En cinquante ans, le tabagisme aurait été responsable de la mort de près de huit millions de personnes au Royaume-Uni. Sans une intensification de la lutte contre le tabagisme, deux millions d’individus supplémentaires pourraient être victimes du tabagisme dans les deux prochaines décennies. C’est ce que montrent les résultats d’une analyse publiée par l’Action on Smoking and Health (ASH), qui appelle les pouvoirs publics à engager des mesures contre cette épidémie industrielle[1].
Cette estimation a été réalisé par le Pr Richard Peto, épidémiologiste et statisticien, ayant autrefois collaboré avec Richard Doll sur les risques du tabagisme pour la santé. Dès les années cinquante, Doll avait été l’un des premiers scientifiques à établir l’impact du tabagisme sur la santé.
Un retard de sept ans pour la première génération sans tabac au Royaume-Uni
Selon la modélisation du Pr Richard Peto, la tendance actuelle du tabagisme montre que le Royaume-Uni risque fortement de rater son objectif de santé public majeur : devenir un pays sans tabac d’ici 2030. Ainsi, les prévisions annoncent un retard de sept ans, et plus du double pour les catégories de population les plus démunies. Pour Deborah Arnott, directrice générale d’ASH, si l’objectif de lutter contre le tabagisme est partagé avec les pouvoirs publics, certaines mesures annoncées n’ont toujours pas été mises en place, comme l’instauration d’une taxe pollueur-payeur pour l’industrie du tabac. D’une manière générale, autour de la notion du « endgame », similaire à l’objectif d’une génération sans tabac, se joue toutes les mesures centrées sur l’offre, qui ont été relativement peu développées dans la version de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), mais que le traité lui-même appelait à développer.
Mots-clés : Royaume-Uni, ASH, Endgame
FT
[1] Action on Smoking and Health, ASH at 50: Nearly 8 million lives in the UK lost due to tobacco since 1971, 02/12/2021, (consulté le 06/12/2021)
