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Tabac et maladies cardiovasculaires : risques majeurs, précoces et souvent fatals

Le rapport de la Cour des comptes de 2012 soulignait la connaissance superficielle des risques en matière de tabagisme et la sous estimation majeure des dégâts sanitaires causés par ces produits. Nous sommes peu nombreux à connaître dans le détail les risques réels et concrets liés à la consommation de tabac, hormis le cancer du poumon.

C’est en particulier le cas pour son impact cardiovasculaire qui a trois particularités :

  • Une absence de seuil d’intensité de consommation dans la relation entre tabagisme et accidents cardiovasculaires. Ceci est lié à une sensibilité extrême des mécanismes (inflammation, coagulation, spasme artériel) à l’origine de ces accidents. Ainsi, un fumeur de une à cinq cigarettes par jour a la moitié du risque de maladie coronaire ou d’accident vasculaire cérébral d’un fumeur de vingt cigarettes1. Même une simple exposition au tabagisme passif augmente d’environ 25 à 30% le risque d’infarctus du myocarde chez les non-fumeurs et jusqu’à 60%2 chez les sujets les plus exposés, c’est-à-dire un risque similaire à celui de fumeurs de 1 à 9 cigarettes/jour.3.
  • Une grande précocité des événements. Cette sensibilité des mécanismes explique que le tabagisme est le responsable essentiel et souvent isolé de l’infarctus du sujet jeune, sur des artères encore peu ou pas altérées. En France, environ 80 % des victimes d’infarctus avant 50 ans sont fumeurs4 aussi bien chez les hommes que chez les femmes et 80 % de ces fumeurs victimes précoces d’infarctus ne présentaient aucun autre facteur de risque (hypertension, diabète etc.)5
  • Un bénéfice très rapide du sevrage. Si l’arrêt du tabac est bénéfique à tout âge, cela est particulièrement vrai pour les maladies cardiovasculaires. Compte tenu de la correction rapide des mécanismes en cause, le risque d’infarctus diminue très vite et le risque de maladie coronaire est en moyenne la moitié de celui d’un fumeur après un an d’arrêt. Il peut même atteindre rapidement celui d’un sujet n’ayant jamais fumé si l’arrêt survient avant 30 ans6 et l’hypothèque résiduelle de risque est d’autant plus faible que le sevrage aura été précoce.

©Génération Sans Tabac

Pour en savoir plus: https://www.fedecardio.org/categories/je-dis-non-au-tabac


1 Hackshaw A, Morris JK, Boniface S, Tang J-L, Milenković D. Low cigarette consumption and risk of coronary heart disease and stroke: meta-analysis of 141 cohort studies in 55 study reports. BMJ 2018; 360: j5855

2 Teo KK, Ounpuu S, Hawken S, on behalf of the INTERHEART study investigators. Tobacco use and risk of myocardial infarction in 52 countries in the INTERHEART study: a case-control study. Lancet 2006; 368 : 647–58

3 Whincup PH, Gilg JA, Emberson JR, Jarvis MJ, Feyerabend C, et al. Passive smoking and risk of coronary heart disease and stroke: Prospective study with cotinine measurement. British Medical Journal, 2004; 329:200–5 http://www.bmj.com/cgi/content/full/329/7459/200

4 Marques-Vidal P, Cambou JP, Ferrières J, Thomas D et al.  Distribution et  prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires chez des patients coronariens : Étude PREVENIR. Arch Mal Cœur 2001; 94:673-80

5 Thomas D, Cambou JP, Collet JP, Steg PG et al. Prévalence des facteurs de risque cardiovasculaire selon le sexe et en fonction de l’âge, dans une population française de 7078 infarctus du myocarde avec sus décalage du segment st: résultats du projet « Alliance ». Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie 2007

6 Pirie K, Peto R, Reeves GK, Green J, Beral V; Million Women Study Collaborators. The 21st century hazards of smoking and benefits of stopping: a prospective study of one million women in the UK. Lancet 2013;381:133-41.

 ©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 27 décembre 2019