Actualités

tabagisme-passif-insuffisance-cardiaque

Le tabagisme passif augmente de 35% le risque d’insuffisance cardiaque

Selon de nouvelles données[1] présentées le 16 mai 2021 au congrès annuel de l’American College of Cardiology, l’exposition à la fumée secondaire (tabagisme passif) est associée à un risque accru de développer une insuffisance cardiaque, même en l’absence d’autres facteurs de risque.

L’insuffisance cardiaque résulte de l’incapacité du muscle cardiaque à assurer normalement son rôle de propulsion du sang dans l’organisme.

Les chercheurs ont analysé les données de plus de 11 000 adultes américains n’ayant jamais fumé et exposés au tabagisme passif, dans le cadre du troisième examen national américain de la santé et de la nutrition (NHANES), avec suivi de cohorte représentative au niveau national de 1988 à 1994.

Un lien direct entre le tabagisme passif et le développement d’une insuffisance cardiaque

Les données montrent que les non-fumeurs ayant été exposés à la fumée secondaire ont un risque accru de 35% de développer une insuffisance cardiaque par rapport à ceux n’ayant jamais été exposés.

L’association entre exposition au tabagisme passif et insuffisance cardiaque subsiste une fois pris en compte les autres facteurs de risque comme des antécédents d’autres maladies cardiaques, un taux de cholestérol élevé et un diabète. Cette association est plus forte chez les hommes et chez les personnes ayant déjà présenté une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.

Des études antérieures avaient déjà démontré l’impact de l’exposition à la fumée secondaire sur les personnes souffrant déjà d’une insuffisance cardiaque notamment sur leur mortalité, qualité de vie et difficultés rencontrées à l’effort. En revanche, cette étude est la première à montrer une association entre l’exposition au tabagisme passif et le développement d’une insuffisance cardiaque en l’absence d’antécédent.

Les auteurs concluent sur la nécessité d’alerter davantage la population générale sur les risques cardio-vasculaires liés au tabagisme passif, et plus particulièrement les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ou présentant un risque élevé de développer cette pathologie.

Les effets délétères du tabagisme passif sur la santé

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le tabac tue prématurément plus de 8 millions de personnes chaque année dans le monde, dont 1,2 million suite à l’exposition à la fumée secondaire.

L’exposition à la fumée secondaire a des effets délétères immédiats sur le système respiratoire et cardiovasculaire, provoquant des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux. Une exposition prolongée provoque la survenue de certains cancers. Ainsi, l’exposition au tabagisme passif des non-fumeurs augmente leur risque de cardiopathie ischémique de 27 % et celui de cancer du poumon de 25% [2][3].

De plus, les personnes exposées au tabagisme passif voient leur risque de développer un cancer de la bouche augmenter de 51 %[4], et, pour les femmes, celui de présenter un cancer du sein augmenter d’environ 30 %[5]. Chez les nouveau-nés, l’exposition à la fumée secondaire double le risque de mort subite du nourrisson ; chez l’enfant, elle augmente les risques d’infections respiratoires,  d’asthme, et d’otites[6].

Mots clés : Tabagisme passif, santé, cœur, maladie cardiaque, insuffisance cardiaque

©Génération Sans Tabac


[1] Secondhand Smoke Linked to Higher Odds of Heart Failure, American College of Cardiology, 5 mai 2021, consulté le 11 mai 2021

[2] Taylor R, Najafi F, Dobson A. Meta-analysis of studies of passive smoking and lung cancer: effects of study type and continent. Int J Epidemiol. 2007;36(5):1048-59.

[3] Stayner L, Bena J, Sasco AJ, Smith R, Steenland K, Kreuzer M, et al. Lung cancer risk and workplace exposure to environmental tobacco smoke. Am J Public Health. 2007;97(3):545-51.

[4] Mariano LC, Warnakulasuryia S, Straif K, et al. Secondhand smoke exposure and oral cancer risk: a systematic review and meta-analysis, Tob Control Epub ahead of print: [28/04/2021]. doi:10.1136/tobaccocontrol-2020-056393

[5] Johnson K. C. Accumulating evidence on passive and active smoking and breast cancer risk. Int J Cancer, 2005, 117 : 619-628.

[6] Hill C. Les effets sur la santé du tabagisme passif. Bull Epidémiol Hebd. 2011;(20-21):233-5.

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 1 juin 2021