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Tabagisme au Burundi : un manque d’information et de moyens toujours présent

On savait déjà que les populations jeunes sont une proie facile pour la cigarette. Or, au Burundi, environ 65 % de la population a moins de 25 ans. Dès lors, comment lutter contre le fléau du tabagisme dans de telles circonstances ? Franck Nziza, médecin, s’est exprimé à ce sujet.

Une cible privilégiée

Franck Nziza alerte notamment sur un marketing « agressif », des publicités « mensongères », ainsi que sur le recours par les industries du tabac à la promotion et au parrainage des activités de jeunes. Le tabac est par exemple vendu à ces populations comme un atout de séduction et les industriels vont même jusqu’à lui attribuer des vertus thérapeutiques pouvant traiter la constipation ou les saignements de nez.

Une absence de chiffres

En mai 2019, aucune étude nationale n’avait encore été faite sur la consommation de tabac au Burundi, ni sur ses conséquences sanitaires ou socio-économiques. Néanmoins, nous savons que certains jeunes commencent à fumer au Burundi dès l’école primaire et qu’un début de consommation entraîne, plus facilement à l’adolescence, une dépendance par la suite. La généralisation de la chicha n’est pas non plus sans conséquence sur l’addiction au tabac. De nombreux messages de sensibilisation ont donc été communiqués à ce sujet.

La prévention

Un loi anti-tabac, promulguée en mai 2018, figure dans le Code de Santé public au Burundi. Mais en juin 2019, elle n’était pas encore effective. À ce jour, les jeunes manquent donc d’information, et une étude de 2012 a révélé que même les professionnels de santé ne disposent pas d’informations suffisantes pour gérer les conséquences liées au tabagisme. Les centres d’addictologie sont p ar ailleurs inexistants. Les personnes souhaitant arrêter de fumer et ayant besoin de services d’accompagnement ne peuvent donc pas être prises en charge correctement. Un constat dramatique lorsque l’on sait que selon l’OMS, le tabac, tuerait environ 8 millions de personnes chaque année.

De nombreuses actions de prévention, de surveillance et d’aide au sevrage doivent donc encore être menées pour préserver la population burundaise des dangers du tabac.

©Génération Sans Tabac


[i] « La jeunesse africaine, proie de l’industrie du tabac »
https://www.generationsanstabac.org/actualites/jeunes-africaine-proie-de-lindustrie-du-tabac/

[i] Céline Pellarin, « La lutte contre le tabagisme au Burundi », interview de Franck Nziza,
www.rfi.fr, 14 juin 2019
http://www.rfi.fr/fr/emission/20190614-lutte-contre-le-tabagisme-burundi

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Publié le 24 juin 2020