Menée par Philippe Coy, la Confédération des Buralistes affiche depuis quelques jours sa volonté de se mobiliser dans une opération de sensibilisation sur la question des mégots. Si la pollution occasionnée par les mégots est aujourd’hui un fait incontestable, ainsi qu’un enjeu écologique et sanitaire majeur pour les collectivités locales, il n’en demeure pas moins que l’industrie du tabac ne peut en aucun cas être considérée comme une solution de ce problème.

« Les filtres de cigarette sont un instrument de marketing sans aucune utilité pour la santé » (Thomas Novotny, épidémiologiste)

Tout d’abord, il est utile de mentionner que, d’un point de vue strictement médical, l’existence du filtre ne trouve aucune justification. Ce dernier a en effet été inventé par l’industrie du tabac pour faire croire à une moindre dangerosité de la cigarette. La réalité est bien différente : le filtre permet au consommateur des bouffés plus profondes et plus prolongées dans les poumons.

Ainsi, il s’agit davantage d’une opération de communication de la part des buralistes, destinée à redorer l’image de la filière du tabac à travers des opérations portant sur le Responsabilité Sociale des Entreprises. Ce type d’action relève de fait d’un contournement de l’interdiction de publicité directe ou indirecte pour les produits du tabac, qui figure comme l’un des premiers principes énoncés par la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.

La question des mégots doit de ce fait être pensée autrement. Puisqu’il apparaît manifeste que les filtres n’ont aucune fonction sanitaire, il est alors indispensable de les bannir des paquets de cigarettes. L’enjeu des mégots est par ailleurs colossal : il s’agit de déchets particulièrement toxiques et ils représentent 40% des déchets de la mer Méditerranée. Avec une durée moyenne de 10 années pour être décomposés ils participent activement à la pollution des eaux et des sols.

©Génération Sans Tabac

| ©Comité National Contre le Tabagisme |