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Tabac chauffé, la fausse bonne solution de l’industrie

Qu’est-ce qu’est le tabac chauffé?

Concrètement, il s’agit de mini-cigarettes contenant un filtre et du tabac. Celles-ci doivent être insérées dans un appareil chauffant le tabac à 350°environ, libérant un aérosol à inhaler. La combustion observée avec les cigarettes classiques est remplacée ici par une combustion incomplète, une pyrolyse[1].

Un recyclage marketing

La stratégie marketing des cigarettiers reste la même : minimiser les risques du produit sur la santé de l’utilisateur. En affirmant qu’il n’y a pas de combustion, l’industrie du tabac affirme réduire de 90 à 95% la nocivité de leur produit.

Cet argument est un moyen de faire peau neuve auprès de l’opinion et des décideurs publics. Les fabricants de tabac se présentent désormais comme des acteurs engagés en faveur de la santé[2], notamment en investissant bruyamment les réseaux sociaux, la presse et la télévision. Cette stratégie a eu très rapidement les effets escomptés : au Japon par exemple, la forte présence de la marque IQOS dans les médias s’est accompagnée d’une forte hausse de sa consommation[3].

Plus généralement, le tabac chauffé semble être le cheval de Troie de l’industrie du tabac, dont l’ambition est triple : attirer de jeunes consommateurs, contrer la baisse de l’acceptabilité sociale du tabagisme, saper les efforts entrepris depuis plusieurs années par les pouvoirs publics contre la cigarette[4].

Nocivité du produit

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), rien ne montre que ces produits « soient moins nocifs que les produits de tabac classiques[5] ». Au contraire, une série d’études tend à démontrer que ce nouveau procédé induit notamment des risques pulmonaires et cancérigènes[6].

La combustion incomplète du tabac chauffé pose par ailleurs problème. Selon la Lettre de la Société Francophone de la Tabacologie (SFT), « plus la combustion est incomplète, plus elle produit d’émissions toxiques[7] ».

Surtout, ce produit, contenant de la nicotine, n’est en rien une solution pour sortir du tabagisme, mais plutôt une manière détournée pour l’industrie du tabac de maintenir une situation de dépendance entre elle et ses consommateurs.

©Génération Sans Tabac


Source image :

Fig.1 : https://www.la-croix.com/Sciences/Environnement/On-choisit-fumer-respirer-pollue-2016-12-30-1200813731

Fig.2 : https://www.happy-smoke.ch/blog/die-grossen-legen-los-im-e-zigarettenmarkt

[1] https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/addictologie/alerte-sur-le-tabac-chauffe-dangereux-et-addictogene

[2] https://tobaccocontrol.bmj.com/content/27/Suppl_1/s78

[3] Bialous SAGlantz SA Heated tobacco products: another tobacco industry global strategy to slow progress in tobacco control

[4] https://cnct.fr/actualites/le-tabac-chauffe-cheval-de-troie-de-lindustrie-du-tabac/

[5] https://www.who.int/tobacco/publications/prod_regulation/heated-tobacco-products/fr/

[6] https://tobaccocontrol.bmj.com/content/27/Suppl_1/s87

[7] La Lettre de la SFT (Société Francophone de la Tabacologie), n°102 (juillet/août 2019)

| ©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 7 janvier 2020