Le tabac, dont la variété Nicotiana tabacum, est une plante solanacée cultivée depuis une latitude nord de 60° jusqu’à une latitude sud de 40°. Sa consommation, et donc sa culture, sont exclusivement dues à sa production de nicotine, un alcaloïde insecticide, qui, par analogie structurelle avec une molécule physiologique chez l’homme, l’acétylcholine, va activer les récepteurs spécifiques de celle-ci appelés récepteurs cholinergiques nicotiniques.
Ces récepteurs sont présents dans tout l’organisme, et tout particulièrement dans le cerveau au niveau du système de récompense du système limbique dont l’objet est d’assurer la survie de l’individu et sa reproduction par la prise de nourriture, de boissons et l’activité sexuelle en procurant une sensation de plaisir. Cette sensation de plaisir est liée, en grande partie, à la libération de dopamine qui résulte de l’activation par la nicotine de ces récepteurs cholinergiques nicotiniques.
La nicotine est une substance psychoactive car son administration, comme le définit l’Organisation Mondiale de la Santé, altère les processus mentaux, comme les fonctions cognitives ou l’affect. Ainsi, la consommation de nicotine peut améliorer, par exemple, l’attention et l’apprentissage ou réduire la sensation de faim.
En plus d’avoir des effets psychoactifs la nicotine est une drogue, dont la définition la plus simple correspond à la perte par le sujet du contrôle de l’usage de la substance, ce que les fumeurs décrivent bien en confiant « c’est plus fort que moi ». Cette drogue entraine une addiction très forte, voire une des plus fortes, ce qui explique que la consommation de tabac soit de loin la toxicomanie la plus répandue dans le monde et que son sevrage soit l’un des plus difficiles.
À ce jour, la consommation de nicotine se fait majoritairement par le biais de la fumée de tabac, car +son inhalation se traduit par une inondation massive et très rapide des récepteurs cholinergiques nicotiniques (7 à 8 secondes entre le début de l’inhalation et l’arrivée au cerveau de la nicotine). Ceci explique la puissance de cette addiction et les difficultés à s’en débarrasser d’autant plus que sa consommation demeure, dans une large mesure, socialement acceptée comme banale.
L’inhalation de la nicotine présente dans la fumée de tabac s’accompagne de celle de plusieurs milliers d’autres substances dont certaines sont toxiques pour l’organisme, ce qui explique que sa consommation est la première cause évitable de Maladies Non Transmissibles (MNT) comme les cancers et les maladies cardiovasculaires et respiratoires.
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