Dans une tribune publiée le 3 juin, Nora Berra, ancienne Secrétaire d’Etat à la Santé et ex-députée européenne, appelle à la poursuite des efforts des pouvoirs publics dans la lutte antitabac.
Nora Berra rappelle à juste titre la nécessité d’adopter une posture de vigilance et de distanciation à l’égard des cigarettiers, dont l’objectif systématique consiste à contourner, bloquer, ou vider de leur substance les réglementations en matière de santé publique, intrinsèquement incompatibles avec leurs intérêts financiers.
L’ancienne Secrétaire d’Etat à la Santé pointe notamment du doigt la nouvelle stratégie élaborée par les cigarettiers, ayant épuisé tous les recours juridiques possibles pour lutter contre les politiques antitabac. L’industrie du tabac cherche désormais à redorer son image, en se faisant passer pour un acteur responsable, et un partenaire fiable dans la construction d’un « monde sans fumée ». Comme le souligne Nora Berra, cette stratégie vise uniquement à revenir à la table des négociations, et, en étant juge et partie, à interférer dans le processus réglementaire.
On peut également noter que la promotion d’un « monde sans fumée » appelle à la plus grande circonspection : bien différente de celle d’un « monde sans tabac », elle est en réalité une opération marketing permettant de promouvoir les nouveaux produits de l’industrie du tabac, à l’instar du tabac chauffé, et d’essayer ainsi de court-circuiter les politiques antitabac.
Pour ces raisons, les cigarettiers ne peuvent être considérés comme des interlocuteurs légitimes dans l’élaboration de politiques de santé publique : leur opposition aux hausses de taxes sur les produits du tabac, ou à l’instauration du paquet neutre en sont des illustrations, tout comme leur politique de prédation auprès des jeunes, des catégories populaires, et dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
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©Comité National Contre le Tabagisme |
