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Tabac à chauffer : une porte d’entrée vers le tabagisme ?

Le tabac à chauffer est-il un premier pas pour les jeunes vers des pratiques plus risquées ? Plusieurs études récentes, suisse, allemande et japonaise, se sont penchées sur le sujet.

Le tabac à chauffer, qu’est-ce que c’est ?

Le tabac à chauffer est un dispositif électronique constituant un mix entre la cigarette classique et la vapoteuse. La différence principale réside dans l’absence de combustion : le tabac est chauffé électroniquement. Il se dégage alors une vapeur de tabac, rappelant celle d’une cigarette, mais aucune combustion n’a lieu. Sur le marché, iQOS et Glo sont des marques de tabac à chauffer.

L’industrie du tabac a utilisé l’argumentaire de la réduction des risques – de l’ordre de 90 à 95% ! –[1] pour les promouvoir auprès des consommateurs. L’absence de combustion a notamment été instrumentalisée pour avancer que le nombre de particules toxiques normalement inhalées avec la fumée de cigarette était limité et que les effets nocifs du tabagisme s’en retrouvaient ainsi amoindris.

Au vu des recherches indépendantes en contradiction avec cette position, qui se multiplient aujourd’hui, les arguments des industriels perdent en crédibilité. A titre d’exemple, quatre chercheurs de l’Université de Californie évaluaient la véracité de la théorie de réduction des risques, en 2018. Ils montraient alors que 22 substances nocives ou potentiellement nocives étaient à plus de 200% plus élevées que dans la fumée de cigarette et pire encore, 7 à plus de 1 000% [2].

Une addiction qui persiste

Le tabac à chauffer contient de la nicotine, une substance nocive et extrêmement addictive. Il existe donc un risque :
– d’entraîner une réelle addiction chez les nouveaux fumeurs ;
– que ces fumeurs développent les nombreuses pathologies associées au tabagisme, et décèdent ;
que l’exposition au tabagisme passif, nocive, s’en retrouve élargie.

Des études rassurantes sur le développement de cette nouvelle pratique addictive

Une étude de 2019 réalisée par l’association contre la dépendance Addiction Suisse révèle que dans ce pays, moins de 2 % des jeunes de 15 ans avaient en 2019 testé au moins une fois dans leur vie le tabac à chauffer. Parmi eux, presque tous avaient débuté le tabagisme par des cigarettes classiques et/ou électroniques.

En Allemagne, le Centre fédéral pour l’éducation sanitaire a publié en 2019 un rapport sur le tabac chez les jeunes et les jeunes adultes. Selon ce document, 8,7 % des Allemands âgés de 12 à 17 sont fumeurs. Parmi eux, seuls 0,3 % ont déjà essayé le tabac à chauffer.

Enfin, au Japon, le professeur Osaki, du département de médecine préventive de l’université de Tottori, précise que la consommation de tabac à chauffer chez les jeunes et les adolescents est inférieure à celles de cigarettes traditionnelles et électroniques. Selon son étude, seuls 1,1 % des collégiens et 2,2 % des lycéens de son pays ont déjà testé le tabac à chauffer.

Il ne semble donc pas à l’heure actuelle que le tabac à chauffer ait pris une place significative sur les marchés, ce qui est une bonne nouvelle. Cette pratique reste néanmoins à surveiller et étudier pour contrecarrer la désinformation de l’industrie du tabac.

©Génération Sans Tabac


[1] https://www.ersnet.org/the-society/news/ers-position-paper-on-heated-tobacco-products

[2] St Helen G, Jacob Iii P, Nardone N, Benowitz NL. IQOS: examination of Philip Morris International’s claim of reduced exposure. Tob Control. 2018;27(Suppl 1):s30-s36. doi:10.1136/tobaccocontrol-2018-054321
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30158205/#affiliation-1

Source
Tiana, « Tabagisme : le tabac à chauffer peu propice à l’initiation des jeunes »,
www.vivredemain.fr, 5 juin 2020
https://vivredemain.fr/2020/06/05/tabagisme-le-tabac-a-chauffer-peu-propice-a-linitiation-des-jeunes.

[i] « IQOS : l’offensive mondiale de Philip Morris »
https://www.generationsanstabac.org/actualites/iqos-loffensive-mondiale-de-philip-morris/

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Publié le 24 juin 2020