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Statistiques mondiales du cancer 2020 : le cancer du poumon toujours le plus mortel

Le cancer est l’une des principales causes de décès dans tous les pays du monde et en 2020, le cancer du poumon est resté la principale cause de décès par cancer, avec environ 1,8 million de décès  (18% de l’ensemble des décès par cancer), selon le rapport «Global Cancer Statistics 2020»[1] de l’Américain Cancer Society (ACS) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

L’étude examine le fardeau du cancer dans le monde en 2020 sur la base des estimations GLOBOCAN de l’incidence et de la mortalité du cancer établies par le Centre international de recherche sur le cancer dans 185 pays dans le monde. En 2020, le cancer du sein féminin était le cancer le plus fréquemment diagnostiqué, avec environ 2,3 millions de nouveaux cas (11,7%), suivi des cancers du poumon (11,4%), colorectal (10%), de la prostate (7,3%) et de l’estomac (5,6%). Au cours des deux dernières décennies, le nombre total de personnes diagnostiquées avec un cancer a presque doublé, passant d’environ 10 millions en 2000 à 19,3 millions en 2020. Aujourd’hui, une personne sur cinq dans le monde développera un cancer au cours de sa vie

Les données de ce rapport ne reflètent pas l’impact de la pandémie de COVID-19 car elles sont basées sur les données relatives aux cancers recueillies au cours des années précédentes, et l’ampleur de l’impact de la pandémie dans différentes régions du monde est actuellement inconnue. Selon le rapport, les retards dans le diagnostic et le traitement, y compris la suspension des programmes de dépistage et la réduction de la disponibilité et de l’accès aux soins devraient entraîner une baisse à court terme de l’incidence du cancer, suivie d’une augmentation des diagnostics de stade avancé et de la mortalité par cancer.

Le cancer du poumon reste le type de cancer le plus meurtrier

Les données montrent que le cancer du poumon est resté la principale cause de décès par cancer en 2020 avec environ 1,8 million de décès (18%), suivi du cancer colorectal (9,4%), du foie (8,3%), de l’estomac (7,7%) et du sein chez la femme (6,9%). Il est possible de réduire cette mortalité car le cancer du poumon est largement évitable : dans près de 9 cas sur 10 cet objectif peut être atteint par l’arrêt du tabac et le fait de ne pas fumer grâce à des politiques et réglementations efficaces de lutte antitabac.

Les fumeurs sont jusqu’à 22 fois plus susceptibles de développer un cancer du poumon au cours de leur vie que les non-fumeurs[2]. Cependant, les personnes qui ne consomment pas de tabac mais qui sont exposées à la fumée secondaire à la maison, au travail ou dans d’autres lieux publics courent également un risque accru de développer des maladies pulmonaires, notamment des maladies respiratoires chroniques et le cancer du poumon. Les avantages de l’arrêt du tabac sont presque immédiats. Après seulement 20 minutes, la fréquence cardiaque diminue. En 2 à 12 semaines, la circulation s’améliore et la fonction pulmonaire augmente. En 1 à 9 mois, la toux et l’essoufflement diminuent. Après 10 ans d’arrêt du tabac, le risque de cancer du poumon tombe à environ la moitié de celui d’un fumeur[3].

Le fardeau du cancer pour l’ensemble des pays du monde

Selon le rapport, environ 28,4 millions de nouveaux cas de cancer devraient survenir en 2040, soit une augmentation de 47% par rapport à 2020 dans le monde.

Tous les pays sont concernés. Cependant les pays à revenu faible et intermédiaire connaissent une augmentation relative plus importante de l’incidence du cancer (64% à 95%) par rapport aux pays  développés (32% à 56%) en raison des changements démographiques.  Pour les cas de cancer du poumon, les taux de mortalité sont 3 à 4 fois plus élevés dans les pays développés que dans les pays en développement, mais cette tendance pourrait bien changer avec l’évolution de l’épidémie de tabagisme et de la démographie étant donné que 80% des fumeurs âgées de 15 ans et plus résident dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans les pays où l’épidémie est à un stade comparativement moins avancé, notamment chez les femmes, le tabagisme a atteint un pic récemment ou continue d’augmenter. Par conséquent, les taux de cancer du poumon augmenteront probablement pendant au moins les prochaines décennies, sauf si des actions soutenues accélèrent l’arrêt du tabac et réduisent l’initiation.

Les auteurs alertent sur les conséquences induites par la croissance des cas de cancers qui pourrait submerger les systèmes de soins de santé, si elle n’est pas contrôlée. La lutte mondiale contre le cancer passe par la prévention de celui-ci au travers de mesures éprouvées et efficaces et une prise en charge et des traitements adaptés dans l’ensemble des pays notamment en transition des patients.

Mots clés : Cancer, mortalité, tabagisme, cancer du poumon

©Génération Sans Tabac


[1] Sung H, Ferlay J, Siegel RL, Laversanne M, Soerjomataram I, Jemal A, Bray F. Global cancer statistics 2020: GLOBOCAN estimates of incidence and mortality worldwide for 36 cancers in 185 countries. CA Cancer J Clin. 2021 Feb 4. https://doi.org/10.3322/caac.21660.

[2] World Cancer Day: know the facts – tobacco and alcohol both cause cancer, Bureau régional EUROPE de l’OMS, 4 février 2021

[3] Tobacco: Health benefits of smoking cessation, Organisation Mondiale de la Santé, 25 février 2020

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 11 février 2021