabac présents dans l’air évacué par le système de ventilation d’un cinéma où il est interdit de fumer et qui est alimenté en air frais et filtré provenant de l’extérieur. Des particules fines, de nombreux composés organiques volatiles spécifiques de la fumée de tabac et de la nicotine étaient présents à des concentrations élevées, de l’ordre de celles en rapport avec un tabagisme passif qui résulterait de l’exposition à l’inhalation de la fumée passive produite par une à dix cigarettes. L’entrée dans le cinéma de chaque nouvelle vague de spectateurs était suivie par une augmentation rapide de la présence de ces produits toxiques, ce qui confirme que ces produits étaient présents sur les corps et les vêtements des fumeurs lorsqu’ils sont entrés dans le cinéma.

Cette étude confirme l’existence du tabagisme tertiaire et suggère que son importance peut être plus élevée dans des espaces plus petits et moins bien ventilés, comme les bars, les bureaux et les moyens de transport collectifs. Au total, UK Centre for Tobacco and Alcohol Studies confirment que les fumeurs transportent sur leur peau et leurs vêtements des composants de la fumée de tabac qu’ils émettent dans l’atmosphère même lorsqu’ils ne fument pas. Selon certaines études, cette exposition au tabagisme ultra-passif, selon les circonstances, compterait pour 5 à 60 % de l’exposition totale des non-fumeurs aux tabagismes passifs et ultra-passifs combinés. (M Sleiman et al, Environ. Sci. Technol. 2014 ; 48 :13093-13101

©Génération Sans Tabac


[1] ROGER SHEU, CHRISTOF STÖNNER, JENNA C. DITTO, THOMAS KLÜPFEL, JONATHAN WILLIAMS, DREW R. GENTNER « Human transport of thirdhand tobacco smoke: A prominent source of hazardous air pollutants into indoor nonsmoking environments » Science Advences, March, 4 2020, https://advances.sciencemag.org/content/6/10/eaay4109

| ©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 9 mars 2020