Actualités

médecins-fumeurs

Tabagisme et complications postopératoires

Dans un communiqué[i] daté du 20 janvier 2020[1], l’Organisation mondiale de la santé (OMS) interpellait sur la relation entre tabagisme et risque de complications après un acte chirurgical. Le risque de complications postopératoires encouru par les fumeurs est en effet plus important que celui des non-fumeurs.

Plus précisément, le monoxyde de carbone et la nicotine qu’inhalent les fumeurs participent à diminuer la concentration d’oxygène dans le sang, entraînent des lésions pulmonaires réduisant l’apport en oxygène et perturbent le système immunitaire. Nicotine et monoxyde de carbone augmentent donc considérablement les risques de troubles cardiaques et pulmonaires postopératoires, mais aussi le risque d’infection et de mauvaise cicatrisation.

Or, une étude menée par l’OMS et trois autres partenaires montre qu’au bout de quatre semaines après arrêt du tabac, les organes vitaux sont mieux irrigués et l’état de santé s’améliore à hauteur de 19% chaque semaine. En conséquence, l’OMS recommandait aux Etats de mettre en place les moyens nécessaires pour sensibiliser et accompagner le sevrage des patients avant un acte chirurgical.

Le 5 mai dernier, le British Journal Surgery publiait une étude menée par des chercheurs espagnols, portant sur les bénéfices économiques d’une prise en charge étatique des programmes de sevrage tabagique[2], les bénéfices étant compris comme les coûts épargnés en évitant les complications postopératoires[3].

Dans le cas espagnol étudié à partir des données du système national de santé, le taux de cessation tabagique a augmenté de 21,7% lors d’une prise en charge financière. De plus, pour chaque sevrage tabagique préopératoire, le bénéfice a été évalué à 503€ par patient, représentant 4.8 millions d’euros par an. Le retour sur investissement annuel a été estimé à 28,7%.

Il apparaît donc que les bénéfices d’un financement des programmes de sevrage tabagique avant les opérations chirurgicales dépassent largement les coûts pour l’Etat et pourraient tout à fait justifier des efforts supplémentaires et plus soutenus pour prévenir les risques de complications postopératoires chez les patients fumeurs.

©Génération Sans Tabac


[i] Pour plus d’informations, retrouvez la brève du 24 janvier 2020 sur le sujet « Ne pas fumer quatre semaines avant la chirurgie réduit les risques »: https://www.generationsanstabac.org/actualites/ne-pas-fumer-quatre-semaines-avant-la-chirurgie-reduit-les-risques/

[1] https://www.who.int/fr/news-room/detail/20-01-2020-smoking-greatly-increases-risk-of-complications-after-surgery

[2] https://bjssjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/bjs.11506

[3] https://scienmag.com/cost-benefit-analysis-of-funding-a-smoking-cessation-program-before-surgery/

 ©DNF – Pour un Monde ZeroTabac |

Publié le 11 mai 2020